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    Les Mots de Taj
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Mots de Taj" et de son tournage !

    Une heureuse rencontre

    A l’origine des Mots de Taj, il y a la rencontre en 2013 entre Dominique Choisy et Tajamul Faqiri-Choisy, un jeune réfugié afghan de 15 ans qui faisait un stage à France 3 Amiens où le réalisateur travaillait comme monteur. Aujourd'hui, ce dernier l'a adopté et le documentaire est né cinq ans après leur rencontre : "D’abord, Taj n’a jamais tout expliqué, beaucoup de choses ont été dites, mais ça a pris du temps. Rien n’a été raconté de façon linéaire, tout est arrivé dans le désordre."

    "Et, même pendant le tournage du film, pendant ce trajet que nous avons fait ensemble, il y avait des endroits où on allait, dont je savais qu’ils étaient importants car je connaissais l’histoire qui s’y raccrochait ; mais il y en avait d’autres dont j’ignorais tout. J’ai découvert des pans entiers de son histoire au moment où il les racontait, comme par exemple le naufrage en Grèce, dont il ne m’avait jamais parlé", se remémore le metteur en scène Dominique Choisy.

    Qui est Dominique Choisy ?

    Dominique Choisy est un ancien étudiant de l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (I.D.H.E.C). Après quelques courts-métrages, il réalise trois longs-métrages de fiction : Confort Moderne (2001), Les Fraises des bois (2011) et Ma Vie avec James Dean (2018). Il est également professeur associé à l’UFR Arts de l’Université Picardie Jules Verne en scénario et réalisation, et anime un atelier d’échanges et de projets pour professionnels au Ciné Saint-Leu à Amiens. Il travaille actuellement sur son prochain long-métrage de fiction, Les Mains d’Eddy, soutenu à l’écriture par la Région Hauts de France et Pictanovo, et primé par la bourse Beaumarchais-SACD.

    Naissance du projet

    Le vrai point de départ du documentaire est le festival Crossing Europe à Linz, en Autriche. Dominique Choisy y a été invité en 2014 avec des étudiants de l’Université Picardie Jules Verne et Tajamul Faqiri-Choisy est venu avec lui. Le metteur en scène se rappelle :

    "Lors de la soirée d’ouverture nous avons vu L’Escale de Kaveh Bakhtiari, sur la situation de migrants iraniens bloqués à Athènes et la façon dont ils essaient de quitter la Grèce... Le réalisateur était présent, nous avons discuté avec lui et, ensuite, Taj m’a dit : 'Je crois qu’il faudrait faire un film sur mon histoire...'"

    "Pour lui, L’Escale ne montrait qu’une partie des choses, et il pensait que ce serait intéressant de raconter tout le trajet... Raconter tout ce que ça signifie d’être réfugié, d’être arraché à sa terre et d’être dans cette espèce de « mouvement » pour arriver quelque part. C’est là que l’idée a germé vraiment... et c’est une idée que j’ai refusée."

    Parler des réfugiés

    Lorsque Tajamul Faqiri-Choisy entendait les informations sur les réfugiés, la façon dont les médias parlaient des naufrages de migrants en chiffres impersonnels le mettait hors de lui. Il disait : "C’est pas 175 migrants, c’est un homme, plus une femme, plus un enfant, plus une vie, plus une danse, plus un sourire, plus une larme... Putain, c’est des humains, c’est pas des chiffres !"

    "Et puis ce genre d’information était coincée entre une brève sur je ne sais quel homme politique et les résultats de la Coupe de France, il trouvait ça profondément dégueulasse et il avait raison. Moi, plus j’y pensais, plus je trouvais important de faire le film, parce que, politiquement, il y avait une place à occuper. Mais je ne me voyais toujours pas le réaliser, je voulais trouver quelqu’un avec un regard neutre."

    "Chaque fois qu’on en rediscutait, Taj répétait : « Je ne vois pas pourquoi tu ne veux pas faire le film, tu es réalisateur, moi j’ai des choses à dire ; et je ne veux les dire qu’à toi pour qu’après tout le monde les entende. Si je ne les dis pas à toi, je ne les dis à personne, or ces choses-là, il faut qu’elle soit dites... » Comment ne pas finir par lui dire oui...", se rappelle Dominique Choisy.

    Dispositif du voyage à l’envers

    Au début, Dominique Choisy ne voyait pas comment raconter le film. Un jour, alors qu'il se trouvait avec Tajamul Faqiri-Choisy au Conseil Départemental d’Amiens dans le cadre de démarches d’adoption, l'adolescent lui a expliqué que c’est à cet endroit qu’il avait été amené le premier jour où il est arrivé :

    "Il me raconte qu’il était complètement perdu, il ne savait pas où il était, il était épuisé, angoissé, déprimé... Et il me montre où il s’était assis, puis comment il a aligné des chaises pour s’allonger et essayer de dormir un peu, comment il est tombé des chaises pendant son sommeil..."

    "Il me décrit la dame des services sociaux qui lui parlait en français, il ne comprenait rien et ré- pétait : « I’m hungry, I’m hungry... », alors on lui a apporté à manger, il a mangé, mais on ne savait pas quoi faire de lui car personne ne parlait Dari..."

    "Le récit de Taj n’était pas du tout larmoyant, c’était même drôle, étonnamment. Sans doute aussi parce qu’il revenait au Conseil Départemental pour « faire famille » avec moi. Il y avait quelque chose dans cette « boucle » qui l’étonnait lui-même, et comme tout ça allait finalement dans le bon sens, ça le faisait rigoler..."

    "Et puis après, dans la voiture, je crois qu’on a eu la même idée au même moment, et je lui ai dit : « Taj, c’est ça, le film : il faut que tu nous « montres », que tu sois notre guide et qu’on parte d’Amiens pour arriver à Kaboul en passant par les endroits où tu as envie de nous raconter ce que tu y as vécu... »."

    "Il m’a répondu : « J’allais te le dire. Si on doit faire quelque chose, c’est ça ! ». C’est là qu’on a trouvé ce fameux « dispositif », qu’on nous demande d’élaborer quand on veut réaliser un documentaire, et là, c’était faire le trajet, mais à l’envers."

    "Il y a quand même un côté un peu mécanique et borné dans le terme « dispositif » qui m’énerve, et qui fait que je ne me sens pas à l’aise avec le mot, mais ensuite, il s’agit de dépasser le terme et de le fondre dans le film. Et à partir de ce moment-là, j’ai vraiment commencé à penser à une écriture possible."

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