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    Memento Mori
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Memento Mori" et de son tournage !

    Un parcours tragique

    Originaire d’une famille ouvrière de Lorraine, Philippe Larcher a connu la rue dès l’âge de 16 ans. A vingt ans, en situation précaire et sous l’emprise de l’alcool, il commet un triple homicide sur des camarades de beuverie. Les motifs restent obscurs et Philippe est condamné à 30 ans de détention. Il passe 21 ans en Centrale, souvent à l’isolement.

    Depuis sa mise en liberté, il est sous le régime de la surveillance judiciaire avec interdiction de quitter son lieu de résidence. Depuis sa sortie, après un passage dans un centre d’accueil pour public en réinsertion, il vit seul dans un logement social, reproduisant une routine qui n’est pas sans rappeler celle de l’enfermement.

    En prison, il s'est découvert une passion pour le cinéma et plus particulièrement pour les films et les acteurs français des années 1930 à 1960.

    Une rencontre à la gare...

    En 2019, Jean Heches travaillait sur la préparation d’un film de fiction, avec la productrice Nancy de Méritens. Mais, pendant la pré-production, l'acteur qui devait jouer le rôle principal s'est désisté. C’est à ce moment que le réalisateur a rencontré Philippe Larcher, qui faisait la manche à la gare :

    "Quand il m’a dit qu’il avait passé 20 ans en centrale pour un triple homicide, un ange est passé. Puis nous avons parlé cinéma français d’après-guerre. Comme il me racontait sa vie dans le désordre, il m’a fallu quelques rencontres pour comprendre ce personnage atypique avec sa biographie tragique."

    "L’idée de faire un film sur son histoire est venue en suivant. Nous avons fait des essais à l’été 2019. La question était d’évaluer sa capacité à jouer avec un texte et d’endosser un premier rôle. Des comédiens professionnels lui ont donné la réplique et surprise, il s’est avéré excellent", se rappelle Jean Heches.

    Naissance du projet

    A l’origine, le scénario était centré sur la sortie de prison de Philippe et son passage dans un centre d’accueil pour détenus de longues peines. Un séjour qui se serait très mal passé, en partie à cause d’un encadrement mal préparé, mais aussi à cause de l'ex-condamné... Jean Heches précise :

    "Je voulais continuer à faire des essais pour nous préparer mais aussi tourner en avance une scène en hiver, sous la neige. Mais Philippe qui a été vagabond pendant des années, « hiberne », je ne le savais pas. Et quand la météo idéale s’est présentée, il a refusé de venir tourner."

    "Un doute sur sa fiabilité est venu s’ajouter à la perspective d’un tournage avec une équipe, qui était un problème pour lui. Les détenus de longue peine développent une phobie sociale par leurs années d’isolement. Il ne supportait pas de se trouver en présence d'un groupe de plus de trois personnes."

    "La production est venue mettre un terme au projet. Philippe a accusé le coup dignement. Là-dessus arrive le confinement de mars 2020, avec la fermeture des cinémas et les incertitudes qui s’abattent sur la profession."

    "Ma productrice me dit que si on veut utiliser une partie des financements disponibles, il faut faire un film sans attendre. Je lui propose un nouveau récit tourné avec un mode opératoire de documentaire : l’histoire de Philippe après son renvoi du centre d'hébergement et sa rencontre avec une jeune activiste."

    Tournage en petit comité

    Pour ne pas gêner Philippe Larcher dans son naturel, Jean Heches a opté pour un tournage en équipe très réduite et caméra à l’épaule. Il se souvient : "Avant d’être réalisateur j’ai été électro, régisseur, assistant-réalisateur, chef op, monteur, je pouvais gérer les aspects techniques. J’espérais, par cette approche, renouer avec cet élan qu’on a vu dans le cinéma des années 70, comme l’ont fait Rouch Rohmer, ou Cassavetes, qui ont détourné les techniques du documentaire pour la fiction. J’ai préparé un concept technique, pour travailler seul."

    "Pour le son, j’avais des minienregistreurs scotchés sur les comédiens et un micro pour les ambiances sur la caméra. J’ai opté pour des optiques russes Lomo des années 70, qui ont un look très daté mais sublime, un peu psychédélique Je voulais une image à la fois belle et brute. Dans la manière de filmer, j’ai opté pour une sobriété de documentariste, où chaque mouvement de caméra devait faire sens, exprimer un contenu au service du récit. Un comédien en arrivant sur le plateau m’a dit :« mais où est l’équipe ? » J’ai répondu « c’est moi ! »."

    Gogo Penguin

    Pour la musique, qui devait illustrer les aspects sombres et étranges des deux personnages principaux, Jean Heches a fait appel au groupe de jazz de Manchester Gogo Penguin. Pour orienter leur composition, il a choisi des titres de leur répertoire qu'il a placés sur les scènes du film :

    "Cette rencontre de leur musique et du récit leur a permis de saisir l’ambiance et les interactions qu’il fallait explorer. Connaissant leur talent je leur ai ensuite laissé carte blanche. Ils ont travaillé pendant quatre semaines pour composer à l’image", se rappelle le cinéaste, en poursuivant :

    "Ils se sont mis complètement au service de l’histoire, avec un sérieux et un dévouement incroyable. Concernant cette fonction que la musique devait remplir dans le film, j’étais conscient du caractère incertain de l’opération. Ils ont répondu à la proposition au-delà de ce que je pouvais imaginer."

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