Avis sur Jungle rouge

Présenté de manière fautive comme un film d'animation, " jungle rouge" est en réalité interprété par des acteurs de chair et de sang qui se meuvent dans un décor de dessins, le plus souvent immobile.

Le seul film dont le souvenir me vient spontanément à l'esprit, qui au plan formel se rapproche de " jungle rouge" est " l'anglaise et le duc" de Rohmer.

Le problème pour cette réalisation à caractère politique est que la zone latino américaine n'est pas à l'avant poste des sources d'intérêts du spectateur hexagonal.

Il est vrai que concernant les Farc, Il y eut l'enlèvement médiatisé de la franco-colombienne Ingrid Betancourt, toujours dans les mémoires.

" Jungle rouge" se propose de nous montrer justement le visage de ces Farc ( armée révolutionnaire Colombienne) qui tenta pendant presque quarante ans, à l'instar des barbudos Cubains dans l'île la plus grande des Antilles, de renverser le pouvoir Colombien.

Le scénario est construit à partir des mails rédigés par Raul Reyes, intellectuel qui fut le numéro 2 du mouvement, avant d'être tué lors d'une attaque de l'armée régulière Colombienne.

A mes yeux, " jungle rouge" est une très grande réussite. Tres intéressant, on suit le déroulement de l'action captivé par ce qu'on nous donne à voir.

La seule réserve que je ferai porte sur la nécessité pour le spectateur hexagonal de connaître un petit peu le sujet pour profiter avec plus de plaisir, de cette réalisation finalement proche du documentaire.

"Jungle rouge" s'adresse avant tout au spectateur intéressé par le cinéma d'auteur.

A ce dernier, je conseille d'ailleurs de ne pas tarder à voir ce film, compte tenu de la fréquentation malheureusement très réduite, qui était celle que j'ai pu constater, dans la salle dans laquelle je l'ai vu, seulement quelques jours après sa sortie en salles.

Dommage pour un film vraiment bien fichu, que j'ai trouvé franchement remarquable.

Un film d'animation, qui sort de l'ordinaire, et qui donne un vrai aperçu de ce qui fut la guerre des FARC contre le pouvoir de Chavez en Colombie....Le film utilise deux graphismes différents, l'un réaliste et un peu flouté ? l'autre de couleurs vives et qui est plus onirique....iL faut reconnaitre que l'on est en immersion totale dans cette jungle hostile (un avertissement aux spectateurs sur deux ou trois séquences) et que les personnages montrent leur caractère affirmé devant l'oppression et le combat...Il y a autant de femmes que d'hommes et l'on sent que cela créait un équilibre pour mener à bien la guerilla....Le film raconte l'histoire de Raoul Reyes, numéro deux des FARC entre 2003 et 2008.....évidemment il est fait notice de Ingrid Betancourt, peu il est vrai, et dont il faut lire le livre pour en savoir davantage sur cette époque tragique......Un film "d'animation" que je conseille pour adultes (ne nous méprenons pas)

En mars 2008, Raúl Reyes le numéro 2 des FARC, la guérilla marxiste colombienne, était tué à la frontière de l'Équateur dans une opération commando menée par l'armée régulière colombienne. Les trois ordinateurs saisis par Interpol permettaient de retracer ses échanges avec ses soutiens vénézuélien et cubain, avec les émissaires suisse et français, ainsi qu'avec les journalistes internationaux que Reyes essayait de convaincre de la justesse de sa lutte.
C'est à partir de ce riche matériel que le documentariste colombien Juan José Lozano a écrit "Jungle rouge" qui raconte de 2002 à 2008 les six dernières années de la vie de Raúl Reyes. Il s'est adjoint les services du réalisateur suisse de films d'animation Zoltan Horvath qui, avec les studios Nadasdy de Genève et Tchack de Lille, a conçu un procédé très original pour rendre compte d'une réalité qui n'a laissé aucune image d'archives.

La rotoscopie utilisée (des acteurs sont filmés sur fond vert avant d'être redessinés) est assez déconcertante. L'image donne l'impression de provenir d'une connection Internet dégradée et mal pixellisée. Mais on s'y habitue vite et on se laisse happer par l'histoire qui est envoûtante.

"Jungle rouge" semble à première vue bien indulgent à l'égard des Farc, de leur idéologie et de leurs (ex)actions. La routine de la vie du commando est racontée sans recul : la succession des jours dans la touffeur de la jungle équatoriale, la discipline militaire, la répétition des mêmes slogans révolutionnaires... On s'indignerait presque d'une telle glorification. Mais on réalise lentement que cette répétition est la chronique d'une lente dérive, d'une fuite en avant dans la surenchère révolutionnaire coupée de la réalité. Les réalisateurs disent avoir pensé aux personnages du colonel Kurtz dans "Apocalypse now" et à celui d'Aguirre dans le film de Herzog. Les uns et les autres s'enivrent de leur folie. Les uns et les autres mourront dans une jungle de plus en plus étouffante.

Ce film d'animation qui raconte le chute du n°2 des Farcs, Raul Revez. Une histoire forte et prenante sur le dévoiements des idéaux révolutionnaires de la guérilla en Colombie.