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    Loin de chez nous
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Loin de chez nous" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Wissam Tanios est né et a grandi à Beyrouth. Sa mère est syrienne et son père libanais. Le futur cinéaste voyait Milad et Jamil chaque été et son enfance est donc étroitement liée à la leur. Il se rappelle :

    "Je ne les voyais pas beaucoup, deux ou trois fois par an. C’est à Damas que j’ai atteint la majorité et coupé le cordon ombilical avec ma mère. Ce n’était pas toujours une partie de plaisir."

    "Parfois, cela ressemblait à un camp militaire. J’ai beaucoup travaillé de mes mains dans l’atelier de menuiserie familial."

    "Au début, le projet ne portait exactement pas sur Milad et Jamil mais sur différents membres de ma famille. Puis je me suis intéressé à eux et à leurs deux colocataires."

    "J’ai ensuite pris conscience que je devais resserrer le sujet. En conséquence, le film leur a été essentiellement consacré. Le projet a démarré comme le journal intime d’une famille."

    "Je me contentais de les suivre au début. Je me laissais porter par mon intuition et le besoin élémentaire de les enregistrer. Plus tard, j’ai réalisé que j’étais bien en train de faire un film."

    "J’ai commencé à chercher des producteurs. Et quand j’ai rencontré mon producteur Christian Eid, c’était juste quelques semaines après qu’il ait pris la décision de quitter le Liban pour la France."

    "Il suivait, d’une certaine manière, le même chemin que mes cousins. Pour ces raisons-là, il nous a semblé évident à tous les deux qu’il s’implique dans le projet."

    Qui est Wissam Tanios ?

    Wissam Tanios est né en 1989 à Beyrouth. Il étudie le cinéma à l’IESAV, Université St Joseph de Beyrouth. Son court métrage documentaire Aftermath remporte le Prix du meilleur documentaire au Lebanese Film Festival en 2012.

    Departures (2013) son deuxième court métrage, sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, est primé aux Annual Alwan Awards, New York.

    Loin de chez nous (première mondiale à l'IFFR, Festival de Rotterdam 2020) est son premier long métrage. Il a achevé de le développer dans le cadre d'une résidence de 6 semaines de Global Media Makers à Los Angeles.

    Implication du cinéaste

    A l'origine, Wissam Tanios ne voulait pas être dans le film. Mais, à mesure qu'il avançait dans la réalisation et le montage, le réalisateur s'est retrouvé automatiquement impliqué. Il se remémore :

    "Je pourrais m’identifier totalement à Milad et à Jamil. Leur histoire comporte des éléments qui résonnent avec ma vie à plein d’égards."

    "Le film est devenu pour moi un miroir. J’ai toujours voulu quitter mon pays mais je n’ai jamais eu le courage de le faire. Les départs de mes cousins ont réveillé quelque chose de fort en moi."

    "Les archives familiales, dans lesquelles je figurais, ont été déterminantes par rapport à ma décision d’apparaître dans le film."

    "J’avais le sentiment de reprendre le travail de mon oncle, en consignant les voyages de ses fils. En les suivant pendant cinq ans, j’avais l’impression de reprendre le flambeau quand il nous filmait enfants."

    Expérience enrichissante

    La conception de Loin de chez vous a duré cinq ans. Une expérience comprenant des hauts et de bas mais qui a forgé Wissam Tanios dans la mise en scène. Il précise :

    "Je n’avais que 25 ans quand j’ai commencé à faire ce documentaire. J’ai évolué en tant qu’individu mais aussi en tant que réalisateur."

    "Suivre mes deux cousins, avec lesquels je jouais quand j’étais enfant, et les voir grandir devant la caméra étaient une expérience exceptionnelle et fantastique."

    "J’ai participé à de nombreux ateliers de développement et à des résidences qui étaient extrêmement enrichissants."

    "J’ai eu la chance de rencontrer tout du long des personnes qui croyaient au film et m’ont aidé à le finir. Ce film représente un sommet dans ma vie de vingtenaire qui s’achève."

    Filmer comme une urgence

    Wissam Tanios a tourné des heures de rushes pendant la période de production de Loin de chez nous et a eu du mal à concevoir la structure du film parce qu'il ne voulait pas faire un long métrage de plus sur les réfugiés. Le metteur en scène confie :

    "Tout le monde nous poussait à terminer le film assez rapidement parce qu’à ce moment-là, la crise des réfugiés syriens était un sujet d’actualité. Je ne voulais pas faire un film subordonné à un calendrier ou à une situation politique en particulier."

    "Je souhaitais raconter une histoire intemporelle qui surmonterait l’épreuve du temps, une histoire universelle à laquelle chacun, n’importe où, pourrait s’identifier. J’ai filmé les derniers jours de Jamil et de Milad dans des villes différentes et avant qu’ils ne voyagent séparément."

    "Milad à Damas et Jamil à Beyrouth. Comme je ne pouvais pas les suivre durant tout leur périple, je leur ai demandé de se filmer eux-mêmes et j’ai enregistré nos appels audio et vidéo. Filmer et consigner leur voyage relevait pour moi d’une urgence inouïe, tout comme découvrir à quoi allait ressemblait leur avenir."

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