Un réalisateur pas mal barré, Quentin Dupieux, choisit de faire un film sur Salvador Dali, un peintre célèbre complètement barré. Pour incarner le rôle-titre, il va utiliser plusieurs acteurs, à travers différentes saynètes. Et pour donner du liant au contenu, il va imaginer une journaliste novice cherchant désespérément à organiser un entretien avec le Maître.
Tout d'abord, comment s'en sortent les différents interprètes de Dali?
C'est Edouard Baer qui revient le plus souvent. Jouant, non sans humour, un personnage extravagant, cynique, et incommodant, il s'en sort assez bien. Mais on ne peut pas s'empêcher de constater qu'il fait surtout du "Edouard Baer'. Jonathan Cohen est peu crédible, et j'ai déjà oublié les autres. Sauf un. En vieux Dali, cloué sur un fauteuil roulant, Didier Flamand est parfait.
Est ce un film surréaliste?
Non. Quelques scènes le sont. Certaines réussies, d'autres trop forcées. A travers elles, on verra un hommage appuyé à Luis Buñuel, avec la description du rêve, ou la répétition de scènes semblables, par exemple. Quant à l'évocation de Dali artiste, on aura droit à de rares bon moments où il travaille, et une forte allusion à ses faux tableaux.
Et la journaliste?
C'est là où ça cloche vraiment. L'histoire de la jeune femme (Anaïs Demoustier), servant de fil rouge aux apparitions de Dali, est banale, et plombe le film. Ses épisodes avec Romain Durys (qui nous refait le coup du réalisateur agaçant dans "Coupez!"), sont sans intérêt, et ne servent qu'à "remplir" le film. Le contraste évident entre ces séquences sans relief et les quelques passages bien surréalistes créent un déséquilibre malvenu. Même si vers la fin, tout s'agglomère dans une joyeuse composition absurde. Mais, c'est trop tard.
Pour résumer, ce film ressemble plus à une ébauche, qu'à une toile de maître.