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    Le Molière imaginaire
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Molière imaginaire" et de son tournage !

    Pourquoi imaginaire ?

    Le Molière décrit dans le film est imaginaire. La raison ? Le manque de documents historiques sur le célèbre dramaturge. Olivier Py explique : "Il n’existe aucune lettre ni aucun manuscrit de lui. On est donc forcé d’imaginer ce qui s’est passé au cours de cette nuit incroyable où il est mort en scène, jouant sa propre mort et se vouant lui-même à la mort. En revanche nous avons la lettre d’Armande à l’archevêque au lendemain de la mort de Molière, missive dont je me suis beaucoup inspiré. Il existe également un document historique qui est le registre de Lagrange et qui apparaît dans le film. Ce n’est pas un document littéraire. Il y décrit le décès de manière factuelle. C’est presque glacial."

    "Nous disposons aussi d’objets qui n’ont pas d’autorité historique à proprement parler comme par exemple des pamphlets ou des textes écrits dans la décennie qui suit la disparition de Molière. Quand il devient un mythe. Mais je ne suis pas historien. Je fais un travail de poète. Je rêve sur Armande, sur Baron et toutes celles et tous ceux qui l’ont entouré. J’aime cette idée de rêver."

    Ils ont joué Molière !

    Plusieurs acteurs se sont déjà glissés dans la peau du célèbre dramaturge au cinéma. Parmi eux, Philippe Caubère dans Molière (1978) de Ariane Mnouchkine, Bernard Giraudeau dans Marquise (1997) de Véra Belmont et Romain Duris dans Molière (2007) de Laurent Tirard.

    Naissance du projet

    Le Molière imaginaire est né en plein confinement, à un moment où Olivier Py s'interrogeait sur son incapacité à écrire du théâtre : "J’avais plusieurs projets mais je me suis aperçu que celui concernant Molière les concentrait tous", précise le metteur en scène. Il ajoute : "L’idée d’abord de filmer les dernières heures de quelqu’un. Que se passe-t-il lorsqu’on approche de la mort ?"

    "J’avais également envie de filmer les coulisses d’un spectacle plus que le spectacle lui-même. Et enfin le rapport entre l’artiste et le politique. Thème qui m’interroge beaucoup et me passionne. Tout cela a convergé vers l’idée de travailler sur Molière, moi qui n’ai pourtant jamais mis en scène cet auteur. Je suis un amoureux presque adultérin de Molière."

    Un projet personnel

    Olivier Py a joué Le Malade imaginaire à 25 ans, lorsqu'il était jeune premier, dans une mise en scène de Jean-Luc Lagarce. Le réalisateur se rappelle : "Jean-Luc était alors mourant et nous avons traversé tous ensemble cette aventure à la fois magnifique et tragique. Et je me suis toujours dit que je devrais raconter cette histoire liée qui plus est au Sida qui a marqué ma génération. Tout cela expliquant pourquoi cette pièce continue à me bouleverser."

    Plan séquence

    Olivier Py a fait le choix de faire un film en plan séquence, un parti pris qu'il voulait réaliser depuis longtemps : "Faire La Corde, film plus que crypto gay, qui m’avait fasciné dans mon enfance et qu’Hitchcock trouvait raté et détestait. Lorsque j’ai commencé à réfléchir à ce film, il y avait l’idée d’un lieu unique permettant le plan séquence. Et aussi cette cavalcade vers la mort qui est rendue inéluctable parce que justement sans plan de coupe."

    "Donc pas d’échappatoire. Le temps du film est le temps du battement de cœur du spectateur. Cette idée du plan unique est venue très vite et elle a déterminé une écriture qui, du coup, n’est ni littéraire ni théâtrale mais véritablement filmique. Dès le départ je voulais prendre en compte les trajets pour aller d’un décor à un autre. Il fallait forcément écrire quelque chose pour suivre le parcours de cette caméra", raconte le réalisateur.

    Le choix Laurent Lafitte

    Olivier Py a choisi Laurent Lafitte pour le rôle-titre, le cinéaste trouvant que le comédien ressemble physiquement à Molière : "Le seul défaut de Laurent – et je le lui avais dit – c’est qu’il est un peu trop sexy pour le rôle ! En revanche, sur ces mêmes portraits, on décèle ce que l’on pourrait appeler une humanité chez Molière."

    "Et Laurent a cela. Même quand le personnage est odieux. Il en fait un être humain qui aime, qui souffre, qui pense avoir échoué… Laurent était une évidence. Même si lorsque j’écrivais, je croyais ne jamais trouver un comédien capable de faire cela. Puis j’ai pensé à lui, je lui ai envoyé le scénario et quelques heures plus tard il acceptait."

    Palais-Royal

    Pour les besoins du film, Olivier Py et son équipe ont réinventé le théâtre du Palais-Royal, dont on ne sais pas grand chose si ce n'est qu'il était exigu : "Nous avons donc essayé de rendre à l’écran cette étroitesse. Le toit fuit, on le sait puisque Lagrange en parle et qu’ils essaient d’installer un velum pour limiter la chute de l’eau. On éclairait à la bougie ce que j’ai tenu à retrouver."

    "Le souci du Palais-Royal c’est que ce n’était pas un théâtre rond, dit à l’italienne comme il en existe encore aujourd’hui et qui arrivera plus tard, mais un théâtre rectangulaire. Avec des loges. Il a donc fallu que nous construisions un décor. Car aucun théâtre ne ressemble aujourd’hui à cela."

    A la bougie !

    Olivier Py a filmé Le Molière imaginaire à la bougie, allant jusqu'à en utiliser environ un millier par jour. Il précise : "Mais, nous ne répétions pas à la bougie. Nous ne les allumions que pour les prises. En revanche, c’est très dangereux surtout lorsque l’on joue avec des perruques. Nous avons vite compris pourquoi les théâtres brûlaient à cette époque-là. Au niveau du diaphragme ce n’est pas très difficile car les caméras d’aujourd’hui sont très sensibles. Tourner ainsi était une façon pour moi de ne pas tricher. Car la bougie est mouvante. Dès le premier plan. Laurent dit « qu’il crève Molière ». Il porte alors un peu la voix et, à ce moment, la bougie travaille."

    "Cela crée des effets stroboscopiques sur son visage, au moment où il se souhaite la mort. Un pur miracle de cinéma qu’il est impossible de reproduire."

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