Anecdotes du film Cléo, Melvil et moi

Cléo, Melvil et moi

Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Cléo, Melvil et moi" et de son tournage !

Naissance du projet

Le lundi 16 mars 2020, lorsque Emmanuel Macron a prononcé à plusieurs reprises « Nous sommes en guerre », Arnaud Viard s'était récemment séparé de sa femme et louait un 2 pièces proche de leur ancien domicile, où vivent désormais ses 2 enfants, Cléo et Melvil, avec leur mère. Le metteur en scène se rappelle : "Au moment de l’annonce du confinement, nous n’avons eu d’autres choix, mon ex-femme et moi, de rester à Paris. Elle, en télétravail et moi, confiné dans mon 2 pièces, et j’allais un jour sur deux chercher mes enfants chez leur mère."

"Pour beaucoup de parents séparés, cela été une période un peu éprouvante mais aussi très forte. Assez vite, je me suis dit que j’allais profiter de cette période pour filmer mon quartier de Saint-Germain-des-Prés, absolument désert et où une poésie incroyable émergeait. Tout était fermé, et il était assez difficile de trouver une caméra. Alors, avec un ami post producteur, nous avons fait quelques images des rues désertes du quartier, de mes enfants pendant le repas ou quand nous applaudissions à la fenêtre. Très vite, un film a pris forme dans ma tête."

Noir et blanc

Arnaud Viard explique pourquoi il a opté pour le noir et blanc : "Ce choix m’a semblé évident instinctivement pour filmer St Germain des Prés pendant le confinement, période étrange qui a pu rappeler le Paris de l’occupation. Et puis, surtout parce que d’un point de vue esthétique, le noir et blanc est souvent d’une grande beauté."

Le choix Marianne Denicourt

Arnaud Viard a choisi Marianne Denicourt pour jouer Marianne. Le réalisateur la connaissait un peu, et elle représentait pour lui, dans les années 90, la jeune femme idéale, incroyablement jolie et intellectuelle, "avec laquelle il était facile de se projeter et de rêver lorsque l’on était un réalisateur en herbe". Il ajoute :

"Le fait que l’histoire entre eux démarre pendant le confinement me plaisait car ce fut une période où les codes de séduction classiques ont été un peu mis de côté dans la mesure où l’on ne pouvait pas inviter une femme à dîner, ou à boire un verre. Il invite donc cette femme chez lui, et très vite ils vont se mettre à nu. D’ailleurs, Marianne le dira à Arnaud après avoir fait l’amour la première fois : « Quand j’y pense, je ne suis jamais allée aussi vite avec un homme »"

Filmer ses enfants

Ce sont les vrais enfants de Arnaud Viard que l'on voit dans Cléo, Melvil et moi. Les choses se sont faites simplement : "À l’époque du tournage, Cléo avait presque 6 ans et Melvil, 3 ans et demi, cela me paraissait difficile de leur faire apprendre un texte. J’ai donc opté pour des improvisations, avec un système à deux caméras qui tournaient pendant 30 ou 40 minutes. Par exemple, pour la scène du repas, on filmait réellement le repas, dans les horaires habituels des enfants."

"Il faut dire aussi que l’on a tourné le film dans mon appartement, donc les enfants étaient vraiment chez eux. On ne recommençait pas les prises, on prenait ce qui se passait. Idem lorsqu’ils jouent au docteur. Au départ, j’étais dans le champ avec eux, puis je quittais le champ, parfois je revenais pour relancer l’impro, puis je repartais et revenais jouer avec eux. Deux caméras tournent pendant une heure et à l’arrivée, il y a une scène de deux minutes qui a une grâce incroyable."

"Deux caméras tournent pendant une heure et à l’arrivée, il y a une scène de deux minutes qui a une grâce incroyable. Si j’ai choisi cette improvisation sur l’hôpital, c’est que je sais qu’en voix off, je vais parler de mon père et de sa vocation de chirurgien mais également parce que tous les soirs depuis un mois, on applaudit les soignants qui sont au centre de nos vies à ce moment-là. C’était très joyeux de tourner avec mes enfants, dans mon appartement et avec une toute petite équipe technique."

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