Avis sur Colocs de choc

Parler de la maladie d'Alzheimer avec, sinon légèreté, du moins fantaisie, vous pouvez compter sur le cinéma belge pour relever le défi. A l'instar du très drôle La vie démente, Colocs de choc, qui porte le titre de Rétro Therapy outre-Quiévrain, est bien davantage une comédie qu'un drame, une histoire en partie autobiographique pour sa réalisatrice, Élodie Lélu, qui a donc choisi un sujet très personnel, pour son premier long-métrage de fiction. C'est un récit qui raconte moins une sénescence qu'une renaissance, mettant en parallèle et en symbiose les chemins de vie d'une adolescente et de sa grand-mère, avec une transmission de valeurs identitaires et féministes au programme. Colocs de choc n'est cependant pas un film militant, il montre surtout de la tendresse pour l'ensemble de ses personnages et réussit à susciter une vive émotion, sans la rechercher systématiquement. A écriture précise et mise en scène sans chichis répond une interprétation largement au-dessus de la moyenne, avec une Hélène Vincent meilleure que jamais et un Olivier Gourmet toujours aussi bon. Déjà chevronnée, malgré son jeune âge, Fantine Harduin, la native de Mouscron, crève littéralement l'écran dans un rôle complexe dont l'essence ne cesse d'évoluer au fil des minutes.

La collocation ce n'est pas facile, d'autant plus quand elle se passe entre un père dépassé, une belle-mère avec Alzheimer et une fille en phase rebelle. Le film se centre autour de la jeune Manon, une adolescente introvertie. Pour calmer la crise de sa grand-mère, elle se fait passer pour sa mère adolescente, qui elle était décomplexée. Au fur et à mesure, Manon s'ouvre au monde en adoptant le style de sa défunte mère lorsqu'elle était jeune. Tout en découvrant le passé de sa mère, et sa grand-mère ancienne militante féministe, Manon voit la vie autrement. Cette perte soudaine de repère altère forcément sa relation avec un père qui n'arrive pas à comprendre. Un chamboulement porté par une prometteuse Fantine Harduin. On aurait aimé tout de même qu'Olivier Gourmet, Hélène Vincent, aient plus de place dans cette équation. En effet, leurs personnages ont des cheminements plus dramatique, mais peu exploré.

Le film parvient, de façon habile, drôle et émouvante, à parler d'Alzheimer sans jamais tourner en ridicule le personnage principal (Yvonne, ancienne avocate et militante féministe), ni éluder les effets réels et concrets de la maladie.
Et ce, notamment, grâce à une belle idée de scénario, tirée en partie de l'expérience personnelle de la réalisatrice : Yvonne prend désormais sa petite-fille Manon pour sa fille Colette, décédée très jeune des suites d'une rupture d'anévrisme. Sentant l'amour que sa grand-mère vouait à sa mère, Manon décide de jouer le jeu et d'endosser le rôle de Colette. L'occasion pour l'adolescente de redécouvrir une mère qu'elle n'avait presque pas eu le temps de connaître, de tisser de nouveaux liens profonds avec sa grand-mère qu'elle voyait peu avant que la maladie ne l'atteigne. Mais aussi de se questionner sur sa propre identité.
Yvonne comme Manon, ont ainsi chacune leur zone d'ombre à explorer et à apprivoiser.

Colocs de Choc relève le défi de parler de la maladie d'Alzheimer avec une approche audacieuse et fantaisiste, typique du cinéma belge. Sous le titre "Rétro Therapy", le film offre une comédie plutôt qu'un drame, explorant une histoire en partie autobiographique pour sa réalisatrice Élodie Lélu. Plutôt qu'une dégénérescence, le récit se concentre sur une renaissance, tissant les destins d'une adolescente et de sa grand-mère, avec une transmission de valeurs féministes et identitaires. Sans être militant, le film dépeint avec tendresse ses personnages, émouvant sans chercher à manipuler les émotions. Avec une écriture précise et une mise en scène sobre, l'interprétation brille, notamment grâce à une Hélène Vincent au sommet de son art et à un Olivier Gourmet toujours impeccable. Fantine Harduin, malgré sa jeunesse, impressionne par sa performance éblouissante dans un rôle complexe et évolutif. En somme, "Colocs de Choc" est une expérience cinématographique touchante et remarquablement interprétée, portée par une histoire riche en émotion et en humanité.

Un film qui parle d'un sujet grave mais avec humour et un certaine légèreté mais avec un humour de bon goût (c'est normal pour l'humour belge que j'apprécie beaucoup). un film qui a un ton juste et est très bien interprété avec une mention spéciale pour la jeune Fantine Harduin qui donne la réplique à de bons acteurs confirmé avec un jeu juste et un talent indéniable. Le futur du cinéma belge (et français) que l'on rêvera dans de grands films à n'en point douter.

Allez voir ce film de la talentueuse Elodie Lélu.
Un film élégant, intelliegent, drôle et tellement juste.
On passe un bon moment. On rit. On est touché, ému !
Je recommande vivement.

A ne pas manquer ! Un film au ton léger, une nouvelle variation autour de la mémoire et de la transmission : comment la maladie d'Alzheimer qui surgit dans la vie des 3 protagonistes devient une "passerelle" entre le passé, le présent et l'avenir, vient paradoxalement combler les silences, les absences et les omissions, chamboule et resserre les liens familiaux. Mention spéciale pour la performance d'Hélène Vincent !

La maladie d'Alzheimer, bien que difficile, révèle souvent la profondeur de l'amour et de la patience des aidants. C’est ce que le film montre des moments de connexion et d'amour. C’est un film qui met en lumière la force et la résilience humaines qui offre une lueur d'espoir et de soutien.

Beau film émouvant et drôle. On passe du rire aux larmes. Un film sur la maladie d'alzheimer mais surtout sur une jeune fille qui se découvre et passe à l'âge adulte.
Je ne comprends pas les critiques presse toutes très injustes...

Un film sensible, à la limite du docu fiction autobiographique, servi par une distribution époustouflante! Foncez voir cette histoire d'un amour naissant entre une grand mère malade et sa petite fille en pleine éclosion. Vous serez bluffé par le talent d'Elodie Lélu et la justesse de sa mise en scène engagée

Un film sensible et fort porté par une superbe distribution. Le propos lié à la maladie est relégué au second plan pour laisser la place à l'éclosion d'une jeune fille et ces histoires d'amour qui grandissent

Drôle, touchant, subtil, et parfois percutant avec une justesse sans complaisance sur fond de sujets peu enclin à la légèreté, voilà le tour de force d'Élodie Lélu et de ses acteurs !
Ce film est à partager en famille, entre amis, ou seul et saura vous (re)donner le sourire !
Je recommande vivement.

Quel superbe film! Drôle, émouvant, envoûtant ! Un film de vie, qui traite avec finesse cette terrible maladie d’Alzheimer. Et ce film est plus encore, la maladie n’étant qu’un volet de l’histoire face aux belles relations qui se nouent devant nos yeux.
Les acteurs sont incroyables dans leur rôle. Pas une minute je ne me suis ennuyée.

Pour un premier film, c'est une pure réussite. On se fait embarquer dans le vécu d'aidants d'une victime de la maladie d'Alzheimer avec douceur, délicatesse, justesse, finesse et humour. Mais les thèmes que ce film abordent sont beaucoup plus larges que le simple drame (drôlement mené) d'une femme qui a passé sa vie à défendre les autres. Ce film raconte la lutte, la transmission, la maturation, l'éclosion, la découverte de soi et l'affirmation de l'individualité. Il raconte les envie d'une jeune fille en train de devenir une femme, il raconte la vie d'une femme qui la revit sans s'en rendre compte, spoiler: les regrets d'un pères pour qui l'évidence est venue un peu trop tard
.
Ce film raconte, finalement, comment à l'occasion d'une tragédie, des vies se dénouent et des individus se créent.

Il est d'une rare justesse, pour une comédie française. Elodie Lelu a du talent et j'ai hâte de découvrir la suite de son oeuvre.

Un film beau et élégant, drôle et touchant, qui sans jamais verser dans le bon sentiment propose avec justesse d’évoquer la maladie d’Alzheimer mais aussi la jeunesse, le féminisme et tant d’autres thèmes. Une découverte magnifique !