Petit bijoux de la comédie-musicale, "Fame" sort quand même du lot pour sa bizzarerie vis à vis des ficelles du genre. Oui, car il s'agit quand même d'un film d'Alan Parker, il ne faut pas l'oublier, et ce dernier nous dévoile ici son immense talent en filmant avec un genre auquel il était presque complètement étranger. "Fame" est également un film très années 80, qui apporte comme tous les films de la période, une douce fraicheur factice et une ambiance presque magique (genre Disneyland quoi)... "Fame", soit les petits morceaux de la vie d'une poignée de jeunes pendant toutes leurs études dans une école pour "formation de stars" (le principe vient d'ailleurs je crois d'une véritable école). Le film est donc miraculeusement découpé par les trois riches années d'études des personnages, très bon moyen de chapitrage aussi distrayant qu'innovant. Mais le processus de Parker peut être risqué, les premières minutes du film sont assez énervantes et on croit assister à une mauvaise (mais alors vraiment mauvaise) comédie années 80. Le processus de Parker veut que le film se déroule comme les études elles mêmes, la première approche est dérangeante, voir même frustrante, on est déçue, on se demande ce qu'on fait là, puis petit à petit on s'adapte, on se familiarise avec l'entourage, puis on prend racine. C'est pourquoi la fin, qui finit comme il se doit avec la fin des études, semble particulièrement brutale. La musique est géniale, très années 80, très électro, comme la cultissime chanson "Fame" d'Irenne Carra. On est donc très bien installé, on est à fond sur les personnages et sur les décors, on est bien lottie dans cette école protectrice avec ses personnages intriguants quoi qu'un peut flous, et c'est là que surgit la "griffe Parker", la touche de cruauté dans tout ça, la touche de réalisme, elle provient bien sur de l'extérieur, des dangers du monde du showbizz et des ronces de la société. Captivant, hilarant et triste, mystique... Culte!