Avis sur La Terre de la grande promesse

Adaptation du roman du polonais W.Reymont prix Nobel de littérature 1924, par le cinéaste majeur du cinéma polonais A.Wajda " la terre de la grande promesse" (1975) est (à mes yeux) un des titres majeurs du cinéma européen des années 70.

Le scénario se déroule à Lodz ( alors appartenant à l'empire russe) à la fin du XIXEME siècle. Trois amis issus d'origine différentes décident de monter leur propre usine de filage de coton.

Regard sur le capitalisme et sur le pouvoir de l'argent, capable d'inverser le sens moral des individus par la défense de l'injustice sociale.

"La terre..." pose aussi un regard sur la condition des femmes, dont certaines ( les plus pauvres) sont maltraitées ou victimes d'abus de pouvoir.

Les décors et l'interprétation sont de premier ordre pour ce titre de Wajda ou la richesse des moyens engagés est visible à l'écran dans presque chaques plans.

La première heure est ( selon moi) un peu desservie par la succession ininterrompue de scènes de groupes ou l'essentiel est trop dilué dans des dialogues foisonnants mais qui manquent trop souvent de profondeur.

La dernière heure est sans doute la plus réussie de ce classique ( il fut pendant plusieurs décennies considéré par les polonais comme le meilleur film du septième art national) malheureusement trop difficile à voir en salle depuis sa sortie.

Étonnant pour la filmographie des années 70 de Wajda ( selon moi largement sa plus brillante et un des sommets, pour ne pas dire le sommet du cinéma européen de la période) qui est toujours négligée par les rééditions.

" La terre de la grande promesse" est (à mes yeux) le chef d'œuvre du cinéaste, qui obtiendra la palme d'or pour " l'homme de fer" (1981).

Certains commentateurs voient dans la fin du film un caractère prophétique a ce que le pays allait bientôt connaître avec la naissance de Solidarnosc.

Ce film aura marqué sa génération. Tant par l'enthousiasme de l'équipe (acteurs impressionnants) que par l'originalité visuelle. D'actualité si vous êtes intéressés par la génése du capitalisme. Du grand art.