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    Martin
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    584 abonnés 2 755 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 octobre 2023
    Avec Martin, George A. Romero fait entrer le vampire dans la modernité : non plus une bourgade isolée mais New York, la « grosse pomme » comme indiquée par un contrôleur de train, l’associant à un fruit que l’on croque à pleines dents ; à l’esthétique romantique et gothique répond le choix de la chronique naturaliste, de tranche de vie composée d’activités et de déplacements quotidiens, de phrases d’usage et de banalités ; pas de gore autotélique mais un regard de chirurgien, assuré par le protagoniste principal qui veille à stériliser ses aiguilles, à rassurer ses victimes qu’il aborde tels des patients, qui procède avec rigueur et froideur – le générique d’introduction énumère les plans que l’on penserait empruntés à une opération chirurgicale : nettoyer les instruments puis le lavabo à l’aide d’une serviette blanche, utiliser du savon, ingurgiter des cachets.
    Cette démarche naturaliste, relevant du Nouvel Hollywood, immerge le vampire dans un paysage urbain dégradé auquel répondent des intérieurs à l’architecture stylisée ; celui-ci se heurte alors aux représentations stéréotypées du vampire que Romero convoque avec ironie : le recours hyperbolique à la religion, caractérisée pourtant par son impuissance et par le fanatisme qu’elle engendre, se caractérise par l’oncle Cuda aux allures de saint Georges, tout de blanc vêtu, qui vient chercher à la gare le diabolique Martin Matthias, dans le nom duquel nous entendons deux saints. Sans oublier le père Howarth, interprété par George A. Romero lui-même, curé amateur d’alcool qui se moque de l’office, laisse la parole à d’autres paroissiens, et affirme haut et fort avoir adoré The Exorcist (William Friedkin, 1973). Le film s’amuse avec l’imagerie horrifique du vampire, faisant de Martin la victime de préjugés avec lesquels il joue malicieusement – scène dans le jardin d’enfants où il sort de la brume déguisé en vampire, réduisant la cape, le teint blafard et les canines acérées en de simples accessoires d’épouvante constitutifs d’un déguisement de foire –, invalidant les symboles placés un peu partout dans la maison (l’ail aux portes, les croix sur les murs, les icones) pour mieux accentuer la détresse du personnage de Martin, désespérément seul, incapable de trouver une oreille attentive à qui raconter ses tourments.
    La mise en scène de Romero est à ce titre très précise : elle sépare par des plans resserrés sur le corps ou le visage de chacun les personnages alors qu’ils sont engagés dans un dialogue – ou semblant de dialogue – dans la cuisine, dans la chambre ou à l’extérieur ; les retrouvailles entre Martin et Cuda sont perturbées par la nécessité d’aller aux toilettes, l’amante finit par s’ouvrir les veines dans sa baignoire, l’animateur d’une chaîne de radio ne prend pas au sérieux celui qu’il appelle « comte ». « Longtemps j’ai souhaité mourir » répète notre vampire, frappé par la malédiction de son ancêtre Nosferatu avec laquelle il communique par flashbacks interposés (en noir et blanc) : il ne peut avoir que des relations sexuelles nocturnes, non consenties, avec une partenaire endormie, il est condamné à la nuit, rendu muet par son entourage. Si personne ne l’écoute véritablement, lui accorde une attention toute particulière à autrui, pas seulement pour assouvir sa soif de sang, dans son rapport quotidien au monde : il apparaît tel un spectateur des hommes, il apprend en regardant. S’il constitue le personnage principal détenteur de la focalisation et à l’origine de la voix off, il ne se place que rarement au centre de l’attention et lorsqu’il l’occupe, c’est en devenant l’objet des convoitises ou des frustrations individuelles.
    Romero fait donc entrer le vampire dans la modernité, entendue ici comme cadre géographique (la grande ville) et environnemental (friches industrielles, zones dégradées, violences urbaines), comme architecture intérieure (voir les plans sur les couloirs désertés de la maison), comme sensibilité psychologique voire psychanalytique, les analepses permettant un dialogue avec le passé et les traumatismes associés. Modernité cinématographique en somme, où le Nouvel Hollywood se joue des codes de l’épouvante traditionnelle et confond les genres (polar opposant trafiquants aux policiers, romance interdite, drame social, parodie). Le vampire devient une allégorie de questionnements métaphysiques qui découlent non pas d’une foi quelconque mais d’une expérience réelle et brutale du monde et du temps. Un chef-d’œuvre.
    Cinémonde
    Cinémonde

    132 abonnés 1 418 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 février 2022
    C’est vraiment pas terrible, en regardant ce film, j’ai eu une drôle d’impression de brouillon. En effet, là où dans “La nuit des morts vivants” chaque plan est quand même millimétré, là ça n’est pas le cas. La mise en scène est moins pertinente, excepté l’alternance de plan en noir et blanc et en couleurs, le récit est moins prenant, et la musique n’est pas aussi marquante. Concernant le scénario, il est juste chiant et à l’image, cela donne un résultat très malsain. J’espère pour Romero que c’était sa volonté, sinon force à lui.
    BettyB
    BettyB

    25 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2020
    Satire de l’obscurantisme religieux, « Martin » est un tableau cru de la mythologie vampirique passée au filtre du naturalisme et, réduite à son substrat sexuel et névrotique, la peinture glacée d’une marginalité adolescente.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 octobre 2019
    C'est une histoire de psychopathe qui se prend pour un vampire, très bien réalisé par le maître dans l'art de raconter un drame horriblement humain plutôt qu'horrifique humanoïde monstrueux.
    Nosferatu et des références religieuses d'influences ondes négatives qui donneront naissance à ce bizarre Martin, voyons les vrais visages de divers autres cameos pasteurs réalisateurs.
    Pas de révélation, voyez par vous même ce final.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    362 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 novembre 2017
    Formidable déconstruction de l'archétype du film de vampire par Romero, entre réalisme social à travers la complexité des relations humaines et imaginaire fantasmagorique stimulé par le cinéma lui-même, comme une sorte de fait divers qui se muerait en conte extraordinaire. Tout ça sous le point de vue d'un jeune garçon qui cherche sa place dans un monde qui n'a rien à lui offrir, se réfugiant dans ses obsessions, symptôme d'une crise post adolescente déconnectée de l'intérieur et tiraillée de l'extérieur.
    Film j'imagine très personnel de Romero, sensible et puissant, j'ai adoré.
    Sébastien Michelis
    Sébastien Michelis

    6 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 septembre 2014
    Trouvé par hasard dans une médiathèque, il faut entrer dans le film qui met du temps à se mettre en place, on entre par la suite rapidement en empathie avec le vampire, aux antipodes des films actuels sur les vampires et leurs clichés, ou des films comme l'exorciste, du bon Romero, manque un poil de violence tout de même.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 11 mars 2014
    Romero dans ce conte nous parle d'amour, de mort et de religion à travers un portrait de vampire. Même si certains passages comme la symbolique de la casse automobile qui apparaît comme un tréfond de l'âme du personnage ou la dernière scène sont prenants, le traitement underground du propos ( très nouvelle vague , on dirait du Ken Loach) ne convainc guère . On s'ennuie même , et certains personnages comme la femme du supermarché qui verra son amant tué , disparaît même en route . Le cinéma vérité pour un tel sujet n'est pas du tout maitrisé , ou peut être ce film a t'il très mal vieilli tout simplement ? Belle image du DVD pour cette rareté . A voir cependant de par son statut d'ovni poétique dans la filmographie de Romero . On préfèrera de loin sa violente critique sociale qui là sera parfaitement maîtrisée dans" Zombies".
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 28 avril 2013
    Une plongée dans le Pittsburgh des seventies, ville déprimante et et pleine crise morale.
    Une plongée également dans l'esprit d'un jeune vampire avec lequel en entre en empathie.
    Le montage est très nerveux, le film vif, plein de surprises, les acteurs parfaits.
    Ce film de vampire très contemporain, a un style très réaliste, avec des réminiscences gothiques (les scènes en noir et blancs qui nous renvoient aux Nosfératus de l'ancien cinéma fantastique).
    Cousinage avec l'Exorciste, pour l'esprit années 70, la révolte et le pessimisme, le mal qui se trouve parmi nous,à l'intérieur même de la famille.
    Passionnant,à découvrir absolument.
    Estonius
    Estonius

    2 508 abonnés 5 237 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 avril 2013
    En voilà une idée qu'elle est bonne de casser le mythe du vampire pour se le réapproprier sous la forme d'une psychose. On se prend d'ailleurs d'empathie pour ce jeune garçon et c'est là toute la malice de Romero de faire en sorte que les chasseurs de vampires à crucifix et autres exorcistes en prennent pour leur grade. Un doigt d'érotisme, une bonne scène centrale (celles des amants surpris), de bonnes idées (la radio, les inserts en noir et blanc) et un final choc. Le rythme eut été plus soutenu on tenait là un chef d'œuvre. (PS : Le curé amateur de bon pinard, est interprété par Romero lui-même)
    Terreurvision
    Terreurvision

    188 abonnés 505 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 octobre 2012
    Pur film d'exploitation de la fin des années 70, Martin offre une relecture rafraichissante du mythe du vampire, mais ne parvient pas à se dépêtrer de son rythme beaucoup trop mollasson. Ce qui le place un cran en dessous de Morse, pour lequel on se passionne plus facilement. On remarque aussi d'étranges similitudes avec la série Dexter, dont il partage non seulement le titre qui se rapporte au personnage principal, mais également la solitude face à son mal, et l'utilisation de seringue pour neutraliser ses victimes... On relève Michael Gornick à la photo, Romero devant et derrière la caméra (tout comme Savini aux maquillages et acteur) et malheureusement un résultat mitigé parfois très éloigné des plus belles réussites du maître.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 30 août 2012
    À part dans la carrière de Romero que cet intrigant objet cinématographique qu'est Martin.
    '"Monsieur film de morts-vivants" réalise ici un long métrage à l'ambiance étrange, reposant sur cette seule question : Martin est-il un vampire ou un psychopathe ?
    Lent et peu sanglant mais pas dénué d'intérêt pour autant Martin se laisse voir.
    Malheureusement la VF est pitoyable.
    lost 4/8/15/16/23/42
    lost 4/8/15/16/23/42

    14 abonnés 338 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 juillet 2012
    film assez moyen qui à très mal vieilli ce n'est pas un des meilleur romero
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 juillet 2012
    Martin est un jeune homme qui a la fâcheuse habitude de tuer des femmes pour boire leur sang. Est-il un vampire ? Son cousin est persuadé d'avoir faire à Nosferatu et Martin lui-même a d'étranges flashs en noir et blanc (évoquant autant Murnau que Dreyer) le mettant en scène en tant que vampire : fantasmes ou souvenirs ? Maritn est-il un vampire ou un déséquilibré ? Est-il vraiment responsable ? Romero joue avec les codes du film de vampire pour en tirer, d'une part, un angoissant thriller psychologique, mais aussi pour le simple plaisir de jouer : Martin passe son temps à répéter que la vie d'un vampire, ça ne se passe pas comme dans un film. Comment cela se passe-t-il alors dans celui-ci ? D'une manière étrange, douce et brutale à la fois. Le film est globalement mélancolique, Romero nous plaçant du côté de Martin, cet adolescent timide ne pouvant résister à ses pulsions et soumis à l'autorité de son cousin qui le déteste. Mais il est également traversé par une double ironie. D'une part, une ironie à l'égard des poncifs du genre : lorsque Martin se déguise en grotesque vampire de cinéma, il répète plusieurs fois "It's just a costume" ; on peut faire un rapprochement avec l'accroche célèbre de "La Dernière Maison sur la gauche" de Craven : "It's only a movie". D'autre part, une ironie beaucoup plus féroce à l'égard de la religion : la scène où Romero lui-même incarne un prêtre dissertant sur le vin de messe et les qualités de "L'Exorciste" n'en est que l'exemple le plus explicite. Film à part dans sa filmographie, presque expérimental sur les bords, "Martin" est peut-être bien le meilleur film de Romero, comme il le prétend d'ailleurs lui-même.
    zinjero
    zinjero

    19 abonnés 192 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 avril 2012
    A 10 ans d'intervalle, Romero a fait deux bons films de genre : Night of the Living Dead (1968) et Dawn of the Dead (1978). Creuser dans la filmo de George c'est finir par se tourner vers Martin (1976). Malheureusement, malgré des intentions louables, c'est un film médiocre qui a passablement vieilli.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 8 avril 2012
    Un film perturbant et assez malsain, sorte de démystification du film de vampires, vu sous un angle plus psychologique pour un résultat qui frôle le film conceptuel. Martin est-il un vrai vampire ou n'est-il qu'un jeune homme dérangé agissant tel un maniaque sanguinaire ? On assiste à des flash back en noir et blanc, nous laissant croire qu'il a déjà vécu, il y a fort longtemps... En même temps, il se peut aussi que Martin soit une victime, quelqu'un qui a fini par vraiment croire qu'il était un vampire à force de se l'entendre répéter. En somme, Martin n'apparaît pas comme le méchant du film mais bien comme le personnage principal, même s'il n'est pas un individu que l'on souhaiterait croiser au beau milieu de la nuit. Tout au long du film, on découvre le mode opératoire de Martin ainsi que son étrange personnalité. La mise en scène est particulière, certains dialogues viennent recouvrir les images d'autres scènes, notamment la conversation téléphonique pendant une émission de radio dans laquelle Martin raconte aux auditeurs comment les vampires vivent réellement. Le film est assez glauque et l'ambiance sonore donne un côté groggy, l'ensemble dérange mais on ne peut pas dire que ça fasse peur. Et malheureusement, le film est un peu mou et la fin terriblement vite expédiée, mais c'est au moins une fin sans concession qui a tout de même le mérite de réveiller un peu le spectateur... Maintenant attention: je ne dis pas que "Martin" est un mauvais film ! C'est un film assez bizarre, unique et intéressant. Mais il n'est simplement pas génial.
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