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mistermyster
36 abonnés
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3,5
Publiée le 27 août 2013
Commençons par ce qui aurait été mieux, laissé Johnny Cash interpréter la chanson du générique et donner le rôle du gun fighter à un vrai acteur, non pas qu’il démérite mais le film aurait pris une autre dimension avec un Lancaster ou un Holden. Dommage que ce rôle n’échoue dans les bras d’un homme qui ne sait jouer qu’une expression. Les temps changent, le final en est la preuve, sans pour autant dévoiler le dénouement. Reste un western inventif, bien construit, certes, on peut se dire que l’on regarde un bon téléfilm de qualité, mais cela va au-delà, on se laisse prendre dans cette histoire d’homme de l’ouest, vieillissant et se raccrochant à leur légende, usant parfois d’autodérision et pour finir une belle surprise pour une production sans prétention.
« Gunfight » est un western très atypique tourné à une époque (les seventies) où le genre était en perdition. Fini les indiens, déjà presque tous exterminés, ne reste plus que deux repris de justice qui vont s’affronter dans un duel inéluctable. L’âge venant, l’un s’est rangé, l’autre continue son chemin sans but précis. C’est le sort tragique des héros de l’Ouest finissant que nous conte Lamont Johnson. Leurs réputations précèdent les rois de la gâchette qui savent tous qu’un jour ou l’autre ils seront défiés et tués par un plus rapide qu’eux. Mais la populace attend leur affrontement et même s’ils n’en n’ont plus très envie, ils seront obligés de donner sa pitance à leur public qui n'a pas renoncé à ses jeux du cirque comme autrefois les romains courraient voir les gladiateurs se faire dévorer dans l'arène. Les deux adversaires devenus complices vont donc organiser les choses pour qu’elles soient au moins lucratives pour celui qui restera en vie : “Le peuple veut du sang! Et bien qu’il paie!”comme le dit Kirk Douglas. Western crépusculaire, interprété par deux grandes stars dont une Johnny Cash sort pour l’occasion de son domaine de prédilection, qui démontre en une heure et demi l’absurdité de toute cette mythologie que les Yankees ont tenté de construire sur le dos des Indiens