Ce huit clos est fantastique . Henri Fonda est enorme. C'est un vrai film de cinema , pas d'effets speciaux pas de 3D , bref un jeu d'acteur mene parfaitement par sidney Lumet. Immanquable pour les cinephiles
Film culte et extraordinaire, dont la trame dramatique repose exclusivement sur les dialogues et le jeu d'acteur. D'où un niveau d'exigence particulièrement élevé à ce niveau. Le talent des 12 protagonistes, Fonda en tête, leur permet de relever le défi avec brio. Si vous désirez voir un film différent de ce que vous regardez habituellement, un film qui élève l'âme avec peu de moyens sans pour autant verser dans l'expérimentalisme (rien de plus traditionnel que la construction de ce film), vous pouvez foncer. La trame peut sembler ennuyeuse, le film peut paraître réservé à une élite. Mais vous serez vous même surpris d'être ainsi scotché à l'écran, pour suivre le débat enflammé entre 12 hommes que tout séparait avant qu'ils ne se rencontrent pour juger le cas d'un adolescent suspecté d'assassinat.
Huit clos interessant mais loin d'être le chef d'oeuvre que beaucoup considèrent. Les émotions des protagonistes sont 100 fois trop amplifiés, et les dialogues pas toujours très crédibles, le tout restant nimbé de bien pensance moralisatrice. Pour moi ça ne vaut pas la moyenne.
Autant le dire tout de suite: rares sont les films a être suffisamment forts pour traverser les âges sans rien perdre de leur puissance. 12 Hommes en colère est de ceux-là. Pour sa première réalisation, Sidney Lumet fait preuve d'une maitrise incroyable, chose qui ne se démentira pas dans sa filmographie (qui compte Un après-midi de chien, Serpico ou 7H58 ce samedi-là). Nous sommes invités à la table autour de laquelle douze jurés vont devoir décider de la culpabilité d'un jeune homme. Pour onze d'entre eux, l'affaire est réglée. Mais le douzième a des doutes. Une nuit pour décider du sort d'autrui, c'est court. Mais pour ébranler les certitudes, c'est bien assez long. Et Sidney Lumet profite de chaque minute pour disséquer les turpitudes des uns, les préjugés des autres, tout en invitant ces jurés (et nous, par extension) à l'humilité, donc à l'humanité. Chaque point de dissension fera l'objet de débats animés. Le moindre détail a son importance, pour peu qu'il modifie la perception de l'ensemble. L'atmosphère devient suffocante, l'étau se resserre peu à peu sur les esprits, et pourtant je ne sortirai de cette pièce pour rien au monde. La précision et la fluidité de sa réalisation, la distribution tranchante (Henry Fonda, dans l'un de ses plus beaux rôles) et sa dimension anthropologique dévastatrice. Si Douze Hommes en colère est intemporel, est ce parce qu'il a un coup d'avance ou parce que nous en avons un de retard? Peut-être les deux à la fois. Mais c'est surtout parce qu'il reste un chef-d'œuvre absolu.
Une maîtrise absolue de la mise en scène qui happe le spectateur pris dans la reconstitution d'un procès dont le jury n°8 vise à déconstruire peu à peu l'accusation. Brillant!
Sidney Lumet était un cinéaste humaniste et progressiste, il ne pouvait rêver plus beau sujet que celui proposé par la pièce de Reginald Rose (1953) pour faire ses débuts au grand écran après une carrière déjà longue à la télévision. Celle-ci propose sous forme de huis clos une vaste réflexion sur la justice dans les pays démocratiques. Rose rédige lui-même le scénario et Lumet comme beaucoup de réalisateurs hollywoodiens se concentre sur la mise en scène où il imprimera dès ce premier film sa patte ou plutôt son absence de patte. En effet Lumet a toujours affirmé qu’à ses yeux la meilleure mise en scène était celle qui ne se voyait pas. Le succès critique du film ajouté aux préoccupations de Lumet inciteront celui-ci à revenir souvent promener sa caméra dans l’univers judiciaire (« The verdict », « Jugez-moi coupable »). Pour camper tous ces personnages très typés censés représenter chacun une attitude face à la lourde mission de juré populaire, la United Artists fournit à Lumet un casting de premier choix avec Henry Fonda dans le rôle du juste qu’il a de nombreuses fois tenu dans sa carrière, notamment chez Ford plus un trio magique pour figurer les dérives de la justice populaire composé de Lee J Cobb , Jack Warden et Ed Begley. A moins d’être un manchot avec un tel sujet et de tels acteurs Lumet ne pouvait guère s’égarer. Encore fallait-il se sortir des pièges du huis clos qui peut vite devenir ennuyeux si l’action n’est pas suffisamment relancée. L’idée de la panne de la climatisation qui rend l’atmosphère étouffante et propre à exacerber les comportements était une idée géniale pour faire ressentir par symbiose le malaise qui étreint les jurés quand l’unanimité qui semblait se dessiner de prime abord est brisée par le juré n°8 qui refuse d’envoyer sans sourciller un gamin de 18 ans à la chaise électrique, serait-il accusé d’avoir tuer son père. Par d’autres moyens astucieux , Lumet capte l’attention du spectateur qui finit par s’intégrer de lui-même aux douze membres du jury pour se demander comment lui-même aurait réagi . Le propos de Rose qui se veut tout-à-la fois éducatif et ouvert aurait pu se voir reprocher un manichéisme trop prononcé des personnages propre à repousser l’identification du spectateur. L’écueil est savamment évité par Lumet et les questions du film demeurent intemporelles même si de nos jours la démonstration exigerait sans doute plus de nuances. Du grand art efficace pour un film salutaire qui ouvrit toutes grandes les portes des studios à Lumet pour une période de tâtonnement artistique devant le mener jusqu'au début des années 1970. .
Un classique du 7e art mais surtout un chef d’œuvre ! Dès son 1er film, Sidney Lumet signait un huis clos à la fois passionnant et oppressant sur les délibérations mouvementées d’un jury. Le réalisateur invite d’ailleurs le spectateur à partager la réflexion de ces jurés grâce à une mise en scène ingénieuse (l’utilisation du noir et blanc, les plans séquences, le niveau du cadre qui s’abaisse à mesure que l’ambiance s’alourdit…) et une succession de rebondissements distillés avec la précision d’un chef d’orchestre. En outre, Lumet évite le piège du manichéisme primaire en refusant de démontrer l’innocence du suspect pour mieux insister sur l’existence d’un doute valable quant à sa culpabilité. Enfin, les personnages, véritable éventail des différentes facettes de notre société, sont interprétés par des acteurs formidables de sobriété (Henry Fonda en grain de sable, Martin Balsam en président du jury, Lee J. Cobb en juré colérique, Jack Warden en branleur peu concerné, Joseph Sweeney en doyen…). Seul petit reproche : le manque de subtilité du scénario par moments qui se laisse aller à quelques facilités scénaristiques (à tel point qu’on ne doute plus de l’innocence du suspect) pour mieux faire la leçon aux spectateurs (les préjugés, le devoir citoyen…).
Un huis clos à voir ! Réalisé en 1957, le film est toujours d'actualité. Avec un scénario très bien écrit et bien interprété, 12 hommes en colère aborde le thème du système judiciaire et de ses faiblesses. Toujours étudié de nos jours, ce film est à voir pour un enrichissement culturel certain.