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    Irréversible
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    Kloden
    Kloden

    114 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 février 2015
    Au final, il en aura été de même pour Irréversible que pour Seul contre Tous. J'en aurais tant lu, des critiques choquées, ou plus positivement marquées, qui auront décrit ce deuxième long-métrage de Gaspard Noé comme une oeuvre à la violence extrême. Le résultat direct, c'est forcément la tendance naturelle de l'esprit humain à projeter des attentes, se préparer et tenter de vivre à l'avance ce à quoi il va être exposé, pas pour s'en protéger dans mon cas, mais pour tenter d'en jouir avec la plus grande plénitude le moment venu. Quand je parle de "pleine jouissance", ne comprenez pas catharsis, ni même un voyeurisme dégueulasse, simplement l'impression d'être en parfaite adéquation avec ce que le long-métrage propose, de s'y être rendu malléable. Bien sûr, cette séance préalable passée au crible de mon imagination était une erreur, comme toujours, et m'a empêché de laisser le film venir me chercher de lui-même. Au final, je n'ai pas été choqué plus que ça, ou alors le dégoût que j'ai ressenti s'est trop limité à un mouvement intellectuel, manquant de viscéralité, de puissance physique. Résultat principal, et très dommageable ; j'ai trouvé que les moments où les cadrages très libres de Noé cherchent, par leur tournoiement bordélique, à atteindre la folie d'un Vincent Cassel hors de lui plongé dans l'animalité (la sienne et celle du Monde), tournaient un peu à vide, sans trop de prise réelle. Heureusement, Irréversible n'est pas que ça, et a une vie en dehors de ses deux scènes chocs, dont beaucoup se sont servis pour le vilipender, en dresser une image de gratuité provocante. C'est d'ailleurs un des traits les plus respectables du film de Noé que de tendre la joue à de telles critiques, quand au contraire, il présente la violence de façon bien plus justifiée que la moyenne, certes longuement, certes sans détour, mais de fait armé d'un réalisme qui lui enlève tout penchant hypocrite. Car trop nombreux sont les films qui se servent de cette violence comme d'une arme, pour ébahir le spectateur, le rendre impuissant (voire même plus dangereux, fasciné) et s'arrêter juste avant de provoquer le rejet viscéral qu'a suscité Irréversible chez certains. Noé, lui, dénonce avec courage cette pratique généralisée d'instrumentalisation, en poussant à bout ses ressorts pour dévoiler ce qu'ils ont de gênant. Mais comme je le disais, Irréversible voit plus haut que cette crasse dégoûtante, que Noé peut je le conçois agacer en mettant en scène comme caractère humain sans assez y amener de nuances. Pourtant, son montage à l'envers, davantage que de rendre plus poignantes encore toutes les scènes qui précèdent le drame en les rendant désormais impossibles, témoigne d'une vraie démarche, d'un mouvement artistique plus large. Irréversible, en fait, est cette remontée vers l'humain, vers le beau, vers l'amour, qui cohabite avec la violence et le glauque, mais que le cours réel de cette histoire, si on la remet à l'endroit, dessine tristement comme un fantasme impossible et une lutte vouée à l'échec contre la nature profonde qui nous tient tous pieds et poings liés, dans le plus profond de nos êtres.
    pleasant
    pleasant

    7 abonnés 50 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 9 février 2015
    Il n'y rien à sauver là-dedans: ce film est aussi stupide sur le fond – il n'a rien à dire – que prétentieux dans sa forme. Des films dont la vision est difficilement supportable, il y en a eu quelques uns. Parmi les chefs d'œuvre (ou peu s'en faut) on peut citer le Funny games de Haneke, magistrale leçon sur la représentation de la violence, le Salo de Pasolini qui conserve 40 ans après sa sortie ses troublantes résonnances philosophico-sociologiques, et le Bad lieutenant de Ferrara, portrait saisissant d'un flic pathétique essayant de récupérer quelques bribes de son humanité après l'avoir entièrement dissoute dans l'alcool et la came. Irréversible, c'est du vide. On pourrait croire que le deal de départ était de filmer le couple Bellucci – Cassel dans sa vie intime, histoire de leur faire un souvenir (filmé sans imagination, d'une platitude soporifique) pour leurs vieux jours. Puis la nécessité de coller là dessus une histoire de fiction; cherchons bien: un viol dégueulasse, et puis une vengeance qui l'est tout autant. Brillant ! ... Mais à y réfléchir 2 secondes, tout ça est quand même un peu concon, vu à peu près un million de fois sur la toile et à la téloche. C'est là qu'on dégaine la panoplie de gadgets récupérés à droite et à gauche. Tiens, si on racontait l'histoire à l'envers, façon Mémento ? (Notons que Lumet a également repris l'idée en 2006 dans 7h58 ce samedi là, brillamment, lui). OK, mais ça suffit pas. Alors va pour des mouvements de caméra qui tournent à te filer la gerbe, pas comme le Scorsese d'After hours, non, là on y va carrément, et on s'arrête que quand vraiment on peut plus faire autrement. Et puis on en profite pour coller encore quelques trucs qui vont faire leur petit effet: j'ai écouté un truc classique super beau et vaguement tristouille: mon smartphone me dit que c'est tiré de la 7e symphonie de Beethoven... ben je vais t'en faire un clip à la fin du film, tu vas voir, la Bellucci allongée sur l'herbe, au soleil, avec des enfants qui jouent autour, et la caméra qui retourne encore... ça va jeter ! Et puis si on balançait une sentence profonde et terrible, un truc du genre qui fait réfléchir: "Le temps détruit tout"... on la tient ! Un type balance ça au début du film, on sait pas pourquoi, et on te la recolle dans le générique de fin, en grosses lettres clignotantes façon stroboscope. Le pire est de penser que ce collage maladroit et prétentieux ait pu faire la fierté de ses auteurs. Bon sang. Cassel a été bien plus inspiré en acceptant de tourner avec Cronenberg, et Dupontel avec la bande à Groland...
     Kurosawa
    Kurosawa

    515 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 janvier 2015
    Deuxième long-métrage du très controversé Gaspar Noé, "Irréversible" est une expérience sonore et visuelle singulière. Oui, mais une fois dit cela, que reste-t-il du film ? Pas grand chose, si ce n'est une bouillie de violence insoutenable et de mélodrame ridicule réalisée, semble-t-il, par l'esprit d'un ado attardé qui aurait mal digéré Kubrick et Pasolini. En fait, je ne sais pas ce que "Irréversible" propose de pire. On a le choix entre des séquences qui donnent mal au crâne et aux yeux avec une caméra qui bouge incessamment et dans tous les sens (je crois d'ailleurs que Noé a inventé le travelling en zigzag), et des longs plans fixes qui nous montrent un type se faire fracasser la tête ou une fille se faire violer. Mais pourquoi choquer à tout prix ? Et bien tout simplement parce que le cinéaste ne sait rien faire d'autre. Dans une deuxième partie qui tente d'émouvoir le spectateur, il faut subir des discussions d'une pauvreté intellectuelle abyssale explicitées par des dialogues profondément bêtes. Les larmes sont censées me gagner, en avant la musique, une référence à "2001, l’odyssée de l'espace" risible, un dernier trip semblable à une séance d'hypnose (pour le coup plutôt convaincant) et une morale dont je me fous éperdument. Voilà c'est fini, le scandale de Cannes s'achève: un objet difforme prétentieux et vain que je ne garderai pas longtemps en mémoire.
    Nico591
    Nico591

    39 abonnés 800 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 décembre 2014
    Un véritable film choc qui ne laisser indifférent, et qui fait office de véritable expérience cinématographique à la fois auditive et visuelle.
    En choisissant de raconter le film à l'envers, Gaspar Noé ose un parti pris narratif brillant qui nous entraine dans une spirale de violence insoutenable, et ce dés les premières minutes.
    Une violence filmée avec une camera virevoltante, le but étant clairement de ne pas nous laisser respirer et d’installer un sentiment de malaise qui atteint son paroxysme lors des scènes dorénavant cultes de l'extincteur et bien sur celle du viol qui reste pour moi le moment le plus choquant que j'ai pu voir sur un écran.
    Car choquer et provoquer est clairement le but de Gaspar Noé, mais il serait idiot de résumer le film à ces seules scènes car après nous avoir remuer façon "machine à laver", la camera se pose et nous offre de véritables moments d'intimité entre Vincent Cassel et Monica Bellucci qui garce à leur complicité à la ville donnent la sensation de réellement assister à leur vie de couple.
    En réalisant de film Gaspar Noé a réussit un exercice de style qui parle à la fois d'amour et de fatalisme tout en nous infligeant une énorme claque comme avait pu le faire Kubrick avec "Orange Mécanique".
    Coup de chapeau à Monica Bellucci qui n'a pas eu peur de casser son image, en faisant confiance à un réalisateur atypique mais ô combien intéressant.
    Max Rss
    Max Rss

    169 abonnés 1 713 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 mars 2019
    « Irréversible » fait très clairement partie de ces films pour lesquels il n’y a que deux ressentis possibles: soit on est complètement subjugué. Soit on le rejette en bloc. Pour ma part, comme en témoigne la note attribuée, j’opte pour la solution numéro deux. En effet, ce film m’a profondément ennuyé, pour ne pas dire énervé. En temps normal, les films aux contenus ultra violents, ça ne me gène pas. Les films montrant des scènes limites insoutenables, ça me gêne pas. Encore faut-il qu’ils aient un fond, un sens. Ce qui n’est clairement pas le cas du film de Gaspard Noé. Le bonhomme a du se dire « attends, je vais leur faire un film qui va leur donner envie de gerber à n'en plus finir, je vais passer pour un subversif et je vais avoir une réputation d’enfer ». Astuce qui a drôlement bien fonctionné, car on connait tous la réputation de ce film. Mais à part tout ce qui se dit autour de cet objet, où est l’intérêt ? Cherchez pas, il y en a absolument aucun. La première demi heure de film est un véritable sac de noeuds qui flanque un mal de crâne des feux de dieu. La caméra bouge sans arrêt dans tous les sens, à un tel point que ça devient illisible. Les dialogues sont inaudibles, car tous les personnages braillent en même temps. Finalement, à part deux scènes vraiment violentes, mais dont je tairai le contenu, il n’y a absolument rien qui soit réellement percutant. On ne retiendra même pas le jeu d’acteurs. Monica Belluci ne sert à rien. Même si son personnage est l’élément déclencheur du film. Dupontel habituellement très bon dans des rôles de ce genre est complètement aux fraises. Quant à Vincent Cassel, toujours pareil. Toujours aussi insupportable. La définition d’ « Irréversible », c’est celle-ci: ennuyeux, long, sans intérêt. A quelque chose près, ça ressemble à celle du navet.
    Go Khla Yeh
    Go Khla Yeh

    5 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 octobre 2014
    Ce film n'es pas fait pour être aimé. Il est fait pour être dégouté. Et rien que pour ce partie pris, il faut le voir. Le scénario, ou tout du moins l'histoire, n'est qu'un prétexte. Un prétexte pour nous faire voir. Nous monter, nous faire vivre ce qui d'habitude nous caché; dans les journaux, les films, la télé... Vous n'avez pas peur de vivre au cinéma? Alors venez voir. Venez vous faire violer. Venez vous faire tabasser. Venez vous venger. Venez partager votre médiocrité sexuelle. Si vous tenez jusqu'au bout. Et je le souhaite. Car ce film a un coté pédagogique. Il montre ce que l'on ose à peine s'imaginer. Je pense qu'il ne faut pas aller au delà. Car le côté cartésien à ses limites. Ce film nous fait vivre, mais ce film n'est pas la vie. Voilà la limite du film, on est avec les personnages, ou contre. Mais jamais nous ne sommes eux. Une distance s'installe et parfois le film peut partir sans nous. Excellemment interprété par tous les acteurs ce qui rend l’immersion d'autant plus prenante. Un dernier point, si vous avez aimé l'étranger de Camus, vous aimerez ce personnage joué par Dupontel, qui ne s'exprime que trop tard, sur la mauvaise personne.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 octobre 2014
    Irréversible contient du bon et du moins bon. La fin du film baigne dans une sensualité et dans une insouciance renforcées par la violence du début. L'atmosphère à la fois sombre et réaliste permet aux scènes de vie courante (fête, métro, appartement) d'être réussies et aux scènes délibérément choquantes d'être puissantes. Le son, la photo, les jeux de caméra de Noé et les acteurs sont bons. Mais quelque part, ce déchaînement de violence au début - et aussi, peut-être, la narration à rebours - ont pour effet d'endolorir le spectateur et de vider le film de son contenu... Et finalement, cette histoire d'amour ne touche pas vraiment.
    sly-stallone88
    sly-stallone88

    159 abonnés 2 224 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 septembre 2014
    un film coup de poing, spécial, réaliste et féroce....
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 septembre 2014
    Ouaw! Film très spécial. Alors effectivement il vaut mieux éviter aux personnes empathiques ou trop sensibles ce genre de film.

    Cependant on se détend un peu une fois que le "pire" est passé. Certaines scènes peuvent vraiment mettre mal à l'aise. Il faut avouer que le réalisateur à bien réussis sont coup là. Au début la caméra est un poil abusée à tourner, je suis du genre à aimer l'originalité dans la manière de filmer, le found footage etc mais Noé en a un tout petit peu abusé au début. On peut quand même apprécier son audace donc au final on lui en veut pas tant que ça.

    Vu qu'il est dur d'en dire trop sur ce film sans spoiler, je m'arrête là.
    Je conseille quand même ce film, il met une claque. Accrochez vous. ;)
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 7 septembre 2014
    Irréversible, un film dont j'ai beaucoup entendu parlé étant plus jeune, on l'on me disait "film horrible", "scène de viol la plus réaliste de l'histoire". Eh bien non, tout sauf réaliste. Gaspar Noé avait pour projet avec ce film de montrer ce qu'est la vraie violence, tellement banalisée depuis le début du cinéma, notamment à travers cette scène de viol. Passer outre les représentations faussement véhiculées par le cinéma. Mais ça ne fonctionne pas. Ce film est un concentré de stéréotypes et de représentations sur la violence telle qu'on se l'imagine ainsi que sur le viol, dans leur forme les plus extrêmes. Qu'y a-t-il de plus "cliché" qu'un homme, fréquentant les boîtes gais sado-maso, abordant une jeune femme dans un tunnel sombre avec un couteau pour lui faire subir un viol ? Rien. En voulant démontrer la "vraie violence", montrer ce qu'est un "vrai viol", Noé ne fait que renforcer les stéréotypes déjà existant ainsi que nos peurs les plus enracinées. 67% des viols se passent au domicile de la victime ou de l'agresseur, qui est connu de la victime dans 80% des cas. Donc non, monsieur Noé, ce film ne brise pas les limites mais renforce de manière totalement abjecte l'image que l'on se fait du viol. Rien que pour cela, je ne recommande nullement ce film sous peine de voir ses peurs (suffisamment) véhiculées par la société être renforcées.

    Pour ce qui est de l'aspect cinématographique, commencer le film par la fin pour arriver au début part d'une bonne intention, mais totalement mise à la trappe par la réalisation en elle-même qui, personnellement, m'a juste donné envie de vomir. De plus, le jeu des acteurs et juste ce qu'il faut, sans être exceptionnel, car les dialogues, eux, n'ont rien d'exceptionnels. Entre les "comment tu la fais jouir ?" de Dupontel et les "p*tain je fais le n*quer !" de Cassel, rien ne ressort. La scène du viol est ennuyeuse de par sa longueur, sa gratuité et son cliché, tout comme la scène de fin dans la boîte sado-mado, où la violence est trop longuement montrer (lorsque Dupontel massacre la tête d'un homme à coup d'extincteur, bien trop long).

    Bref, plutôt que de faire un film "réaliste", Gaspar Noé a pondu un film arriviste, dont le seul but de choquer pour créer le buzz sur la croisette alimente ainsi nos représentations faussement et socialement transmises concernant la violence et le viol.
    Julien J
    Julien J

    23 abonnés 130 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 septembre 2014
    J'espère que vous avez le cœur bien accroché! Ce film est une torture psychologique et franche mnt je connais peux de personne qui sont parvenu à le regardé en entier. Le trio Bellucci-Cassel-Dupontel fonctionne vraiment superbement bien. Mais comme à chaque fois que Noé fait un film, la provocation est là.
    Louis Morel
    Louis Morel

    37 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 août 2014
    Après le choc "Seul contre tous", Noe réitère avec un film plus radical, plus violent, et même plus sombre et perturbant (c'est dire !). Mais cette fois, toute la portée morale (ou plutôt immorale) est appuyée, même transcendée par une mise en scène virtuose, audacieuse mais maîtrisée jusqu'à l'absolue. Un tel talent force le respect !
    CLEM 06
    CLEM 06

    9 abonnés 198 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mai 2020
    Irréversible court malheureusement le risque d'être cantonné au rôle exclusif et anecdotique de film provoquant. Or ce rideau de fumée masque un brillant exercice de style probablement travaillé par une obsession suprême inavouée : tenter de retrouver une forme originelle de pureté est totalement impossible.
    Un constat lucide, foudroyant, impitoyable, pervers et contre tous. Faudra pas venir vous plaindre si la baffe est trop forte, on vous aura prévenus. Noé partage avec l'auteur d'Orange Mécanique le goût des structures vertigineuses et des paris techniques, mais aussi des qualités de directeur d'acteurs exceptionnelles.
    Rarement un film aura trouvé une telle adéquation entre les différentes phases de son récit, sa structure narrative et une mise en scène tour à tour nerveuse, captive et même contre toute attente sensuelle. Monica Bellucci, Vincent Cassel et Albert Dupontel se sont jetés à corps perdus et avec générosité dans cette aventure radicale, ils sont absolument remarquables.
    Courageux et nécessaire, le film, dans son art de la torsion, se révèle être une obligation au regard.
    Ce décalage dans la perception des faits donne toute sa force au film. Il rend insoutenables les deux scènes de violence physique comme il ajoute un côté déchirant aux moments de bonheur devenus impossibles.
    Qu'on le prenne pour un pervers ou un manipulateur, Noé n'en est pas moins un virtuose. Il utilise l'art du mensonge non pas pour atténuer ou faire oublier le réel mais pour l'amplifier. En sortant de la salle, la réalité est un soulagement. Chez Noé, l'étincelant flirte souvent avec l'indigent. IRREVERSIBLE est de nouveau une oeuvre qui a les défauts de ses qualités.
    IRREVERSIBLE renverse donc le spectateur, un peu voyeur , un peut malsain ce film est tout sauf un navet. Du grand Noé !
    Raw Moon Show
    Raw Moon Show

    115 abonnés 829 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 juin 2014
    Gaspar Noé a du talent c'est certain, il l'a prouvé dans Seul contre tous notamment que j'avais beaucoup aimé. Mais franchement qu'Irréversible est mauvais, raté, bâclé surtout... on sent beaucoup trop le projet né un soir de biture avec Cassel et Belluci où Noé se contentera de l'idée de départ mal dégrossie, bien trop maigre pour faire un film et surtout pour faire exister des personnages qui n'existent jamais à l'écran. Un exemple parmi d'autres : la construction à l'envers n'apporte absolument rien au film (quand elle est le coeur est l'âme d'un film comme Memento) sinon révéler une pauvre erreur d'appréciation de Cassel lors de l'expédition punitive au début. je veux dire aussi par là que cette construction vaudrait tout aussi bien pour un AVC, un avortement, un assassinat, un accident de voiture,que sais-je encore mais qui fasse que le plan de la fin provoque la même réaction savoir qu'avant le drame regardez comme ils étaient amoureux et heureux... Facile et faiblard. Autre exemple : Des scènes qui s'étirent en longueur (comme celle du métro, ou celle sur le lit ou même celle du viol) mais sans énergie, sans colonne vertébrale... Enfin et surtout au lieu de provoquer et faire réfléchir, le film ne fait qu'écoeurer par sa lourdeur, donne envie de vomir parfois et manque de finesse par-dessus tout. Le genre de fausse bonne idée sous-exploitée et gâchée par une volonté mal canalisée de tout casser, d'en mettre plein la vue, de créer un précédent qu'Irréversible n'est et ne sera jamais !
    Kiwi98
    Kiwi98

    243 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 septembre 2014
    Irréversible, le fameux film qui aura chamboulé le Festival de Cannes en 2002. Pendant la projection officielle du film une vingtaine de personnes se sont effondrés, victime d'évanouissements ou de crises de nerfs. Sur 2400 places pas moins de 200 se sont vidés avant la fin du film, "du jamais vu" déclara le lieutenant général des sapeurs pompiers de Cannes qui part ailleurs qualifiera également le film comme étant insoutenable. Il faut bien l'avouer ce cher Gaspar Noé n'y va pas de main morte pour nous en mettre plein la gueule, meurtre très explicite et scènes très sexuelles et glauques et ce dès le départ.
    Le film devait être au départ un trip érotique avec Cassel et Belucci comme déclare Noé en interview. Il avait besoin de rembourser ses dettes et passer à son film suivant qui lui tient vraiment à coeur : "Soudain le Vide" (connu aujourd'hui sous le nom de Enter The Void), il préférait tourner un film plutôt que de faire des pubs. Le couple Cassel/Bellucci refusant le film érotique Gaspar leur propose autre chose : un film de viol et de vengeance, le petit Gaspar à déjà l'ambition de tourner le film en plans séquences et filmer un viol comme on en a jamais vu comme il en a toujours rêvé. Le couple vedette est intéressé, les producteurs également et trouvent rapidement un budget confortable. Mais Gaspar n'aime pas le classique, une banale histoire de vengeance de l'inspire pas vraiment même si il voulait juste tourner se foutant pas mal du résultat, alors pourquoi pas créer une structure narrative plus intéressante. Une sorte de montage à l'envers inspiré des passes passes temporels de Jackie Brown (Quentin Tarantino, 1998). "Le projet venait de démarrer, il n'y avait rien d'écrit, juste Cassel, Bellucci, Dupontel au générique et ma réputation de réalisateur sulfureux! Ca suffisait" déclare Gaspar Noé qui dira aussi que le film n'aurait pas pu être fait si il avait écrit un scénario et faire un film aussi radical était une erreur du système.
    L'aube approche, des policiers sont regroupés face à une boite de nuit homo : "Rectum", Pierre (Albert Dupontel) ressort, menotté et plein de sang, il est suivi pas Marcus (Vincent Cassel) qui ressort lui sur une civière également ensanglanté. Ces premières minutes sont déjà très immersives. Noé qui avant ne portait pas grand intérêt au projet à fini par le prendre à coeur et le peaufiner et cela se voit. Rarement des plans séquences auront été aussi fluide et impressionnant et le fait qu'il ni est pratiquement aucun cut fait augmenter considérablement cette tension qui donne au film son ambiance si particulière et unique en son genre avec une palette principalement rouge sang. Ce que montre Noé c'est surtout la bêtise humaine à l'état brut, explore ce qu'il y a de plus sauvage en nous et réveil nos pensés intérieures en insistant bien sur le fait que l'homme est un animal ce qui est symboliser par le viol ou les scènes d'amour entre Marcus et Alex ou rarement un couple de star aura dévoilé de manière aussi artistique son intimité toujours en plan séquence faisant penser à Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick, 1999) ou Tom Cruise et Nicole Kidman se dévoilaient dans des scènes érotiques.
    Ce qui intéresse également beaucoup c'est bien sur ce montage antéchronologique qui fait véritablement de Irréversible une expérience inoubliable de cinéma ne se perdant jamais dans les incohérences et nous faisant raisonner différemment, on ne se demande pas ce qui va se passer mais que c'est il passé, comment ces trois protagonistes ont pu tomber aussi bat en l'espace d'une journée, par amour, pulsion spontanée et désir de vengeance les auront fait basculer en enfer et à la fin du film, lorsqu'on voit leur amour mutuelle pour tout les trois, leurs fous rires… on se dit qu'ils avaient une vie bien tranquille avant qu'une femme inconnue ne conseille à Alex de prendre la passage sous la route au lieu de prendre le passage piéton. On commence dans l'horreur, la chaire, le sang pour finir dans l'amour sur fond de Beethoven et un plan final d'une beauté exaltante ce qui est bien sur incroyablement touchant vu que l'attachement au personnage ne vient vraiment qu'à partir du dernier quart du film quand la situation redevient normale. Une histoire qui montre également à quel point une vie peux partir en vrille en seulement une nuit et un mot déclencher une réaction en chaine irréparable.

    Bilan :
    Un film noir, violent, sauvage et dérangeant mais aussi et surtout une oeuvre de cinéaste, d'un artiste unique en son genre qui dresse un portrait brillant et bouleversant et arrive à nous retourner avec avec son audace et une créativité qui font de ce film un chef d'oeuvre absolu.
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