Derniers Avis : Irréversible - Page 9

Si Gaspard Noé est un auteur de genre, alors c'est le genre ultra-violent et nihiliste. Je ne crierai pas au scandale de représenter un viol à l'écran de la manière aussi crue que cela puisse horriblement se passer dans la vie. Par contre, ce qui choquant à mes yeux c'est de ne tirer de ce crime qu'un autre crime, celui de la vengeance aveugle. Bien évidemment le sentiment de vengeance est naturel. Mais n'en tirer aucune réflexion, quelle qu'elle soit, amène à se poser la question de l'intérêt même du film. Gaspard Noé crée autour de l'agression une ambiance irréelle dans laquelle le spectateur ne parvient pas à s'identifier ni encore moins se plonger dedans. Résultat ? L'agression en elle-même, point de départ de tout le film en devient elle-même pas si proche de nous, puisque dans un monde qui ne ressemble au quotidien réel. Si le réalisateur cherchait à faire réfléchir, il pousse en fait au rejet, et si c'est simplement pour un prétexte à un film de violence et de vengeance pure, alors oui c'est choquant.

J'ai au départ longuement hésité à voir ce film car ayant déjà vu "Enter the Void" que je n'avais pas vraiment aimé, je m'attendais à presque voir la même chose. Réalisé par Gaspar Noé et sorti en 2002, ce film m'a donc par le fait beaucoup plu et je ne regrette absolument pas de l'avoir vu. C'est donc tout simplement l'histoire d'une femme qui se fait violer et deux de ses "amis" vont vouloir rendre justice eux-mêmes face à l'inefficacité de la police. Le scénario est donc presque banal car nous avons déjà eu des histoires comme ça mais c'est surtout dans la forme qu'il est très original car il a monté et écrit à l'envers, c'est à dire que le film commence par la fin et les scènes s'enchaînent dans l’ordre anti-chronologique. Même en sachant ce procédé avant de regarder le film, j'étais tout de même un peu perdu au début surtout avec les mouvements de caméra bien spécifiques de Noé qui donnaient plus le tournis qu'autre chose. Et puis j'ai commencé à réellement rentrer dans le film et à réellement apprécié. Je dirais que le film est découpé en deux parties, la scène du viol faisant office de "milieu" entre ces deux parties et c'est assez étrange car elles sont bien distinctes l'une de l'autre. Effectivement, on passe d'une ambiance sombre bien froide et glauque à une ambiance presque familiale je dirais et ces deux parties sont toutes les deux aussi intéressantes l'une que l'autre. On ne peut pas parler de "Irréversible" sans parler de la scène de viol qui dure quand même neuf minutes et qui est d'une violence psychologique et visuelle assez énorme. Effectivement, je n'était pas préparer à la voir sous cet angle filmée aussi crument sans "artifices" mais c'est finalement une expérience intéressante, bien que très marquante. Le film possède également énormément de plans-séquences avec des effets spéciaux pour la plupart mais qui sont vraiment très bien filmés. Du côté des acteurs, nous avons principalement Monica Bellucci, Vincent Cassel et Albert Dupontel qui jouent vraiment très bien ! La bande son joue un grand rôle dans ce film et notamment dans la première partie où nous avons cet air répétitif en permanence qui en devient au bout d'un moment très oppressant. "Irréversible" est donc pour moi un très bon film que je ne reverrais malgré tout pas de si tôt tellement il est marquant.

Irréversible
spoiler: Nouvelle critique : ATTENTION BEAUCOUP DE SPOILERS Un film plus qu'incroyable, les fans de violence, du cinéma d'exploitation et même de cinéma tout court, doivent voir le film. Bien par où commencer, disons par les scènes mythiques, la scène de l'extincteur est la meilleure de l'histoire, elle est plus que mythique et ultra culte, on y observe Albert Dupontel pendant 2 minutes en train de massacrer le visage d'un violeur homosexuel, ce qui est visuellement très éprouvant, et la scène est techniquement merveilleuse avec ses lumières rouge pâles, et la séquence filmée de manière virevoltante, je remarque d'ailleurs que toutes les scènes perturbantes du film sont filmées de cette même manière. D'ailleurs si on remarque bien, on est immergé dans les gestes des personnages ainsi que de leurs regards, grâce à ces techniques de cadrages absolument désordonnées. Bref cette scène que l'on appelle "de l'extincteur" pourrait tout aussi bien, s'intituler scène de la vengeance. La scène du taxi est également exceptionnelle, une musique superbe, avec 3 hommes, un en folie, l'autre énervé et perturbé, puis le troisième relativement calme au début, repliés sur eux mêmes dans un véhicule. Scène qui finira par le braquage du taxi par l'homme en folie, et qui va entrainer dans son délit l'homme énervé. La scène de Concha est époustouflante, elle est incroyablement oppressante par la pression insoutenable, que Noé a su parfaitement filmer et nous faire ressentir. Une prostituée travestie se fait violemment interroger par Marcus et deux hommes qui cherchent également le violeur pour de l'argent, alors que Pierre va tenter de calmer le jeu, et que d'autres prostituées vont se mêler, voyant leurs camarade se faire menacer et agresser. La scène ou Marcus et Pierre voient Alex dans le coma est incroyable. Ils étaient joyeux et festifs deux secondes avant, mais en deux secondes le choc va être monstrueux et intense. Marcus va se jeter sur Alex et crier pendant 1 minute. Le casting est l'un des meilleurs que l'on ait pu avoir depuis des années sur la scène française, avec le duo Cassel (Marcus) - Dupontel (Pierre) et avec Bellucci (Alex). Ils jouent bien leurs rôles, mais ont avant tout ils ont été bien choisis, j'évoque notamment le couple tant réel que fictif, Cassel - Bellucci. Maintenant parlons du scénario, qui tient en 3 lignes : Alex une femme qui se fait violer est vengée par son petit ami, ainsi que son ex. Pourtant, je trouve personnellement qu'il est incroyable. Pourquoi ? Car dans les autres films, ça aurait été le grand n'importe quoi durant toute la durée. Les 2 personnes qui veulent se venger auraient réussis à trouver l'agresseur par magie, on aurait des fautes scénaristiques et de mises en scène en continue, etc. Le fait que l'histoire ait été présenté de manière antechronologique, montre une originalité, une distinction et une ambition rarement trouvable dans les autres films. Noé s'amuse souvent à jouer avec le temps dans ses œuvres, et avec les indicateurs temporels, que ce soit dans Love où, on nous présente une histoire d'amour racontée par le personnage principal des années après les faits, dans le désordre le plus total : On commence par la lettre H, puis la lettre E, puis la lettre X, etc, (je schématise). Ou encore dans Enter the void, un homme meurt et se remémore les moments passés avec sa sœur. Et ce qui est très amusant, c'est que si l'on reprend bien toute l'histoire, celui qui avait pourtant essayer de calmer tout le monde depuis le début du film (Pierre), est celui qui risque de passer des années en taule pour meurtre, très démoralisant comme dénouement, (ou plutôt début du film). Et là je vais vous dévoiler un élément que peu d'entre ceux qui lisent ma critique ont dû remarquer, l'homme tué à coups d'extincteurs n'est pas Le Ténia / le violeur, c'était l'homme juste à côté, si l'on regarde bien les visages difficilement perceptibles, dans la boite de nuit gay à cause des lumières brutes. Bref, bon scénario. À part ça on a un autre élément, qui selon moi est exceptionnel : Les dialogues. On a un exercice de style très intéressant pour ce qui est du pouvoir de la parole dans le film, car si on écoute bien, on n'entend rien ou on ne comprend rien, de ce qui se dit durant toute la première partie du film, trois quarts d'heure. Ça parle français, espagnol, anglais. Tout le monde s'engueule, se crie dessus et parle en même temps, et cela souvent à cause de Marcus qui est au bord de la crise de nerfs, non stop. Il faut énormément se concentrer pour les distinguer. J'adore les dialogues qui sont très violents et provocants dans la première partie, et sont plus sympatoche et ancrés dans la vie courante dans la deuxième partie. Les caractéristiques techniques pour un film sorti en 2D sont les meilleures de tous les temps, en compétition avec Watchmen, proche. La qualité visuelle est top par ses effets spéciaux, notamment dans le gore et la destruction, ainsi que la qualité sonore qui est top, par ses infrasons en continue durant la première demi heure de l'œuvre. La musique de Thomas Banglater des Daft punk est une des meilleures de l'auteur, mais avant tout de l'histoire des bandes originales, elle est absolument envoûtante. Je peux vous citer quelques sons : Stress, Rectum. Irréversible est absolument merveilleux par son pouvoir à envoûter et déranger (scènes très violentes, musiques insoutenables, et surtout les modifications neurologiques lors de la vision de l'œuvre à cause de la caméra virevoltante). Donc si on en conclut, on a une caméra qui tourne dans tous les sens en permanence, et qui filme des gens en train d'hurler et de d'insulter, et comme si ça ne suffisait pas on a de la musique électro nauséeuse à fond, ainsi que des infrasons. En plus de s'insulter les gens se battent, se frappent, s'entretuent même. Irréversible est donc un film très calme et pacifiste. Gaspar Noé en puissance, un de mes realisateurs préférés qui réalise son meilleur film, et de très loin. La polémique autour de l'oeuvre est exagérée : Si l'on ne supporte pas les agressions et les bagarres, on ne voit pas ce genre de film, point final. Un des meilleurs films de l'histoire, et sûrement mon deuxième préféré derrière Watchmen. Je le déconseille aux moins de 16 ans. 5/5

Un thriller français malsain, violent et sauvage qui aura chamboulé le Festival de Cannes en 2002 avec une mise en scène inversé, des plans séquences fabuleux, des incroyables mouvements de caméra, une bande originale magistrale composée par Thomas Bangalter, un scénario incroyablement intelligent, une violence jamais gratuite et un casting bluffant constitué de Cassel, Bellucci et Dupontel.

Un thriller français malsain, violent et sauvage qui aura chamboulé le Festival de Cannes en 2002 avec une mise en scène inversé, des plans séquences fabuleux, des incroyables mouvements de caméra, une bande originale magistrale composée par Thomas Bangalter, un scénario incroyablement intelligent, une violence jamais gratuite et un casting bluffant constitué de Cassel, Bellucci et Dupontel. C'est très bien.

On se demande, pendant tout le long du film, si Gaspar Noé nous met devant le fait accompli ou bien se contente d'ériger une oeuvre cinématographique. Montrer le viol de manière frontale peut s'avérer exaspérant. A quoi bon ? La construction narrative laisse penser que cela aurait pu être évitable. Le découpage scénaristique, et ce montage inversé, laisse penser l'inverse. Il y a une envie de renouveler le thriller sombre par le subversif. Pourquoi pas. Mais le trio Bellucci/Cassel/Dupontel incarnent des personnages vides et pas assez écris, ce qui casse l'effet "joyeux" de la fin.

On remplace Monica Bellucci par une actrice inconnue, personne aurait cité ce film, oublié comme un palmier sur une île déserte, le souffle du vent caressant un coquillage. Absolument rien à retenir de ce long métrage.
PS : On peut traiter le sujet du viol, mais encore faut il y avoir un fond derrière cet acte barbare, au moins une once de psychologie, voyez vous. En tout cas, bien joué pour le buzz.

Un film assez indigeste. Le vrai coté dérangeant est que les scènes les plus choc peuvent provoquer de l'excitation. Et c'est au final, le plus terrifiant. La nature humaine a du bon (ce qu'on voit dans tous les films à "happy end") mais aussi un coté sombre servi sans détour par cette oeuvre. Ce film nous montre ce qu'on ne veut pas voir. Les pires pulsions enfouies au fond de nous mêmes. Crues, nues, sans enrobage. On ne s'attache à personne, même pas à la victime ou au héros. Sans parler du mal de crane avec cette caméra tournoyante et ce bourdonnement incessant. Si le but était de faire ressentir le dégout, c'est parfaitement réussi.

Pour moi,
le meilleur film français !!

Certes la violence est très présente mais la qualité est omniprésente également.

Le jeu des acteurs et actrices, le scénario, la façon dont le film est tourné (de la fin au début) , la façon de filmer, les messages présents lorsqu'on analyse et comprend bien le film et la bande originale également ... !!!

Un chef d'oeuvre !!!

5/5 !!!

Totalement inregardable, non pas à cause de la violence annoncée mais la faute à une réalisation insupportable. Chez Noé c'est toujours pareil: une idée (ici le déroulement à rebours, d'où le titre), une bonne dose de "choc" (sexuel, violent ou les deux, Gaspard n'est pas avare de ses assurances buzz) et point barre. Un cinéma qui se veut révolutionnaire,mais qui nous plonge en réalité systématiquement dans un abîme de puérilité à peine croyable où scénario, personnages et réalisation "coup de poing" s'enfoncent toujours un peu plus dans la nullité. Allez 2 étoiles pour l'idée.

Non, définitivement non ! Les 8/10èmes sont filmés à l'envers, sur la gauche, sur la droite, en "tourniquet" ... dont les 25 premières minutes qui ont eu le don de me donner un mal de tête prononcé, sans strictement rien apporter au film. J'ai failli abandonner ... La scène de viol est totalement hors de la réalité, Monica Bellucci se contentant de tenter de crier à travers la main de son agresseur, en se débattant plus que mollement ! Pour moi, il s'agit d'un film hyper prétentieux, se voulant film d'auteur, mais en fait, du style intellectuel fatigué ...Nul et raté. J'ai perdu mon temps et me suis même inscrite - après plusieurs années de consultation d'Allocine sans jamais commenter- pour faire part de ma profonde déception. Ce n'est pas ce genre de film qui va "sauver" le cinéma français !

De Gaspard Noé, je ne connaissais que "Enter the void", un véritable chef d'oeuvre. A l'époque de sa sortie, son précédent film, "Irréversible", avait fait beaucoup parlé de lui notamment avec cette longue scène de viol, réaliste et dure. Il est compréhensible que la violence graphique de ce long métrage en choque plus d'un et c'est tout à l'honneur du cinéaste de secouer un bon coup le spectateur et de le sortir de sa zone de confort. Original, "Irréversible" l'est assurément. Je retrouve avec plaisir les effets de mise en scène et les plans de caméras, quasi-expérimentaux, que l'on peut revoir, de manière plus maîtrisés, dans "Enter the void". Et comme Gaspard Noé ne peut et/ou ne veut pas faire comme tout le monde, il complique la trame narrative en nous la présentant dans un ordre antéchronologique. Dans ses mains, cet ensemble atypique n'a rien de brouillon et nous prend aux tripes. C'est ce que j'attend du cinéma et c'est la seconde fois que le réalisateur me balance une claque en pleine tronche. Merci, ça fait du bien... ou pas.

Expérience éprouvante d'un film qui ose tout. "Le temps détruit tout" même le film lui-même qui se retrouve sens-dessous mais qui n'épargne rien de la violence sordide au spectateur. Quel contraste fulgurant avec cette image de pur bonheur au parc avec le bruit des enfants qui jouent. Il suffit d'écouter alors Beethoven pour relever l'allusion à Orange mécanique: glaçant et brut.
Ici c'est la face noire du cinéma: loin du divertissement ou de l'émotion, mais quelle puissance et quelle furie.....

Est-ce que la violence et le sexe permettent de faire un bon film ? Il faut croire que selon certains oui, mais malheureusement non. Non certainement pas. Ce film est long plat ennuyeux avec 25 premières minutes indigestes où la caméra ne fait que tourner et tourner ou encore une image finale qui fait littéralement mal aux yeux. La bande son du début est horrible, l’image tout autant. Il faut un petit moment pour comprendre le scénario ou le fait que le film soit chronologiquement à l’envers. Mais pourquoi cela ? Aucune idée, pour copier un certain Nolan peut être … Du coup, on n’y comprend strictement rien avec un début rapide et violent et une fin sexuelle ou quand ce n’est pas un discours sur le sexe, c’est un homme et une femme nu pendant 15min sans réel sujet de discussion. Tout ça pour quoi, quel est le but de ce film ? Honnêtement impossible à dire. De la violence gratuite (la scène du viol pour le coup ne rentrant pas dans cette case), une vision déformée du monde, du sexe inutilement omniprésent…et aucune réflexion. Pourquoi ? Mais finalement ce qui choque le plus avec ce film c’est le nombre de personne qui "aime" !

Donner un 5/5 peut paraître très généreux quand on prend un peu de recul après visionnage, mais en "Irréversible", je ne vois que des bonnes raisons de voir ce film. 1°/ Un sacré risque pris par le réalisateur Gaspar Noé en optant pour un exercice de style très particulier et que je ne connaissais pas, et qui s’avère limite dérangeant. Ce qui va vous interpeller en premier lieu est le générique de début aux airs de générique de fin, sauf qu’il défile en sens inverse du sens normal. En effet, le cinéaste a choisi de mettre en place une narration qui se fait à l’envers, pour remonter peu à peu dans le temps, après s’être servi d’une conversation entre deux pauvres gars en guise de prétexte pour nous amener à l’endroit qui nous intéresse, un lieu au drôle de nom duquel on voit sortir Vincent Cassel sur un brancard, et Albert Dupontel avec les menottes aux poignets. Ainsi, le spectateur s’interroge sur le pourquoi de la situation présente, et il en sera ainsi à chaque réponse apportée : comment en sont-ils arrivés là ? Spécial, hein ? Oui, ça l’est. La façon de filmer et les longs plans-séquence ont de quoi désarçonner le spectateur, avec cette caméra qui ne cesse de bouger dans tous les sens, d’autant plus que l’ambiance est des plus glauques, dont la noirceur va être portée d’une part par la partition aussi inquiétante que l’ambiance, et d'autre part par le lieu lui-même dans lequel Gaspar Noé nous invite à entrer pour y retrouver Cassel et Dupontel. 2°/ Un pouvoir pédagogique, pour sa possible utilisation à la fois informative et préventive vis-à-vis de nos adolescents, car ce qui nous est présenté peut arriver à n’importe qui, n’importe où, et n’importe quand. Le tout est de prendre la précaution de leur dresser un rapide topo quant à la construction du film avant qu’ils ne nous disent que ça a l’air d’une débilité sans nom. Et c’est aussi en cela que le titre est bien choisi. D’abord le sujet : "Irréversible" traite d’un phénomène de société plus d’actualité qu’on veut bien l’admettre (ça, c’est pour le côté œillères que nous nous mettons), et qui laisse des traces (et c’est triste à dire) indélébiles et définitivement irréversibles. Ensuite, le titre donne d’une certaine façon le thème du film car le film commence par les conséquences quasi inéluctables des faits qui nous seront exposés ultérieurement. 3°/ Les émotions. Autant vous le dire, vous allez être choqués, dégoutés, voire scandalisés par les pratiques montrées dans leur vérité toute nue et de façon très crue d’un lieu réservé à un public averti. Mais ce n’est rien comparé à ce qui va suivre. Car résumer ce film aux seuls sentiments de scandale et de dégoût serait largement incomplet ; pire, ce n'est qu'une mise en bouche, si j'ose m'exprimer ainsi : c’est dur, puissant, glauque, malsain, violent, sauvage, sanglant, fort, intense, insoutenable, choquant, marquant. Le pire est que même en connaissant déjà ce film, j’ai été de nouveau pris aux tripes à la fois par l’histoire, mais aussi par le jeu d’acteurs. 4°/ Vous l’aurez compris, j’en viens au casting. Selon moi, que ce soit Vincent Cassel, Albert Dupontel, Monica Bellucci, ou encore Jo Prestia, ils sont tous parvenus à l’excellence dans leur interprétation. Le duo Cassel-Dupontel fonctionne très bien, l’un en chien fou qui a complètement déboulonné, l’autre en parfait ami. Quant à Bellucci et Prestia, ils nous servent une scène jamais vue au cinéma, d’une violence et d’une horreur si extrêmes, que vous aurez bien du mal à ne pas vous exprimer d’une façon quelconque, comme porter la main à votre bouche pour étouffer un cri d’effroi, si toutefois vous ne détournez pas le regard. Eh bien accrochez-vous, l’intégralité de cette scène-là dure en tout plus de 10 minutes, dont 9 minutes et quelques de pure horreur. 5°/ La psychologie des personnages. Si la première partie se pose en questions-réponses avec en point d’orgue un sacré choc, la seconde est plus légère et nous présente les personnages, pour bien dire que nous avons affaire à un couple ordinaire qui ne s’est absolument pas cherché le drame qui va s’abattre sur lui. Le plus fort est qu’après avoir été horrifiés, nous nous prenons à sourire avec nos trois larrons, car ce trio-là est irrésistiblement sympathique. Quoiqu’il en soit, et c’est la première fois que ça m’arrive, je donne ma mention spéciale d’interprétation d’abord à la force donnée par Cassel et à la fragilité de Bellucci pour avoir en prime osé jouer nus, mais aussi à Dupontel et Prestia, car ils sont tous les quatre plus que convaincants. Ils le sont tant, qu’on vit leur histoire, on vibre avec eux, ça nous prend aux tripes. Et puis ma dernière mention va à Gaspar Noé, pour avoir su replacer les choses à leur vraie place, et pour avoir su si bien représenter les tourments de l’esprit provoqués par le chaos total de la situation par l'intermédiaire de sa caméra tournant dans tous les sens, tout en ayant su la poser lors du drame comme si le temps s’était soudainement arrêté durant d’interminables minutes. 6°/ La musique : évidemment, "Irréversible" ne serait pas ce qu’il est sans la musique de Thomas Bangalter, laquelle se tait pour laisser la place à la puissance de certaines scènes alors qu’elle n’offre pas grand intérêt sans son support visuel. Pour avoir su ne pas cacher cette violence pourtant bien réelle, "Irréversible" ne vous laissera pas indemnes, dans un sacré exercice de style qui est bel et bien là, mais qui ne plaira pas forcément à tout le monde.