Avant l'actuel Coluche, Antoine de Caunes s'était intéressé en 2003 à un autre grand personnage : Napoléon. Là encore, il cible son film sur un seul passage de sa vie. Ici, les derniers moments de la vie de l'ancien empereur qu'il passa sur l'île de Saint-Hélène. Torreton est chargé de l'incarner, après avoir pris 10 kilos, et je le trouve excellent dans sa présence, ses silences, ses regards, ses gestes, dans un rôle loin d'être aisé à la base. La reconstitution, le film est tourné en Afrique du Sud, rend bien un lieu inhospitalier, c'est à dire venteux et froid. Les problématiques sont plutôt bien posées. Comment un homme qui a tenu le monde entre ses mains peut-il accepter de n'être plus rien, vivre sur une petite île isolée de tous ? De Caunes nous montre également bien les agissements de sa garde rapprochée, celle qui l'a suivi sur l'île de Saint-Hélène, qui n'attend que son héritage conséquent excepté le très fidèle Maréchal Bertrand et ceux des anglais plus qu'ennuyés par la garde de cet illustre prisonnier qui leur coûte les yeux de la tête. Seulement, là où le bât blesse, c'est que De Caunes ne prend pas partie. Autrement dit, il ne nous apprend rien comme dans son Coluche paraît-il que je n'ai pas vu. Et puis la fin où l'on voit Heathcote essayer de savoir ce qu'est devenu et Betsy et le corps de Napoléon bifurque trop vers le thriller historique. Un film de De Caunes, qui fut un échec en salles avec seulement 100 000 entrées, inégal. Une bonne atmosphère, une bonne reconstitution, de beaux paysages et un personnage toujours fascinant mais qui ne fait pas avancer le schmilblick.