De l'autre côté : les secrets du tournage

La réalisatrice déclare à propos de son documentaire: "Il s'agissait d'éviter tout système binaire comme: voilà le Mexique, avec ses pauvres et voilà l'Amérique, leur Eldorado, voilà le Mexique avec une vieille culture qui a aussi sa cruauté, sa corruption, mais qui est dans la vie, et voilà l'Amérique où rode la mort, l'acculturation, et ce qui est primitivement moderne. Tout cela qui existe pourtant, (mais c'est bien plus compliqué que ça), et il faut l'oublier quand on y va. Trouver une sorte d'état où on ne jugerait pas. Où l'on ne serait pas celui ou celle qui arrive là en sachant mieux, en ayant une meilleur morale, ou un meilleur point de vue politique."

Après D'Est (1993) , voyage en Europe de l'Est, et Sud (1999), retour sur le lynchage d'un Noir par des Blancs dans le Sud des Etats-Unis, Chantal Akerman a planté sa caméra à la frontière americano-mexicaine, lieu de transit des candidats à l'émigration. De l'autre côté est ainsi son troisième documentaire réalisé loin de sa Belgique natale.

Comme dans ses précédents films, Chantal Akerman travaille à une gestion du temps particulière : elle n'interrompt pas les interviews au montage et préfère s'attarder avec des plans fixes plutôt que des mouvements de caméra.