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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 5 mars 2015
Désormais le cowboy et son cheval traversent les Etats-Unis l'un dans une voiture, l'autre dans un van tiré par cette même voiture. Le lien permanent entre l'homme et l'animal qui avait fondé toute la mythologie du western s'est rompu. Les pratiques ouvrières des convoyeurs de bétail ont toutes été récupérées par le spectacle du rodéo. Junior Bonner est un de ces nouveaux cowboys qui parcourent le territoire à la recherche des primes qui leur permettront d'entretenir la nostalgie d'un rêve disparu. "Junior Bonner" est sans doute le film de Peckinpah qui agrège et traduit le mieux ses préoccupations existentielles que sont le temps qui passe , la mort, la nostalgie ou encore l'asservissement de l'homme au progrès technique. En opposant deux frères, Peckinpah montre en creux comment les traditions se perdent au sein d'une même famille. Alors que l'un s'accroche au mode de vie transmis par son père, l'autre, plus jeune, rachète le terrain familial pour en faire un camping. La scène d'ouverture où Junior retourne voir la maison de son enfance est très évocatrice de ce que sera le climat du film. Là où était la maison de ses parents, les bulldozers s'affairent pour faire place nette aux caravanes. Junior qui tente un moment de se frayer un chemin doit faire face à un monstre d'acier menaçant, métaphore du progrès qui avance, détruisant tout sur son passage. La vie itinérante et solitaire choisie par Bonner le condamne à l'extinction par l'absence d'une descendance. Celui qui s'accroche à son rêve face au progrès triomphant prend le risque de l'isolement, telle est la maxime du film. Sam Peckinpah s'était fait remarquer par son utilisation stylisée de la violence devenue sa marque de fabrique après "La horde sauvage". Avec 'Junior Bonner" il fait une pause dans ce cycle pour donner une vision sans doute encore plus mélancolique et désenchantée d'un monde où il se sent étranger. Certains critiques comme Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier dans leur ouvrage "50 ans de cinéma américain" ont dénoncé cette mise en scène de la violence, prétexte à masquer une certaine vacuité des scénarios au service d'un goût dommageable pour le tape à l'œil et les effets faciles comme l'abus du ralenti. D'autres ont vu dans l'œuvre de Peckinpah l'affirmation d'un auteur qui se sert de la pellicule pour exorciser ses obsessions et son mal de vivre. Quoiqu'il en soit Peckinpah ne laisse personne indifférent par ses choix radicaux pas toujours servis il est vrai, par une rigueur narrative sans faille. Pour "Junior Bonner" ses choix tant au niveau de la photographie, de la musique que du casting montrent une cohérence qui structure le film tout autant que le scénario minimaliste de Jeb Rosebrook. Steve Mac Queen, Ida Lupino et Robert Preston se sont parfaitement fondus dans l'univers du réalisateur qui démontre ici sa capacité à diriger les acteurs entre deux cuites. A conseiller à tous ceux pour qui la nostalgie et l'attachement aux racines ne sont pas des valeurs réactionnaires .
Un des meilleurs Peckinpath, peu connu et assez rude ne tombant ni dans la facilité ni dans la complaisance. Proche du documentaire sur la vie des cow-boys des rodéos, il s’en éloigne par la complicité qui se lie doucement entre les divers personnages et le public. Junior Bonner peut être considéré comme un témoignage sur les comportements humains du milieu décrit au moment du tournage dans une petite ville américaine, lors de la plus grande fête annuelle. C’est le film le plus personnel et le plus intéressant de Peckinpath. Le profil du héros ressemble à celui de Steve McQueen que le destin à accablé malgré toute l’attention du public à son égard. Il est remarquable en ‘’Junior’’ aimé par tous et que personne ne peut aider. Par ailleurs, Junior Bonner est un film assez contemplatif, il faut du temps pour y entrer, les personnages ont une vie bien différente des nôtres. Son plus grand mérite est de nous transporter 96 minutes durant parmi eux, au plus profond de leurs désirs de vivre. Son autre mérite étant de nous faire découvrir des plaisirs masculins inconnus comme celui de participer à la traite collective des vaches dans le plus grand désordre qui soit.
Par son ton Junior Bonner se distingue nettement des autres films de Peckinpah, il y a ici la nostalgie d'un temps révolu avec Steve McQuenn opposé aux visions réalistes de son frère. Des personnages attachants et une histoire simple mais prenante. c'est sur la mise en scène de Peckinpah est plus calme que d'habitude mais ce western des temps modernes m'a bien plu.
La réalisation est bonne, les images sont belles, il manque juste un vrai scénario. Le film intéressera les inconditionels de l'amérique profonde et de son folklore local, le rodéo.
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4,0
Publiée le 26 février 2014
On a parfois l'impression que le grand Sam Peckinpah s'adonne vèritablement à une surenchère d'un film à l'autre, comme s'il voulait surpasser les oeuvres les plus violentes produites par le cinèma contemporain, qui n'en est pourtant pas avare! Avec "Junior Bonner", il n'en est rien, le cinèaste porte le lyrisme à un niveau rarement atteint! En cowboy de rodèo, Steve McQueen est parfait en homme vieillissant, gagnant sa vie en montant des taureaux ou des chevaux dans des concours de rodèos saisissants! Ainsi, on peut suivre l'errance de ce cowboy moderne dans une sociètè en pleine mutation où il ne se reconnaît pas! McQueen va même rajouter des èlèments personnels dans son personnage pour augmenter la crèdibilitè de l'histoire! A noter l'excellence des seconds plans tels que Ida Lupino et Robert Preston qui confortent une mèlancolie de bienvenue! Beau, tendre, nostalgique, "Junior Booner" marque dèfinitivement la fin d'une èpoque...
Un bon film de Sam Peckinpah, mais qui n'apporte malheureusement pas grand chose ... C'est tres agréable, ca passe tres bien, la mise en scene est de qualité, bien dans l'ambiance des autres films du réalisateur, Steve McQueen est parfait, les seconds rôles également ... Bref tout va bien, mais le scenario manque un peu de rebondissements, et même si on passe un excellent moment devant ce film, il faut reconnaitre qu'il ne donne pas plus que ca envie de le revoir... c'est dommage. Ca reste assez intéressant, avec un bande-originale sympathique.. un bon divertissement.
Un film réalisé par Sam Peckinpah sympathique, peut être mineur dans sa filmographie, mais on passe un bon moment ! Les décors se situent dans le monde du rodéo ou le personnage principal Junior se fait sa spécialité à bord de sa décapotable conduisant en remorque arrière son cheval sur les routes de chaque tournois. Il rejoint sa famille dont le frère est organisateur de la fête de la parade du coin en conflit avec le héros pour la gestion familiale et participe aux épreuves. L'interprète principal est incarné par Steve Mc Queen qui est en grande partie la réussite de ce long métrage avec un personnage à l'attitude cool et décontracté qui colle bien à l'acteur et sa légende laissée. Les comediens qui l'entourent sont impeccables. La mise en scène de Sam Peckinpah est appliqué avec ses ralentis et les scènes de rodéos sont réussies. J'ai bien aimé la bagarre générale vers la fin ou le héros s'enferme avec une jolie femme qui le dévore des yeux pour une séquence de drague et de baiser, je note ça (rire).
Sam Peckinpah est un réalisateur qui veut faire transmettre par ses films, un message anticapitaliste, anticonformiste et où celui ci veut mettre en évidence la personnalité de chacun, la différence de tout le monde dans un ensemble qui se veut d'être identique. Dans " Le dernier Bagarreur" (1972), ce message se veut clair et limpide notamment porté par l'interprétation sans faille d'un Steve McQuenn au sommet de sa forme. Comment ne pas être transporté par l'aventure de Junior Bonner, fan de rodéos qui a dut mal à s'adapter à la modernité de plus en lus flagrante des années 70? La réalisation classique mais efficace, une interprétation des acteurs convaincants, une histoire sympathique ne font pas de ce film un chef d'oeuvre mais néanmoins, une oeuvre qui se doit d'être conçue et réfléchie. Je retiendrais plus particulièrement les différentes étapes du tournois réussis ou encore la bande sonore qui dès le début du film nous transporte, nous fait voyager dans un univers atypique.
Après quelques réalisations plutôt énervées, Sam Peckinpah décide de marquer le pas avec une œuvre plus posée, dénuée de violence. Mais on ne dira pas pour autant que « Junior Bonner » tranche grandement avec le style de son réalisateur car c'est certainement le film le plus nostalgique et peut-être même le plus personnel de ce dernier. « Junior Bonner » c'est le Grand Ouest définitivement mort et enterré, et qu'une poignée d'individus, le grand Steve McQueen en tête, tente tant bien que mal de faire perdurer. L'action se situe en plein cœur des années 70 et l'on a constamment l'impression d'être 80 ans en arrière. L'idée, poussée à l'extrême, de réaliser un western moderne, sur fond de temps et de mœurs qui changent à toute allure, reste plutôt bonne mais le tout souffre d'une réalisation un peu molle, de quelques répétitions, de l'absence d'un réel scénario et de la présence, par moment, d'un fossé culturel bien trop marqué (franchement ça vous passionne, vous, le rodéo et les sports de cowboys ?... c'est un peu comme si on proposait à un américain un film sur les épreuves de force basque ou sur les jeux traditionnels bretons...). Bref, c'est assez intéressant mais parfois trop exclusif. On se raccroche tout de même à quelques images impressionnantes de ces sports méconnus dans nos contrées, d'un certain humour toujours bien présent, d'un aspect très mélancolique et sensible bien mis en place, de musiques dépaysantes (country) et à la toujours grande classe de l'acteur principal.
Petit film de Peckinpah, traversé par une grande nostalgie, par la crainte du progrès. C'est aussi un hymne à la liberté, un refus du nouvel ordre social (thème abordé avec plus de virulence dans "Le Convoi"). Oeuvre la moins violente du cinéaste.
Mélancolique à souhait, ce "western" aux airs contemporains nous fait découvrir une famille de L'Idaho scindée par les vices de la modernités. Steve Mcqueen, en cow-boy solitaire traçant les routes en quête de gloire, nous fait remarqué que son destin est déjà scellé: Il est un héros tombé dans l'oubli avec le temps, il vit pour une passion devenue un simple outil de gain aux yeux des autres et voit peu à peu ce qu'il a connu disparaître dans une vague de changements. Les facettes des protagonistes sont dévoilées avec une efficacité déconcertante, ce qui donne presque l'impression de lire chaque parcelle de leur sentiment comme si c'était dans un livre. Certaines prises de vue sont maladroites et le film un peu longuet, mais ça n'empêche pas de visionner ce film avec plaisir. "Mélancolie, quand tu nous tiens..."
Junior Bonner, bien que très bien filmé et interprété, souffre d'un cruel manque de rythme, qui donne sur un film lent, qui s'étire et s'étire sur 1h40 tandis qu'il aurait été plus judicieux de le faire durer 1h20. Quelques maladresses qui ne nous ferons pas oublier la présence d'un Steve McQueen toujours aussi attirant, ou encore des intrigues secondaires bien mieux maniées que la principale. Junior Bonner est fait pour passer un bon moment, mais s'engager dans une telle durée pour "seulement" ça est quelque peu regrettable.
Chef d'oeuvre mettant aux prises "un cowboy" perdu et à l'ancienne avec la modernité et la montée des promoteurs ainsi que la "naturalisation" du western. Tres bien réalisé et très sensible.
Ce film de ce génie de Peckinpah est très mal ficelé mais c'est un chef d'œuvre à voir absolument. C'est certainement d'ailleurs son meilleur film. Juste une toute petite bagarre, aucun coup de feu, aucun mort, et des séquences assez longues sur le rodéo de Prescott qui n'est certainement pas l'attraction préférée des Français. Et pourtant c'est le film le plus tendre de Peckinpah avec en toile de fond, comme presque toujours, un monde en train de disparaître, avec ses personnages qui tentent de s'y raccrocher, et un nouveau en train de naître, guidé par d'autres valeurs, celles de l'argent, du préfabriqué, de la fin de l'existence libre. Steve Mc Queen, de passage dans sa ville natale à l'occasion d'un rodéo retrouve sa famille. Ida Lupino, extraordinaire en mère vieillissante, délaissée depuis longtemps par son mari, fabuleux Robert Preston, qui incarne un cowboy sur le retour, coureur de jupons, porté sur la bouteille, mais rêveur invétéré, Il y a le frère de Steve Mc Queen, Joe Don Baker, qui lui s'est déjà glissé dans la peau d'un entrepreneur du nouveau monde. Ce chef d’œuvre baigne dans la nostalgie. Il y est question du temps qui passe mais aussi des bonheurs fugaces qui, bien que sans lendemain, tissent le fil de la vie.