Patrice Leconte dessine un désir tragique, un amour finalement à sens unique comme le portrait d’un homme seul dans sa tristesse, dans ses sentiments, magnifiquement joué par Michel Blanc. Sur les sublimes violons de Michael Nyman, sa composition d’introspectif au grand cœur bouleverse.
Ce film m'a bouleversé, et j'ai eu à l'époque beaucoup de mal à m'en remettre. C'est d'une tristesse profonde, et l'on ressent du début à la fin le mal-être et la mélancolie du personnage, excellement interprêté par Michel Blanc (dans son premier rôle dramatique). La fin est magnifique et fatalement "larmoyante". Dur, très dur, mais beau, très beau.
Malgré sa réputation justifiée dexécrable cinéaste, il faut parfois se souvenir que Patrice Leconte fut capable de réaliser un ou deux bons films (celui-ci, « Tandem » et « Le Mari de la Coiffeuse ») même sils présentent des défauts évidents de mise en scène et de recherche naïve de soi-disant « belle image ». « Monsieur Hire », beau film dadolescence, est sans doute son meilleur, le moins ampoulé, notamment parce quil part sur de bonnes bases : adapté dun roman de Simenon, ce film est aussi et surtout un remake de « Panique », lune des grandes réussites de Julien Duvivier où Michel Simon joue le rôle de Hire. A côté, le Leconte fait pâle figure, mais peu importe Le film tient aussi le coup grâce à ses acteurs : Michel Blanc est impeccable dans son premier rôle dramatique, Sandrine Bonnaire est délicieusement perverse, et le regretté André Wilms était bien le génie qui hantait nos souvenirs Autre point positif, la bande originale, inédite à ce jour, est signée par limmense Michael Nyman. Même si Leconte joue trop les contrastes, recherche le cadrage qui sera parfait, on peut dire quici il se comporte dune manière relativement honnête et permet à son film de décoller. Même sils sont attendus, cette histoire et son dénouement sont relativement déchirants. On se laisse prendre par ce conte noir, par ce petit bonhomme que tout le monde voit comme un pervers. Estampillé 80s, « Monsieur Hire » supporte pourtant la revoyure, et plonge le spectateur dans un bain nostalgique et émouvant.
L'interprétation est remarquable notamment celle de Michel Blanc qui casse son image de comique de service mais le rythme du film est très lent, on est proche de l'ennui.