Avis sur San Francisco

Avec "San Francisco", W.S. Van Dyke signe un film phare de l'âge d'or hollywoodien, restant quoi qu'on en dise un des plus beaux et des plus aboutis de son auteur, notamment pour la reconstitution du San Francisco de 1906 et la qualitè des trucages qui n'a rien perdu de sa terreur et de son apocalypse! La chanson èponyme du film que chante formidablement Jeanette MacDonald est encore dans toutes les mèmoires et fut rècompensèe à juste titre par un Oscar. « il suffit d'un petit coin, de ce grand monde pour crèer l'endroit qu'on aime! Ma maison sur la colline, je t'aime toujours, j'ètais partie mais je suis de retour pour te dire: San Francisco, ouvre ta porte dorèe, ne fais languir aucun ètranger qui frappe à ta porte! San Francisco, voici ton âme errante et je dis que je n'errerai plus! Les autres villes ne font que renforcer mon amour pour toi! Dis moi, tu est le coeur de l'ouest dorè! San Francisco, souhaite moi bon retour, je suis revenue pour rester...» L'excellente interprètation de Spencer Tracy en prêtre achève de donner à ce film mythique son caractère tragique (spectaculaire en diable, le tremblement de terre est menè de main de maître) et optimiste (le final est digne des plus grands films de Ford). Mais c'est èvidemment Clark Gable que l'on remarque! En boss tout en gouaille d'un cafè-concert populaire dèpravè, il est splendide dans ce fabuleux classique de la Metro-Goldwyn-Mayer entre chansons et idylle, champ de ruines et recueillement...

J'adore Jeannette MacDonald et la voir et l'entendre chanter est en enchantement. Le souci c'est que la propagande religieuse et moralisatrice nauséabonde distillée au pas de charge par un Spencer Tracy en curé de choc "exalté et fier de l'être" devient assommante et ridicule et finit par tuer le film.

Considéré à juste titre comme un des premiers grands films catastrophe, "San Francisco" est aussi pendant les quatre premiers cinquièmes un film à l'intrigue dramatique et romantique suffisamment dense pour parvenir sans mal à capter l'intérêt, malgré un aspect "morale chrétienne" un peu trop pesant, bien aidé en cela par une belle reconstitution de la ville-titre et une réalisation impeccable. Une fois de plus le charisme de Clark Gable explose et on a grand plaisir à le suivre, Jeannette MacDonald a des talents de comédienne et de chanteuse inégalable et Spencer Tracy réussit l'exploit de rendre sympathique un personnage qui avait tout pour être agaçant. La scène du tremblement de terre qui est bien sûr le clou du spectable est réalisée de manière spectaculaire et avec des effets spéciaux bluffants, surtout quand on connait l'époque du film, et n'a absolument rien perdu de son impact réaliste. Une belle réussite de l'Âge d'or hollywoodien.

Quoique le film soit connu comme un film catastrophe avant la lettre, c'est avant tout un film sur une ville, à travers quelques personnages typiques. La chanson "San Francisco", entonnée par Jeannette Mc Donald à plusieurs moment clé du film, en est l'illustration. Il est étonnant qu'à l'époque on ait développé une telle intrigue sentimentale, politique, et même morale (le prêtre interprété par Spencer Tracy), et que l'on ne consacre qu'au "clou" du film, le tremblement de terre et l'incendie qui en résulta, que les 20 minutes finales. Mais ces 20 minutes sont saisissantes, réalistes, terrifiantes, et touchantes. Van Dyke, qui tourna des films exotiques dans la veine de Flaherty, a un sens très sûr du montage et c'est ce qui explique le caractère saisissant de la minute trente que dure le séisme. Parmi les interprètes, Jeannette Mc Donald se détache facilement, grâce à de très beaux numéros chantés, et notamment le dernier, bouleversant, auprès de victimes du séisme. Les relations entre Gable et Jack Holt sont assez convenues, et le point faible est à mon avis le personnage interprété par Spencer Tracy, un prêtre de cinéma sensé représenter la "conscience" du patron de cabaret peu scrupuleux interprété par Gable. La censure n'ayant pas apprécié que ce dernier donne un coup de poing au prêtre dans une scène du film, les scénaristes ont improvisé une autre scène, qui apparaît plus tôt dans le film, au cours de laquelle les deux lascards se battent sur un ring et c'est le prêtre qui apparait le plus fort. Tout cela pour laisser entendre que le prêtre aurait pu répondre au coup de poing mais ne l'a pas fait par conviction religieuse. Combien de films la censure a t'elle ainsi modifiés, gratifiés de scènes inutiles ? Malgré ces conventions, le film représente bien l'apogée du système des studios hollywoodiens, sachant alier effets spéciaux, distribution étincelante, et scénario revu et corrigé par une horde de scénaristes. Ce fût un énorme succés commercial.

Ahurissant! Le changement de ton de la comédie au drame, le mélange des genres du film catastrophe à la comédie musicale en passant par le drame amoureux est traité avec une virtuosité déconcertante. La caméra est magnié avec génie particulièrement dans les scènes de foule et le montage est incroyable.
Et puis il y à LA séquence de tremblement de terre LA grande, LA géniale, L'incroyable séquence. Comment ont ils pu réaliser une telle séquence aussi forte émotionnellement et aussi grandiose en 1936 ? L'un des plus grand film catastrophe du cinéma!

Quelle est la performance de ce film, de nous faire écouter de l'opéra, opérette pendant près de deux heures ou la scène du séisme en toute fin.
C'est vrai que l'on est dans une pseudo comédie musicale, non pas qu'il y est des numéros de danse, mais le chant est omni présent durant tout le film, et le partit pris, est de mettre en avant une chanteuse d'opéra, mais dans sa grande scène, elle chante San Francisco, plus accessible, audible pour le plus grand nombre et déchaine la foule.
Il reste ce morceau de film catastrophe, à la toute fin, qui met en avant l'ingéniosité de cette époque pour nous offrir des trucages crédibles, n'oublions pas que nous sommes en 1936. Aujourd'hui le film ne tournerait qu'autour du séisme et de la catastrophe, en ce temps là, on misait plus sur les relations humaines et l'histoire d'amour.
On sent déjà la stature de Gable, spécialement lorsqu'après la catastrophe il recherche Marie, le pas déterminé, et le regard sombre.
Tout cela finira par la rédemption, le tout en chanson avec l'optimisme et la ferveur de cette époque.
Spencer Tracy a un petit rôle, qui n'apporte pas grand chose, mais qui fait plaisir à voir.
Les scènes hors chansonnette sont prenantes, avec cette foule de la première scène, venant fêter la nouvelle année, une effervescence nerveuse qui vient nous percuter, le rythme est bien relevé, et certaines scènes font mouches. Pas de quoi faire un chef d'œuvre mais suffisamment pour que l'on s'y attarde.

Film catastrophe très vieillit, on ne voit le tremblement de terre que très tard dans le film, la tension monte mais les histoires entre personnages ne sont pas toujours intéressantes. De plus, comme à son habitude, Clark Gable est mauvais et lisse comme un Brad Pitt. Heureusement Spencer Tracy est d'une autre carrure mais on ne le voit pas assez. Les effets spéciaux de destruction par contre sont à voir et valent vraiment le coup. A découvrir néanmoins en tant que film historique dans un sens (le tremblement de terre de SF en 1906) comme dans un autre (le cinéma catastrophe).

Un film assez intéressant avec sa chanson phare qui est un petit bijou, il faut le reconnaître.
On y parle de musique, d'amour et de mort.
Le film chante tout du long puis devient dramatique à la fin.
Son héroïne a vraiment une belle voix.

1h30 très moyenne pendant laquelle Jeanette MacDonald subit les assauts de cette tête à Clark de Gable (quel cabotin !). Et puis survient un terrible tremblement de terre (celui de 1906), très spectaculaire à l'écran, qui redonne au film un véritable intérêt en dépit d'un final passablement sulpicien.

Film sur le tremblement de terre de San Francisco en 1906 mais pendant les trois quarts du film il s'agit plutôt d'une comédie romantique avec pas mal de numéros musicales (réussies par ailleurs). Il faut attendre les dernières minutes pour assister à la catastrophe (impressionnante reconstitution quand on connait la date du film). Par contre la fin tourne au préchi-précha (l'athée qui retourne sa veste suite au drame) c'est assez lourd.

Très bonnes compositions de Clark Gable et de Spencer Tracy. Bons effets spéciaux pour l'époque. Avec son histoire d'amour au début, il fait penser à "Titanic" de James Cameron. Il rappelle également "L'aventure du Poséidon" avec ses deux secousses intermittentes.

A la fois film romantique et catastrophe le film profite de la présence d'un bon trio de vedette. Je suppose qu'à l'époque les effets spéciaux du tremblement de terre ont du faire sensation. Malheureusement la volonté de mettre toujours en avant la religion plombe quelque peu le film