Un film de Michel Audiard ? N'en jetez plus ! Quand on s'est déjà frotté à d'autres films du bonhomme, on sait à quoi s'attendre. Et surtout, on ne peut plus s'étonner de quoi que ce soit. "Une veuve en or" ou comment une jeune femme mariée, va tenter de faire tuer son sculpteur de mari afin de toucher un héritage de 100 millions de dollars. Voilà, c'est sur ce postulat ô combien immoral que va s'articuler le film. Bon, autant le dire, il faut à peu près une petite dizaine de minutes avant que ça ne se lance réellement. Mais, une fois que c'est lancé, punaise, quel pied. Si l'on accepte de se prendre au jeu et que l'on accepte que, plus ça avance, plus ça va devenir débile, on décroche la timbale. Le film atteint des sommets de n'importe quoi qui arrivent à faire passer "Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques", "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" et "Elle cause plus...elle flingue" pour du Godard. Alors, sachant cela, on devrait tourner autour d'une note à 4 ou 4 et demi. Et bien non, parce qu'il y a un truc qui ne va pas du tout : les vingt dernières minutes. Elles sont catastrophiques. À tel point que, s'il y avait eu cinq minutes de plus, ça aurait tout fichu par terre. On passe pas loin de la correctionnelle. Ce qui fait de cette "Veuve en or" un film plus frustrant que décevant. C'est bien dommage, surtout que le casting, emmené par une Michèle Mercier rayonnante de beauté, de talent et de malice est au diapason, même si Claude Rich flirte parfois avec le hors-jeu.