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    Effi Briest
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    3,4
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    11 critiques spectateurs

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    Jrk N
    Jrk N

    33 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2018
    "Fontane - Effi Briest, ou un grand nombre de gens ont une idée de leurs propres possibilités ou besoins, pourtant admettent par leurs actes le système dominant et ainsi le renforcent et l'entérinent de bout en bout".
    Tel est le titre long et complexe qu'a donné Fassbinder à son treizième long métrage en 1974.
    Il s'agissait tout d'abord pour le grand cinéaste allemand d'insister sur le fait que ce film est une adaptation fidèle d'un des plus grand roman allemand. Effi Briest (1894) tient la même place en Allemagne que Anna Karénine (1877) en Russie, Middlemarch (1871) en Angleterre ) : ce sont des aventures de femmes au XIXème qui illustrent leurs aspirations et les contraintes sociales qui s'exerce sur elles ; ainsi elles constituent une critique corrosive de la société de leur temps.
    Effi Von Briest épouse à 17 ans le Baron Innsteten, 38 ans, préfet de Kessin, qui fut amoureux de sa mère 20 ans avant. La jolie Effi garde toujours un pied dans le jardin d'enfants: même si elle donne naissance à Annie douze mois après son mariage, elle garde ses peurs enfantines. Peur des fantômes qui hantent la maison d'Innsteten, peur de la solitude du petit port Kessin sur la Baltique. Le vieux pharmacien Gieshübler de Kessin la distrait, mais surtout le commandant Crampas, camarade et contemporain d'In ilnsteten va la courtiser. On ne peut pas dévoiler la suite, mais elle est terrible.
    Il s'agit d'un livre subtil, dramatique et tendre où l'auteur ne prend pas partie. Ce recul, cette objectivité de l'auteur, permet, autorise, incite même une interprétation critique des personnages, critique sociale s'entend, ce dont Fassbinder ne se prive évidemment pas comme le montre son épigraphe anarchiste: les grandes aspirations, si elles ne débouchent pas sur une action politique, ne font que renforcer l'évolution historique. Grande leçon
    Ayant dit ça en introduction, Fassbinder, avec son intuition de génie, adopte respecte totalement et admirablement le texte de Fontane, en produisant un récit parfaitement classique : lui qui peut être totalement baroque garde ici une réserve catégorique et suit un plan rigoureux. Fassbinder a expliqué plusieurs fois que dans son film, la littérature dominait l’image En une construction ascétique, ildécoupe le récit en douze chapitres qui commencent chacun par un carton présentant un sentiment d’Effi sur la situation, un dialogue se déroule, souvent plus porteur de commentaire que d’action, les plans intérieurs sont très élaborés (profondeur de champ, miroirs, tentures, hors-champs etc.) et soulignent le cadre ; la lumière extérieure est mise en scène avec somptuosité en noir-et-blanc par les très grands photographes et cadreurs Jürgen Jürges et Dietrich Lohmann, sans craindre de rappeler les peintures de l’époque. Dans les extérieurs on pense beaucoup à Bergman. Souvent l’image précède le récite, annonçant ce qui va se passer et accentuant encore le décalage entre le texte et les faits que l’ont voit. Ensuite, Fassbinder place de grandes ellipses et le narrateur lit une partie du texte de Fontane de manière à ce qu’on sache ce qui n’a pas été vu (la naissance d’Annie, le retour d’Innsteten de Berlin, la rencontre avec une nouvelle servante, le choix d’un appartement à Berlin etc.). Le narrateur c’est Fassbinder et le texte merveilleux de Fontane est lu avec un grand romanesque qui convient parfaitement à son style ample, sobre et précis . Puis vient un fondu au blanc avant l’encart suivant, en écriture gothique mais clairement lisible.
    Fassbinder tend donc à ne pas trop compresser l’intrigue et à lui laisser sa souplesse, son développement progressif malgré les quelques 8 ans à peine que dure l’histoire, permettant au spectateur -comme au lecteur de Fontane- de tout peser avec précision. Comme dans les grandes œuvres, nous sommes seuls en face de nous-mêmes pour répondre aux questions de la narration. Un seul indice nous aide, les visages de la troupe Fassbinder, plus extraordinaire et homogène encore que dans tous les autres films du premier au dernier rôle : Hanna Schygulla paraît bien 17 ans en Effi Briest. Schygulla est merveilleuse et a-t-elle été plus belle qu’ici en 74 ? Lilo Pempeit, la mère de Fassbinder souvent présente dans ses films, incarne Louise von Briest mère d’Effi et on comprend qu’elle n’a besoin de rien pour présenter l’idéal maternel, Irm Herman est une servante amoureuse d’Innsteten et comme elle paraît naturellement sévère elle n’a rien à faire que paraître, Ursula Strätz au contraire, un peu enveloppée, joue avec le même naturel une autre servante, catholique, tourmentée et extravertie ; Hark Böhm a un physique assez rigolo qui va bien avec le pharmacien ; le très beau Ulli Lommel est parfait en major amoureux d’Effi, jusqu’à la « Jane Mansfiel » du cinéma allemand, Barbara Valentin qui est très bien comme une cantatrice farfelue qui tombe du ciel dans le petit monde étriqué de Kessin.
    Voici donc un film incomparable, chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvre, film renfermé et farouche qui nous emporte comme un Bresson, un Pialat ou un Bergman, solide comme une saga mais fragile comme dune novella de Colette, un film qui nous parle d’un autre temps mais aussi, comme Le Guépard, nous parle d’abord de nous même.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    661 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 juillet 2012
    Il est bien dommage que le récit souffre de quelques longueurs, car sinon cette adaptation du roman de Theodor Fontane aurait pu être un grand moment de cinéma. Côté casting, on ne peut que se réjouir devant les prestations d’Hanna Schygulla ou encore de d’Ulli Lommel et en ce qui concerne la mise en scène on se rend rapidement compte que Fassbinder recherche avec le plus grand soin à nous offrir des plans de toute beautés qui sont dû aussi à la présence d’une photographie en noir et blanc qui ne manque pas d’élégance.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 905 abonnés 12 156 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2012
    Comme "L'histoire d'Adèle H" de Truffaut ou le "Lancelot du lac" de Bresson, le Fassbinder d'"Effi Brest" noue avec l'Histoire et le romantisme des relations critiques riches d'ambiguïtès où l'introspection autobiographique (pour Truffaut), la froide analyse de la passion opposèe à la morale d'une èpoque (pour Bresson), la distanciation critique contre une forme de morale et de sociètè (pour Fassbinder) occupent une place essentielle. "Effi Briest" se dèroule au XIXe siècle et raconte le destin tragique d'une femme anèantie par les conventions sociales! Ce qui surprend c'est la mise en scène èlègante (on pense parfois à certains plans fixes de Dreyer) et le soin apportè à l'image où Fassbinder donne souffle au classique de Theodor Fontane! De plus, le casting est de qualitè, au service d'une intrigue soutenue, avec cette facilitè apparente de la mise en scène, rèsultat d'un travail constant qui ne retient que la fine fleur de chaque idèe! Une somptueuse adaptation où Hanna Schygulla, visage noyè dans un superbe noir et blanc, rayonne de toute sa beautè, de tout son talent, assez pour rendre cette Effi Briest inoubliable! Le bonheur du film c'est elle...
    andreasy
    andreasy

    5 abonnés 122 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 juin 2012
    un film bien particulier qui distille un certain charme mais aussi un ennui considérable. Malgré de bonnes dispositions on finit par s'endormir face au jeu des acteurs, théatral à souhait et volontairement guindé.
    ygor parizel
    ygor parizel

    200 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 août 2012
    Fassbinder donne sa version de la société allemande de la fin du XIXe siècle, avec ses convictions, ses préjugés et l'honneur. Dans la première moitié faut bien avoué que l'on s'ennuie mais la seconde est bien plus intéressante car mieux dialoguée. La reconstitution est impeccable, le noir et blanc pure et la mise en scène de toute beauté
    Flotibo
    Flotibo

    41 abonnés 1 440 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 juin 2012
    Film à l'esthétique soignée avec ses fondus, ses scènes en noir et blanc et sa voix off narratrice, malheureusement, l'histoire ne parvient jamais à nous emporter. Ceci s'explique notamment pas certaines longueurs et un rythme vraiment lent. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas éteins la télé avant la fin d’un film...
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 janvier 2016
    Extrêmement bavard et verbeux, un film où s'est exprimé l' "art" de Fassbinder d'une façon analytique toute nouvelle qui explore au plus profond des sentiments avec le paradoxe de tourner avec des acteurs inexpressifs, toujours les mêmes depuis le début de sa carrière. Dommage que le résultat soit à la fois trop long et trop vide, puisque sont utilisés à la fois la voix off et les textes inter-scènes pour remplacer des plans que le réalisateur n'a bizarrement pas jugé utile de tourner. Un brouillon.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    220 abonnés 1 596 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 novembre 2013
    Par son extrême classicisme, Effi Briest occupe une place singulière et un peu déconcertante dans la filmo de Fassbinder, caractérisée par une liberté de ton et un non-conformisme revendiqués. Le cinéaste porte à l'écran un roman de Theodor Fontane, qui avait déjà connu deux adaptations (par Gustaf Gründgens en 1939 et Rudolf Jugert en 1953). Il le fait avec un grand souci de fidélité, comme en témoigne la mention de l'écrivain dans le titre original, Fontane - Effi Briest. Selon les propos de Fassbinder : "La littérature doit être le sujet exact du film." On comprend qu'il ait pu être séduit par cette histoire, au croisement de Madame Bovary et d'Anna Karénine. Une histoire qui porte une critique implacable de la bourgeoisie allemande, engoncée dans ses principes d'ordre social et moral, d'une froideur calculatrice et inhumaine, à travers le destin d'un personnage féminin qui apparaît comme la victime de cet univers. En revanche, on peut s'étonner de ses choix narratifs et stylistiques : voix off, intertitres, noir et blanc, décors et costumes ad hoc... Fassbinder signe un film très (trop ?) propre, brodant de façon feutrée sur la raison et les sentiments, le devoir et la moralité, au fil de longs dialogues (souvent repris du roman), sur un ton monocorde. Pas ou peu d'expression de la passion amoureuse. Quelques accents de souffrance. On s'ennuie un peu, sur la longueur, de cette retenue et de cette élégance distanciée, même si l'interprétation d'Hanna Schygulla est comme toujours convaincante. On retiendra, sur le plan visuel, la bonne idée des fondus au blanc, qui ont quelque chose de cinglants, et sur le fond, la dernière scène, assez terrible. Mais cela ne suffit pas à dissiper le regret que Fassbinder n'ait pas cherché à transcender ce drame bourgeois psychologisant, à dépasser sa belle illustration.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 25 juin 2012
    On reconnaîtra au moins un mérite à ce film : la qualité de ses dialogues, très denses, à l'heure où l'indigence la plus affligeante s'est imposée dans ce domaine, et semble emporter l'adhésion du plus grand nombre.
    On peut aussi noter que s'il est effectivement long et peut sembler d'abord pénible à suivre, par son minimalisme (dans le jeu figé des acteurs, les longs plans fixes), par son rythme, il gagne progressivement en attrait, en intensité, en profondeur (les personnages se révèlant bien moins simplistes et caricaturaux qu'ils ne le semblent d'abord). Il pose de véritables questions, soulève de véritables cas de conscience.
    Il est encore appréciable qu'on ne montre dans ce film aucune scène d'intimité (cela se limitant à un baise-main), à l'heure où l'étalage des corps (opulents, de préférence) et leur mélange filmé est là aussi devenu incontournable, alors même que cela n'a d'autre intérêt que de flatter nos bas instincts de voyeurs. La pudeur (que l'on peut définir comme étant le respect) est désormais une qualité majeure.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 29 septembre 2006
    Histoire intéressante, mais avec énormément de longueurs, j'avoue m'être endormie avant la fin...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 février 2011
    Voici un très grand film. Le destin d'une jeune âme de la grande bourgeoisie allemande dont le destin nous est conté sur un mode théâtral et intimiste. Les quelques scènes finales sont absolument magistrales et notamment la toute dernière qui est un petit bijou de mélancolie, de noirceur, de douceur et de cynisme tout à la fois.
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