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    Goodbye, Dragon Inn
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    13 critiques spectateurs

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    Juliette Lf
    Juliette Lf

    4 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 février 2024
    Un des films les plus lents qui m’ait été donné de voir. Je commence à comprendre que c’est une des marques de fabrique du cinéma d’auteur taiwanais. Le temps, la flânerie, le silence, les sous-entendus, l’incitation à la libre-interprétation des spectateurs et spectatrices, malgré quelques indices laissés par ci par là par le réalisateur.

    Dans Goodbye Dragon Inn, attendez vous à un dialogue tous les 40 minutes (cela fait 2 au total). Le film n’est pas silencieux pour autant, il y a les bruits de pas de l’ouvreuse éclopée, celui des cacahuètes décortiquées par une spectatrice, celui des chasses d’eau et de la pluie diluvienne, sans oublier les dialogues de Dragon Inn. Une véritable expérience sensorielle finalement.

    Je ne peux qu’admirer le culot du réalisateur, de nous faire patienter aussi longtemps, de rester sur des plans immobiles pendant plus d’une minute, sans jamais passer la seconde, à l’image de la cadence limitée de l’ouvreuse.

    À la fin, on se sent fier•e d’avoir tenu jusqu’au bout, les dernières scènes révélant toute la gravité et la pertinence de la lenteur et du « vide » de l’heure qui a précédé.
    Avec les révélations finales, Goodbye Dragon Inn prend un aspect réellement touchant
    Acidus
    Acidus

    618 abonnés 3 648 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 16 août 2022
    A l’image de cette ouvreuse souffrant d’un sévère boitement l’obligeant à marcher lentement, « Goodbye, Dragon Inn » prend aussi son temps, beaucoup trop son temps. A croire que ce sont les deux jambes que l’on a coupé au film.


    Je n’ai rien contre la contemplation, la sobriété d’une mise en scène et les longs métrages peu bavards mais encore faut-il que ces derniers aient quelque chose à raconter. Son propos tient entièrement dans le synopsis de la fiche d’Allociné, qui est d’ailleurs beaucoup plus clair que le scénario lui-même.


    Contrairement à la majorité, béotien que je suis, je n’ai pas été happé par l’ambiance ni bluffé par la réalisation. De cette expérience cinématographique, je n’en retiendrais malheureusement que l’ennui.
    Yves G.
    Yves G.

    1 281 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 juillet 2020
    Un immense cinéma tombe en ruines. Il repasse "Dragon Gate Inn", un vieux film de "wuxia" taïwanais devant deux de ses acteurs qui sont venus, sans se concerter, le revoir une ultime fois. La salle quasi vide ne compte qu’une poignée de spectateurs : un touriste japonais qui s’y est réfugié pour se protéger d’un orage, une belle de nuit qui croque bruyamment des cacahuètes, une ouvreuse boiteuse et un projectionniste.

    Tsai Ming-Liang est un des cinéastes emblématiques de la seconde vague taïwanaise. Abonné aux festivals ("Vive l’amour" reçoit le Lion d’or en 1994 à Venise, "La Rivière" l’Ours d’argent à Berlin en 1997, "The Hole" et "Et là-bas quelle heure est-il ?" sont sélectionnés à Cannes en 1998 et en 2001), il en est devenu l’ambassadeur avant de repasser au second plan.

    Sortie en 2003, "Goodbye, Dragon Inn" est emblématique de son œuvre. C’est un film quasi muet dont l’histoire ne se comprend que par bribes. Il s’organise en longs plans fixes parfaitement composés. Les lumières sont particulièrement riches, qui rappellent "In the Mood for Love", sorti quelques années plus tôt. Malheureusement, il n’en a pas la musique inoubliable.

    On l’aura compris : "Goodbye Dragon Inn", même s’il dure une heure vingt-deux seulement, est un film austère qui exige du cinéphile un certain masochisme. À cette condition, on pourra y trouver du plaisir. Sinon …
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 août 2019
    « Le cinéma sonore a inventé le silence. » (Bresson) Et quoi de plus doux que de sentir la caresse duvetée d’une oeuvre cinématographique qui prend le temps d’écouter le silence. Qui prend son temps, épousant le rythme lent de l’un des protagonistes, l’ouvreuse claudicante qui erre pendant toute la durée du film dans les méandres d’un vieux cinéma taiwanais.
    A l’intérieur des plans presque immobiles s’étirant jusqu’à épuisement (au confluent de la fixité épurée qui sied à l’œuvre d’Ozu et de l’approche contemplative d'un Gus Van Sant), les personnages traînent mal-être et solitude dans un étrange ballet : un jeune Japonais entré ici vraisemblablement pour se protéger de la pluie, une ouvreuse infirme qui semble partie à la recherche d’un projectionniste absent, les anciens acteurs du film projeté sur l’écran - Dragon Gate Inn de King Hu, classique du cinéma chinois d’art martiaux sorti en 1966 et qui scande le film de Tsai Ming-liang - qui se souviennent…
    Ils sont là où l’éphémère voisine avec l’éternel, là où l’on se découvre pour mieux se dérober, entre un passé sans échappatoire et l'instantanéité de ce qui inéluctablement passe. Ils sont là, pareils à des fantômes (« ce cinéma est hanté, il y a des fantômes », dit un personnage, rompant un mutisme de quarante-cinq minutes), derniers vestiges d’une salle avec une foule autrefois abondante.
    Epoque révolue qui justifie sans doute la fermeture définitive du cinéma, comme nous l’indique une inscription murale. C’est la dernière séance du cinéma Fu-Ho (« paix et bonheur »), l’ultime compte à rebours (pluie, pas, gouttes, une profusion de sonorités figurant l’écoulement du temps) d’un cinéma qui ne se vend plus, consumé par la logique consumériste, tout juste bon pour une poignée de cinéphiles récalcitrants et à mettre au rayon de la nostalgie.
    Ainsi se ferme le cercueil où résonnent encore les grincements des sièges, les sifflements des canalisations, le déroulement de la bobine et le bruit de la pluie au dehors qui bat le bitume et ne cessera jamais de pleurer d’un bout à l’autre du film. Ici chaque recoin, chaque mur, chaque couloir, chaque pièce du dédale se souvient, avec une tristesse contenue, transparaissant de manière infime et subtile. « Plus personne ne va au cinéma » se disent les deux anciens acteurs, deuxième et dernier échange, laconique lui aussi. Ils ont comme traversé l’écran, ils sont passés de la fiction à la réalité, celle des adieux mélancoliques.
    Et en dépit des scènes empreintes d’humour (des personnages se soulageant interminablement dans les toilettes, la belle brune qui dévore des pistaches avant de disparaître sous son siège, les vaines tentatives du touriste japonais qui a l’air de se chercher sexuellement), tous ces paumés, ces égarés s’effleurent, sans jamais parvenir à communiquer. Ne reste qu’une salle de cinéma inhabitée, filmée fixement pendant plusieurs minutes, telle une sépulture vide.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    35 abonnés 1 077 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 août 2016
    Des plans fixes, pas de scénario et quasiment pas de dialogues et ça dure quand même 1h22mn ! Cela se passe dans une salle de cinéma par une nuit pluvieuse et dont c’est la dernière séance [« Dragon gate inn » (1966), film du hongkongais King HU et qui parait beaucoup plus intéressant avec ses combats d’épées !). On y voit quelques spectateurs qui vont et qui viennent et, au bout de 45 mn, surgit le premier dialogue : « ce cinéma est hanté ». Quinze minutes plus tard, 2 spectateurs se retrouvent, déplorant le peu de monde : « peu de gens viennent au cinéma maintenant ». Malheureusement, ça n’est pas avec des films aussi creux que les salles vont se remplir ! Le summum est atteint après la fin du film projeté : la salle est vide et la femme de ménage, boiteuse, vient de passer ; un long plan fixe de plusieurs minutes !
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juin 2016
    De Tsai Ming-liang je n'ai vu que les rebelles du Dieu néon, qui m'avait laissé assez dubitatif je crois bien. J'avais coupé la saveur de la pastèque après trente minutes alors qu'il passait à minuit sur Arte parce que je m'endormais (mais ce n'était pas la faute du film). Et j'ai oublié un peu ce qu'étaient ces deux films, la surprise en voyant Goodbye, Dragon Inn n'est est que plus grande.

    Ce film m'a fait penser à autres films qui se passent dans un cinéma un que j'aime : Shirin et un que je déteste : la chatte à deux têtes. Ici contrairement à Shirin il peut arriver que l'on voit l'écran, que l'on voit le film qui passe et franchement ça donne envie de revoir Dragon Inn (le film diffusé) que j'ai sans doute sous-évalué la première fois que je l'ai vu, mais on voit le plus souvent les gens qui regardent le film ou les gens qui travaillent dans le cinéma.

    J'ai lu le synopsis après avoir vu le film et je ne sais pas si j'ai mal lu les sous-titres, mais je n'ai pas compris ça du tout, après il faut dire que je n'ai pas cherché à comprendre non plus, que j'étais au contraire bercé par l'expérience sensorielle qu'était ce film. Il y a très peu de dialogues, tout passe par de longs plans, avec des personnages qui ne bougent que très peu.

    Mon plan préféré est d'ailleurs celui sur cette immense salle de cinéma qui doit bien faire 600 places, entièrement vide. Le plan dure, on voit l'ouvreuse traverser la salle avec son pied bot ou je ne sais quoi, puis le plan continue et continue encore. Et malgré tout il y a un rythme, ce n'est jamais mou, Tsai Ming-liang sait quand couper, il sait lorsque ça sera trop.

    C'est un film qui m'a totalement apaisé, moi qui était pas réellement serein avant de le lancer, il m'a fait un bien fou. Alors j'aurai peut-être moins aimé si je n'étais pas dans des conditions particulières, néanmoins ça n'en reste pas moins un film extrêmement puissant, qui tire toute sa puissance de son calme, de sa beauté visuelle, du fait qu'il redonne du temps au temps.

    D'ailleurs je me demande ce qu'aurait pensé Guy Debord de ce film qui fait exister le temps, qui montre toute l'action. Et bien souvent l'action, c'est ce que fait cette jeune femme boiteuse, un travail pas forcément palpitant (tirer la chasse d'eau dans tous les toilettes par exemple) mais qui rend tellement bien à l'écran.

    Et si les relations entre les personnages ne semblent pas forcément réalistes, tant elles se font dans le silence et la lenteur, mais elles n'en restent pas moins très vraies. En tous cas ça m'a profondément touché de voir ce type pleurer devant Dragon Inn, de voir ces gens échanger brièvement...

    Il est temps que je parcoure la filmographie de Tsai Ming-liang.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 28 novembre 2011
    Tous les acteurs du monde doivent rêver d'avoir un rôle dans un tel film: Il n'y a quasiment aucun dialogue. Et pourtant se dégage de ce film une réelle intensité.
    Cathedrale
    Cathedrale

    74 abonnés 171 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 août 2011
    Le film s'arme dès les premières minutes de l' un des plus beaux Drop de tous les temps.
    Tsai Ming Liang nous fait entrer dans ce monde décadent qu'est cette salle de cinéma sans nous laisser prendre notre respiration.
    avant que l'on s'en rende compte, nous voila coincé entre un mec qui pue des pieds, une bombe qui grignotte des noisettes un peu trop fort et un puceau dégoulinant de désir.
    avec toujours ce film, vieux comme le monde, Dragon Gate Inn qui clos la vie du cinéma.
    un tour aux toilettes? peut être croiserez vous l'ouvreuse clopinant vers ...
    La mise en scène est, comme toujours chez Liang, impeccable, de longs plan-séquence maitrisés à la perfection s'étalent tout au long du film, la profondeur de champs et le cadrage épatent, les acteurs donnent tout..
    Tout cela nous amène à une trituration énergique de nos neurones quant à notre rapport aux salles obscures.
    à nous d'y déceler les mystères, d'y laisser un bout de nous même, de nous assoir où bon nous semble.
    stillpop
    stillpop

    74 abonnés 1 444 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 juillet 2011
    Film d'auteur mais surtout d'un photographe plus que d'un cinéaste, avec des scènes fixes de plus d'une minute sans aucune action, vous voilà prévenu !
    Pourquoi on ne s'en va pas ? Parce qu'une petite pincée d'humour ou se sentiments nous récompense parfois.
    On reste aussi parce que le rapport spectateur assis qui regarde un spectateur assis a son charme, et son signifiant. Cela dit, au moins trois personnes ont quittés la salle !
    Le sujet, c'est un peu la "Chatte à deux têtes", la fin d'un cinéma Taiwanais, mais ils s'y passe un peu les mêmes choses que dans le porno de quartier parisien, le scabreux étant heureusement non filmé.
    Le non-dit des scènes et de la lente progression de l'ouvreuse infirme donnent le fil directeur et tentent d'écrire une histoire humaine par minuscules touches pleine d'épines. C'est ce côté exigeant mais pas forcément vain qui donnent le charme du film, sans parler de la thématique cinéphilique réservée aux initiés.
    La photo est très belle, les dialogues, inexistants, la musique, disparue, et l'action... lente, très lente.
    Heureusement, "la saveur de la pastèque" révélera ensuite un cinéaste beaucoup moins hérmétique.
    La_Mort_Dans_L_Oeil
    La_Mort_Dans_L_Oeil

    26 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juillet 2010
    abandonnés dans le noir, cantonné dans l’enceinte d’une vieille salle de cinéma finissante à l’autre bout du monde, les lumières ne se rallumeront qu’à la toute fin. Un baroud d’honneur jusqu’au-boutiste, sombre, ténébreux, qui se retire peu à peu, comme un artiste quitte la scène et ferait ses adieux muets devant une salle déserte. Un ballet mutique de solitudes boiteuses. Un film évidé. Un autre film, projeté dans la salle, s’y loge comme un Bernard Lhermitte, une dernière fois, souvenir hanté d’un temps révolu, et comble l’espace délaissé avec sa propre lumière palpitante 24 fois par seconde, sa bande originale, ses dialogues, ses acteurs, ses scènes d’action, ce dont celui dont on est spectateur est presque totalement dépourvu. Aucune musique, et finalement strictement rien d’autre que la salle, vide, plongée dans l’obscurité, aussi fixe, silencieuse, creuse et noire qu’un tombeau sans occupant
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 octobre 2007
    Un film très sombre et très inspiré. On reconnaît dans ce film toute la douceur dont Tsai Ming Liang est capable, quand il embrasse la destinée de quelques êtres. Car la noirceur n'est jamais départie d'amour. Poignant.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 11 octobre 2006
    La première - et jusqu'à présent la seule - fois où je me suis sérieusement demandé si j'allais quitter la salle avant la fin... J'ai pourtant une certaine habitude des lenteurs asiatiques, mais contempler l'intérieur d'un cinéma pendant sa dernière séance, c'est un peu trop, surtout quand on compte au plus une dizaine de phrases dans tout le film, au cours de quelques saynètes dont le sens m'a en grande partie échappé, voire totalement (dans les coulisses). Autrement dit, si le réalisateur voulait faire passer un message, c'est complètement raté avec moi...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 août 2010
    Quoi de plus doux que de sentir la caresse duvetée d’une oeuvre cinématographique qui prend le temps d’écouter le silence. Qui prend son temps, épousant le rythme lent de l’un des protagonistes, l’ouvreuse claudicante qui erre pendant toute la durée du film dans les méandres d’un vieux cinéma taiwanais.
    A l’intérieur des plans presque immobiles s’étirant jusqu’à épuisement (au confluent de la fixité épurée qui sied à l’œuvre d’Ozu et de l’approche contemplative de Gus Van Sant), les personnages traînent mal-être et solitude dans un étrange ballet : un jeune Japonais entré ici vraisemblablement pour se protéger de la pluie, une ouvreuse infirme qui semble partie à la recherche d’un projectionniste absent, les anciens acteurs du film projeté sur l’écran qui se souviennent…
    Ils sont là où l’éphémère voisine avec l’éternel, là où l’on se découvre pour mieux se dérober, entre un passé sans échappatoire et l'instantanéité de ce qui inéluctablement passe. Ils sont là, pareils à des fantômes (« ce cinéma est hanté, il y a des fantômes », dit un personnage, rompant un mutisme de quarante-cinq minutes), derniers vestiges d’une salle avec une foule autrefois abondante.
    Epoque révolue qui justifie sans doute la fermeture définitive du cinéma, comme nous l’indique une inscription murale. C’est la dernière séance du cinéma Fu-Ho (« paix et bonheur »), l’ultime compte à rebours d’un cinéma qui ne se vend plus, consumé par la logique consumériste, tout juste bon pour une poignée de cinéphiles récalcitrants et à mettre au rayon de la nostalgie .
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