Avis : Memories of Murder - Page 10

De grande qualité tant au niveau du jeu d'acteurs, de la mise en scène, de la photographie. Une belle découverte cinématographique.

C’est devenu une évidence, mais autant le répéter : ce polar coréen est un chef-d’œuvre d’humour et de noirceur, magnifiquement réalisé et interprété. La photographie, les plans-séquences, les scènes de violence, les dialogues... tout est parfaitement calibré et chorégraphié, avec une classe et un naturel assez déconcertants. Seule la fin peut décevoir, mais c’est finalement ce qui distingue le film de ses précurseurs et imitateurs plus cheap, en donnant à cette histoire de tueur en série une portée quasi-métaphysique.

Tiré d'une histoire vrai sur le premier Sérial Killer coréen, ce film nous plonge totalement dans cette Corée des années 80, rurale et archaïque dans ses méthodes policières. On sourit souvent devant l'idiotie de la police locale qui à force de vouloir trouver un coupable rapidement, peu importe les faits, les indices et la logique, déroute souvent le spectateur. une fin conforme à la réalité du fait divers. Un très bon thriller malgré les longueurs.

Le style de l'enquête policière est captivant, un tueur en série au profil type commettant des atrocités au nom du mauvais genre humain, le fil de l'affaire reste au point mort, pour les enquêteurs de la Police coréenne, la nervosité prend le dessus, la poursuite du suspect n'est pas le bon, une partie poignante, le criminel court toujours dans la nature, la constitution des preuves à l'appui est l'aboutissement, l'intuition contre la technologie, la lenteur des services, cette situation met au désarroi, une colère teintée d'impuissance, laissons le temps au temps pour s'en occuper de cet finalité meurtrière.

Habile thriller asiatique construit sur la forme classique mais efficace du modèle américain (courses poursuites ,fausses pistes ,pluie omniprésente) ,par contre le fond est plus riche et développe de manière intelligente la psychologie des personnages.Le scenario démarre fort et donne tout de suite l'envie d'avancer au coté des inspecteurs a la recherche du coupable ,l'intérêt pour l'enquête baisse ensuite progressivement mais laisse place a quelques scènes "drôles" provenant des 2 policiers locaux ,sorte de Laurel et Hardy aux méthodes bien particulières (interrogatoires musclés façon kickboxing et pistes foireuses) Le réalisateur fait preuve d'une belle maitrise technique et dirige des acteurs tous impeccables ,l'opposition entre les techniques d'enquêtes archaïque des provinciaux et celle scientifique du jeune flic urbain apporte un supplément de tension prenant le relais d'une histoire au dénouement original (mais frustrant) gardant tout le mystère sur l'identité du tueur.

Bong Joon-ho nous prouve Qu'avec park chan wook il existe une vague voir un raz de marrée en matière de cinema coréen avec des budgets moindres les coréens font aussi voir mieux que les prod americaines en effet memories of murder est un grand film policier tiré de plus d'une histoire vrai

Bong Joon-Ho est un grand cinéaste populaire. Il n'est pas du tout sûr que si il avait été Français ou Américain, les critiques lui auraient été si favorables. Avec Memories of Murder on retrouve les thèmes chers à Bong Joon-Ho : la violence sur toutes ses formes, la comédie (il y a toujours une grande part de dérision et de satire sociale dans ses films, qui vont jusqu'à la farce), et une référence décomplexée à un cinéma qui vise le grand public. Je suis toujours persuadé qu'à travers la violence sociale très présente dans ses films, la première source d'inspiration de Bong Joon-Ho est Charlie Chaplin, car c'est l'autre immense cinéaste qui filmait la misère sociale avec humour pour que son message soit compris par le plus grand nombre. Les personnages des films de Bong Joon-Ho sont souvent désespérés, et évoluent dans une société très dure et fermée, sans véritable espoir de s'en sortir. Bong Joon-Ho rejoint Charlie Chaplin. D'ailleurs les scènes d'interrogatoires odieuses et inadmissibles sont traitées avec dérision. On est dans la farce, le burlesque. Il y a aussi une certaine théâtralité dans le jeu des acteurs dans ces scènes. Uniquement dans ces scènes, car Bong Joon-Ho retrouve les codes du thriller dans les autres scènes du film avec les comédiens les armes à la main, les scènes de poursuites et de bagarres. Et Bong Joon-Ho fait appel à un acteur, grand, athlétique avec une belle gueule, pour ce genre de séquences. Kim Sang-kyeong est l'acteur idéal pour ces scènes. Il est dans le registre des rôles d'Alain Delon ou de Steve Mc Queen dans les films policiers classiques. Bong Joon-Ho assume complètement cette référence aux films policiers commerciaux. L'autre thème d'une importance capitale, est la place des médias et de l'image dans les films de Bong Joon-Ho. Dans Memories of Murder les policiers parlent souvent du rôle des journalistes. Une grande scène du film (sur le mode de la dérision et de l'humour) est cette incroyable reconstitution d'un crime avec ces dizaines de journalistes présents en arrière plan. Rien ne leur échappe visuellement. Et on se demande s'ils comprennent quelque chose à ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'ils filment ? Il faut souligner aussi que les policiers redoutent plus les journalistes que la justice. Bong Joon-Ho est un cinéaste de la condition humaine.

Le résultat est saisissant. Le film de Bong Joon-Ho surprend par sa méticulosité à montrer la totale désorganisation des enquêteurs coréens de l’époque. Quand on sait que le film a été tourné sur les lieux mêmes de l’histoire en reproduisant fidèlement les avancées de l’enquête, on en est que plus impressionné. La confrontation entre le flic des villes et le flic des champs est une grande réussite. Cependant, le principal sujet du film reste ce tableau peu reluisant d’une police coréenne dépassée par les événements. On fabrique des preuves, on tabasse les suspects pour les faire parler ou pour obtenir des aveux forcés, on a même recours au chamanisme. Le must revenant quand même à l’épouvantail censé effrayer le serial killer en le menaçant de putréfaction pour ses mauvaises actions. Toute la première moitié du film, qui consiste en une longue démonstration de faiblesse, est assez amusante, car plutôt pathétique. Par contre, quand le tueur se fait plus présent, vers la moitié du film, celui-ci devient soudain nettement plus sombre. Les visages se crispent, les explosions de colère se multiplient, et le caractère diabolique du serial killer devient omniprésent et angoissant. L’interprétation est de qualité, de même pour la musique et le montage, d’une logique réaliste implacable. Le suspense, tout comme le film, monte en puissance au fur et à mesure que se déroulent les bobines. Ça commence comme un petit polar sans prétention, avec le jeu du chat et de la souris qui consiste à démasquer le tueur au sein d’un petit village, puis on bascule petit à petit dans une atmosphère plus oppressante. Bong Joon-Ho signe un très bon premier film, très maîtrisé, qui donne très envie de voir ce qu’il va nous faire par la suite. A découvrir sans attendre.

Les grands polars sont en général aussi de grands tableaux sociologiques. C’est le cas avec « Memories of murder » qui montre un visage de la Corée du Sud loin de la perfection glacée que lui vaut sa réussite économique et son excellence technologique. On voit une grosse pagaille, la violence politique, un arbitraire et une brutalité policiers ordinaires et sidérants, et surtout pas compensés par de l’efficacité. Le plus gros point fort est peut-être dans la manière de montrer une forme de folie s’emparant d’enquêteurs impuissants dans leur confrontation à l’horreur. Les personnages sont en général sympathiques par leur faillibilité même, souvent même attendrissants.

Bon Joon-Ho ne cessera d'impressionner ! La réalisation rend l'enquête passionnante et intéressante ! A noter le super jeu des acteurs films ! Grand film coréens

Bong Joon-ho signe un thriller brillant tiré d'une histoire vraie (et terrifiante) qui va jusqu'à surpasser la plupart des films de genre américains. On a là une critique acerbe du système policier coréen doublée d'une intrigue captivante. Les acteurs principaux sont géniaux, en particulier l'incontournable Song Kang-ho qui opère dans son personnage une véritable évolution qui laisse bouche bée. Une vraie réussite apportée par la nouvelle vague coréenne, décidemment bourrée de talents.

Memories of murder évite les lourdeurs et la caricature dans lesquelles un bon nombre de films américains auraient pu s'empêtrer. La grande force du film est sa mise en scène très personnelle du début à la fin (mouvements de caméra, photographie, musique). La photographie est sublime (en particulier la scène se déroulant dans la carrière) et toutes les scènes de prédation la nuit sur les routes longeant des forêts fantasmatiques d'une Corée se reconstruisant après la dictature militaire. Bong Joon Ho se sert aussi très habilement des paysages coréens urbains et ruraux. L'interprétation est excellente, les personnages évoluent tout au long du film. A travers Memories of murder, le réalisateur nous montre une vision très pessimiste de la Corée des années 80 et offre un mélange de genres (le thriller, le policier, la comédie, le polar à l'asiatique (très influencé par John Woo à la fin). Ce pessimisme est flagrant lors de la dernière demi heure. Le film dure plus de deux heures mais on sent chez Bong Joon ho l'envie d'en dire encore plus. Le fait qu'il soit inspiré d'une histoire vraie (la première histoire médiatique d'un serial killer en Corée) ajoute au trouble ressenti par le spectateur une certaine absurdité. Un grand cinéaste est né, The Host confirmera son immense talent et Mother décevra légèrement.

Mise en scène de manière remarquable, baignée d'une lumière ténébreuse et d'une musique délicieusement sordide, cette plongée dans la Corée rurale des années 80 distille une atmosphère sombre et inquiétante. Cette histoire tragicomique qui narre la traque désespérée d'un tueur en série par deux policiers que tout oppose est d'abord et surtout un superbe portrait social et politique d'un pays à un moment donné. Équilibré et maîtrisé.

Memories of Murder nous plonge au cœur d'une histoire vraie, celle du plus grand tueur en série coréen. Le scénario et l'intrigue sont vraiment prenantes et la réalisation efficace avec comme touours dans le cinéma coréen une belle bande son. Même si on se sent parfois un peu dérouté, Memories of Murder se révèle être un très bon film.

Des flics crédibles quoi qu'un peu borderline, de l'humour là où l'on ne l'attends pas, une psychologie différentes pour chaque personnage et une atmosphère irrespirable comme les coréens savent en créer. Excellent tout simplement !