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    Histoires d'A
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    velocio
    velocio

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    4,0
    Publiée le 14 septembre 2022
    Il avait été demandé à Charles Belmont et de Marielle Issartel que soit réalisé un film  donnant à voir un avortement mettant en œuvre la méthode par aspiration mise au point quelques années auparavant par l'américain Harvey Karman. Une pratique très simple,  toujours pratiquée de nos jours, peu chère, ne nécessitant pas d'anesthésie, et consistant à vider l'utérus à à l'aide de la canule de Karman et d'une seringue. Très vite, ce film a pris la forme d'un long métrage tourné en avril et mai 1973, long métrage dans lequel, bien sûr, cette séquence trouve sa place mais qui a, en plus, le grand mérite de s'intéresser à la condition féminine dans son ensemble. En effet, il parait difficile de prétendre qu'on va lutter en faveur de la légalisation de l'avortement si on ne parle pas aussi de la contraception, de la sexualité des gens et des moyens permettant d'épanouir cette sexualité et si on ne parle pas des moyens sociaux, en particulier salaires, logement, crèche, école, permettant à des parents d'avoir les enfants qu'ils désirent. Tourné en 16 mm dans un très beau Noir et Blanc, avec un travail remarquable du Chef-opérateur Philippe Rousselot, "Histoires d'A" est un véritable film de cinéma dont le montage est particulièrement soigné. Ce film nous replonge dans les manifestations de l'époque, il insiste sur l'importance des luttes ("Si on ne l'impose pas, on ne l'aura pas"), il montre les grandes disparités en matière d'avis et de comportement qui règnent dans le corps médical, il montre aussi la façon dont des médecins, des groupes et des journaux farouchement opposés à l'avortement présentent le combat des femmes qui veulent pouvoir enfin disposer de leur corps, il montre ... beaucoup d'autres choses encore. Ce grand film militant a connu une existence pour le moins agitée : interdit à la diffusion fin 1973, même en projection privée et à l'exportation, par Maurice Druon, ministre des Affaires Culturelles du gouvernement de Pierre Messmer et ce malgré l'avis favorable de la Commission de contrôle, ce film, devenu "l'objet d'une gigantesque partie de cache-cache avec la police", a été diffusé illégalement à travers le réseau des groupes locaux du MLAC, avant d'être officiellement autorisé en octobre 1974, au moment où les débats parlementaires sur la loi Veil étaient sur le point de commencer. Ironie de l'histoire : en 2020, ce film longtemps interdit a été déclaré « film de patrimoine » par le CNC qui, à ce titre, a accordé une subvention pour sa restauration numérique et sa sauvegarde sur pellicule argentique.
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