Avis : Melinda et Melinda - Page 3

"Melinda et Melinda" est on peut le dire très original au niveau de sa structure, au niveau du fond un peu moins. Assembler deux histoires en un film et surtout deux histoires différentes (l'une étant dramatique, l'autre comique) est pour le moins original. Cependant, le film se perd dans de pénibles longueurs. Mise a part cela, Will Ferell (que je n'aime pas) est amusant. Une idée originale mais qui ne va malheureusement pas assez dans le comique ou dans le tragique (sans pour autant tomber dans les clichés !).

Comme toujours chez Woody Allen, rien ne se passe gravement (à part dans “Interiors”, rien n’est pesant dans son cinéma). Ici encore, de bons bourgeois New-Yorkais papotent à l’une des meilleurs tables de Manhattan. A cette table, deux auteurs (visiblement de théâtre) commencent à s’affronter verbalement. Ils ne sont pas d’accord sur le fondement de leur art et se tirent alors dans les pattes. Il faut dire que l’un écrit de la tragédie, l’autre de la comédie. Lorsque l’un déclare que « L'existence humaine n'a en vérité rien de drôle, elle est pathétique », le second lui rétorque « Pas d'accord, si les philosophes disent de la vie qu'elle est absurde, c'est parce qu'on finit toujours par en rire, et que nous en avons besoin ! » A partir de ce point de départ ô combien théorique, le rhétoricien Woody Allen imagine ici une double intrigue mettant en scène une demoiselle nommé Melinda, débarquant à l’improviste dans un dîner mondain. Les deux auteurs, se livrant à de véritables joutes verbales, vont alors imaginer les deux histoires parallèles de Melinda, l’une traitée de façon tragique, l’autre comique. Woody Allen va évidemment prendre un malin plaisir à mêler les deux en échafaudant un film sautant sans cesse du coq à l’âne, flirtant avec Lubitsch dans ses meilleurs moments, perdant un peu son spectateur dans les séquences les plus hésitantes. Ce qu’il est important de retenir en tout cas, c’est qu’au travers de ces deux auteurs, se dessine en filigrane la figure hésitante du réalisateur vieillissant, ayant passé toute sa filmographie, et donc toute sa vie, à hésiter entre tragédie et comédie.

Melinda et Melinda est encore une preuve que Woody Allen n'a rien perdu de son talent et de sa plume inventive. Réel tour de force scénaristique, Melinda et Melinda raconte une seule et même histoire, mais sous deux angles différents : celui de la comédie et celui de la tragédie. Nous avons donc deux films en un, qui s'entremèlent. S'il n'y en n'avait qu'un, le film serait pauvre, et c'est tout simplement l'incroyable originalité du scénario qui fait la richesse du film. Naviguant toujours entre comédies (Guerre et Amour, Woody et les robots, Le sortilège du Scorpion de Jade et autres) et drames (Intérieurs, September), Woody a souvent su mêler intimement les deux genres (Annie Hall, Manhattan, Crimes et délits, Celebrity...). Ici, la gageure tient au fait que, bien que nous suivions l'histoire linéairement, une scène sur deux est traitée avec humour, une autre sur deux dans un style dramatique.

EN BREF, un film tellement original et créatif qu'il capte doublement l'attention du spectateur.

MA NOTE : 8/10

Par ce film, Woody Allen nous suggère que tout est relatif, affaire de sensibilité et du regard que l'on porte sur les évenements. Généreuse idée mais sa mise en scène, pour élégante qu'elle soit, ne convient pas à ce pur exercice de style de cinéma, on est un peu perdu dans ces marivaudages assez pénibles, on a du mal à s'intéresser. Il s'en sort mieux toutefois dans la comédie mais ca, malgré son indéniable talent de dramaturge, on s'en serait douté.

En virtuose qu'il est Allen offre une double preuve de maitrise le tout avec des transitions qui ne cassent en rien le rythme. Radha Mitchell est étonnament à l'aise et nous balade entre deux facette d'un meme personnage. Un film assez rare et vraiment très plaisant.

Partant d'une idée de base interessante, Woody Allen confronte dans un meme film les deux genres qui lui sont chers et qu'on retrouve dans toute sa filmographie: la comédie et la tragédie. Les deux histoires s'entremellent parfaitement, on passe d'une à l'autre sans problème. Le tout se regarde avec un certain plaisir. Cependant dommage de ne pas avoir approfondi un peu plus certains thèmes

La comédie et la tragédie sont les deux genres dans lesquels Woody Allen excelle. Lequel va-t-il choisir pour son nouveau film ? Eh bien, désireux d’innover, Allen a choisi de réaliser un film où les deux genres progresseront, avec le même équilibre, en parallèle. Allen ne nous présente pas un diptyque, mais un reflet de la vie, en nous décrivant une seule et même situation, à la fois sous un jour comique et sous un jour tragique (le mode de narration se conformant au genre qu’on lui a attribué). Une belle trouvaille, un exercice de style à la fois original et léger mais également subtil et intelligent, qui ne manque pas de relief ; MELINDA ET MELINDA est un film vivifiant, porté par d’excellents acteurs, Radha Mitchell en tête dans le(s) rôle(s) de Melinda (et Melinda). Ce qu’on tire de cette expérience ? Que la vie peut être une comédie ou une tragédie, tout dépend de comment on la voit !

L'histoire de base est tout à fait dans la tradition de Woody Allen, le scénario par d'un principe très intéressant j'adore ce genre d'initiative. Le film est agréable, des bons acteurs et surtout Will Ferrel qui d'habitude m'énerve est cette fois très drôle (un rôle que Woody Allen aurait certainement joué lui même il y a quelques années).

Confrontation entre le drame et la comédie, Woody Allen fait de «Melinda and Melinda» (USA, 2005) un film charnière entre sa période comique qui arrivait à un terme essoufflé et sa période policière assumée avec notamment «Match Point» (USA, 2005). Comment aborder une histoire d'un point de vue dramatique et d'un point de vue comique ? A travers deux narrateurs spécialistes dans leur registre ( le narrateur comique, Wallace Shawn, à la troublante ressemblance avec Billy Wilder ), Allen crée deux univers qui se confrontent, se croisent souvent mais ne s'opposent jamais. Le drame ne trempe à aucun instant dans le mélodrame tout comme la comédie ne tombe jamais dans l'humour total. La finesse du cinéaste va même jusqu'à saupoudrer chacune des deux histoires de l'autre. Woody Allen fait bien là la vision d'une même intrigue arrangée pour convenir à son registre. Les histoires de Melinda sont agencées de façon nécessaire pour mieux les confronter. Mais Allen, par le truchement de ses narrateurs, questionne aussi l'essence de la vie. La vie est-elle tragique ou comique ? C'est là toute l'origine de la névrose comique alleniene, la tragique souffrance du quotidien prête à rire tout comme le rire quotidien peut prêter à tragédie. Mais dans sa façon de questionner la vie par le biais des codes de la tragédie/comédie, l'écriture sensible d'Allen occupe trop de place. Ainsi les vies de Melinda ne semblent point être des vies mais bien les vecteurs d'un genre. C'est là toute l'inadaptation de l'écriture de Woody Allen pour questionner la vie vivante. «Melinda and Melinda» promet une joute intéressante entre les deux grands genres de la représentation mais il ne donne malheureusement à voir que l'exercice, encore réussi c'est vrai, du talent d'écriture d'Allen. Réponse finalement décevante puisque rien ne nous dit ce qui fait de la vie une tragédie ou une comédie, rien sinon la réplique d'une new-yorkaise qui semble dire que la vie est faite de tout cela... Et c'est tout ?!

Woody Allen, derrière ce film a la forme pas toujours excellente, on a notamment quelques acteurs pas tres bons, nous offre une réflexion des plus intéressantes sur le sens de la comédie, du rire, et ce qui la différencie de la tragédie. Il le fait brillamment a travers des personnages simples et une histoire qui l'est également mais qui pourtant va prendre beaucoup de force grâce aux interventions des "vrais" personnages, discutant, exposant leurs points de vue qui diffèrent... Une transpositions cinématographiques de choses tres importantes de la vie, comme Allen a toujours bien su le faire. "Melinda Et Melinda" est une œuvre forte, intelligente et intéressante, qui commence mollement, mais qui finalement grandit au fil qu'elle avance et prend une certaine puissance, sans jamais se prendre au sérieux. Au final, on peux dire que ce film est bien maitrisé.

Melinda et Melinda est peuplé de personnages égocentriques et je-sais-tout qui agrémentent leurs phrases de mots comme Proust et qui se souviennent de leurs journées. C'est le genre de personnes devant lesquelles on roule des yeux et avec lesquelles on ne serait jamais ami dans la vie réelle. Alors pourquoi Woody Allen a-t-il pensé que nous aurions envie de nous asseoir pendant 100 minutes pour regarder un film sur eux. Le principe est pratiquement impossible deux films dans un film l'un étant une comédie l'autre un drame tous deux mettant en scène le même personnage central. Le scénario est pompeux et gonflé et le casting est mauvais. Si ce n'était des différents personnages qui peuplent les mondes des deux Melinda je n'aurais pas su quelle histoire était censée être la plus drôle et quelle histoire était censée être la plus sérieuse. Comme dans beaucoup de films de Woody Allen les deux intrigues de Melinda et Melinda se terminent simplement sans résolution réelle ou satisfaisante. Les titres de livres visibles sur les étagères en arrière-plan proclamant Nabokov suffisent à eux seuls à justifier une nouvelle révolution étudiante contre ce cinéma bourgeois et inutile...

Melinda est soit une héroine tragique, soit un élément pertubateur propre à déchainer les passions et dans les deux cas...On s'en fout. Pourquoi ? Avec cette fausse bonne idée de traiter une histoire sous deux angles différents, Woody Allen perd sur tous les tableaux. Comment parler efficacement de la tragédie lorsque ce qui est filmé n'est qu'un petit drame bourgeois ? Comment parler de la comédie en tournant une histoire qui ne présente aucun vrai ressort comique ? Car c'est bien là que le bât blesse : le scénario est inintéressant au possible, les personnages sont insipides et la fameuse Melinda est une des héroines les plus crispantes de Woody depuis des lustres. Restent une atmosphère typiquement new-yorkaise et quelques répliques bien senties, mais rien de tout cela ne permet de faire prendre la mayonnaise. On avait noté un essoufflement depuis quelques temps de la part du maître, il se confirme ici de manière évidente. Le film est plat, sans aucune substance, ni poétique, ni intellectuelle. De l'ennui sur pellicule.

Ouf, le vrai Woody revient. Après les errements pitoyables de sa dernière réalisation, on a le droit à un concept original et des dialogues du maître.
Vous pouvez oublier le mot comédie, on rit assez peu, mais c'est fluide, bien monté, presque aérien grâce au mélange des deux histoires.
La nouvelle égérie joue correctement, les jeunes acteurs sont très bien, les histoires sont vraisemblables. Bref, peut-être le début d'une fin de règne tranquille et inventive pour le New-Yorkais parisien.

Ce film original prouve une fois de plus le talent de Woody Allen, qui n'est vraiment pas un réalisateur comme les autres. Cette histoire -l'arrivée de Melinda chez un couple qui vacille- est racontée en parrallèle de 2 façons différentes : Une façon "dramatique" et une facon "comique". Réunir ces 2 styles dans un même film, c'était ambitieux. A voir pour l'originalité, car si on compare aux autres films de Woody Allen, on peut trouver mieux.

Woody Allen chez Alain Resnais ? Pas vraiment : le concept de départ du film (la même histoire traitée de deux manière - comique et tragique) pourrait certes ressembler aux expériences du réalisateur de "Smoking", mais pas de mise en abîme ou de trouble narratif ici : "Melinda et Melinda" reste au niveau de l'agréable exercice de style. Passé cette petite déception, on suit les deux récits avec plaisir, mais sans surprise. Les acteurs sont comme toujours excellents - chez Allen, même les seconds rôles ont quelque chose à défendre et tous les nombreux protagonistes ont un parcours : cette richesse d'écriture est suffisamment rare pour saluer le talent du new-yorkais. On a même le droit à une révélation : Radha Mitchell, épatante. Au final, plutôt un bon cru.