Le défi de "Zodiac", c'est d'être un thriller dont tout le monde connait la fin avant d'entrer dans la salle. La mise en scène est sobre, et autant le dire tout de suite, ceux qui espéraient revoir "Se7ven" vont être déçus, "Zodiac" n'est pas un film d'ambiance glauque du genre "Silence des agneaux". Ici, pas de tueur sadique qui torture ou mutile ses victimes, peu de violence à l'écran, les scènes de meurtres sont très angoissantes, parfois terrifiantes mais pas de scènes de tortures, de filles qui hurlent, de sang qui gicle, tout est dans les attitudes et dans les mots. Un phrase lançée sur un ton monocorde : "Avant de te tuer, je vais jeter ton bébé par la fenêtre" fait bien plus d'effet que toutes les scènes de violence gratuite des films du genre. Et puis, quelques bribes d'humour bienvenus surgissent au détour d'une scène, l'obsession des petits gâteaux en forme d'animaux de l'inspecteur (Mark Ruffalo), les réponses naïves d'un dessinateur de presse qui s'improvise maladroitement enquêteur (Jake Gyllenhaal). Le film est long, plus de 2h30, le rythme est soutenu et il est parfois un peu difficile de suivre car de la première à la dernière scène, les fausses pistes se multiplient et les questions restent sans réponses. L'interprétation est impeccable, avec une mention spéciale pour un acteur trop sous-employé par Hollywood : Robert Downey Jr et un clin d'oeil à Anthony Edwards, quel bonheur de retrouver le docteur Greene d'"Urgences"... avec des cheveux ! J'ai bien mis 5 minutes à le reconnaître !
Mais "Zodiac", c'est aussi un film qui dépeint une époque, celle des années 70. Parce qu'on est dans les seventies, temps des vestes à carreaux et des papiers peints oranges, temps d'avant l'invention du profilage, des test ADN, des ordinateurs, parce que les informations circulen