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    L'Inde fantôme : épisode 1 : La caméra impossible
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    4,0
    Publiée le 7 février 2023
    https://leschroniquesdecliffhanger.com/2023/02/06/linde-fantome-critique/

    Pendant quatre mois, au début de l’année 1968, Louis Malle va filmer en Inde, avec simplement une équipe de trois personnes. Au départ une fuite pour le réalisateur, puis finalement du cinéma ethnologique d’un artiste à l’insatiable gourmandise de l’autre. C’est évidemment une plongée, mais ce qui touche ici, est l’humilité des grands, que va déployer tout au long des sept épisodes le réalisateur d’Au revoir les enfants (1987), Ascenseur pour l’échafaud (1958) et tant d’autres morceaux de bravoure du cinéma hexagonal.

    Tout au long des sept épisodes, souvent des longs silences, avec seulement le son des images, tant Louis Malle respecte son sujet, tant il cherche avec une sidérante finesse la vérité de ce qu’il nous montre. C’est une authentique immersion, comme finalement il en existe peu.

    le cinéaste part du postulat de ne pas scénariser son documentaire, mais de capter des moments, des ambiances, la vue, la vie. Peu de mots, beaucoup d’images : « Ils dansent, je les filme, c’est tout« . L’œuvre d’humilité est totale.

    C’est ici l’antithèse des photos et tableaux dans nos boutiques contemporaines de déco avec ces femmes à la peau brunie, point rouge sur le front, robes colorées, dans un contraste de lumière entre terre sableuse et soleil saillant. Une déviance sauce post-colonialisme plus ou moins inconsciente qui tapissent nos bureaux, nos lieux de vie. C’est l’esthétisme sans le sens. Ici, c’est tout l’inverse, d’abord le sens, et forcément tout devient beau, mais ce n’est précisément pas ce qui est recherché, et c’est justement en cet endroit que tout devient sublime.

    tout ce qu’il va nous montrer dans son voyage initiatique transpire le vrai et le fort. C’est comme une déambulation hagarde et philosophique. De la danse mère Baharata Natyam, à la dimension spirituelle, religieuse, sociologique, culturelle et politique. Cette danse fondatrice et organique, c’est toute l’Inde dans ses entrailles les plus profondes qui se déploie dans le rétablissement « d’une liaison entre l’instant et l’éternel« . La danse est alors l’expression suprême de l’Hindouisme, le dialogue avec Dieu. La gestuelle, les regards sont saisissants. Ces danses ne s’oublieront jamais pour les cœurs purs.

    « Ça a été comme un lavage de cerveau. A la fin d’un voyage en Inde, on ne sait même plus si deux et deux font quatre ». C’est presque pareil à la fin du visionnage, au-delà d’une pure expérience cinématographique et documentaire, on en sorts épuisés un peu, encore plus humain beaucoup.
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