Derniers Avis : La Mort de Dante Lazarescu - Page 2

Un chef-d'oeuvre. Ce film éblouissant, qui croise les univers de la série "Urgences" et de Rohmer, est une merveille de narration et d'intelligence de mise en scène. Sans doute l'une des meilleures sorties en salle de 2006. A découvrir !

Malgré la noirceur de son propos et ses images crues, ce film est lumineux, intelligent et d'une grande sensibilité. Les effets se font ressentir longtemps encore après la sortie de la séance. Ce drame roumain doit beaucoup à ses deux acteurs Ion Fiscuteanu et Luminta Gheorghiu dont le jeu est un exemple pour tous apprentis comédiens : ils ne jouent pas, ils sont… J'écris cette critique un peu tard mais je viens juste de m'inscrire sur ce site.

Ne soyez pas effrayé par la durée du film (2h34), vous n'allez pas vous ennuyez une seule seconde! En tout cas je parle pour moi, ce film m'a bouleversé. Les dernières heures de la vie d'un veuf roumain qui vit dans un vieil immeuble dont sa fille habite au Canada, et qui n'a que ses chats pour occuper ses journées.
Une infirmière l'accompagnera tout au long de ce chemin en passant d'un hôpital à un autre...
Des personnages tout à fait attachant, un film qui marque !

Et bien assez choc, le bougre ! C'est surtout par son aspect "fiction certes, mais qui fait très documentaire" que le film marque. Les acteurs sont impressionemment convainquant, et si le scénario ne décolle véritablement, c'est l'ambiance qui surprend, qui gêne, à plusieurs reprises. Intéressant par le simple coup d'oeil sur la société roumaine qu'il propose.

Un très bon film. Cela se passe en Roumanie, mais cela pourrait parfaitement se passer n'importe où! Une histoire très frappante à laquelle on accroche vraiment dès le début, ainsi qu'à ses personnages. Spécialement remarquable est l'interprétation par des très bons acteurs qui mériteraient plus d'un prix au niveau international. Une histoire très triste chargée d'une très forte sensibilité mais aussi d'un réalisme écrasant, un peu prévisible, il est vrai, mais pourtant cela ne le fait pas perdre tout son intérêt.

Un film extraordinaire, c'est un véritable coup de poing qui nous est assené. Malgré sa longueur et ses apparences de documentaire (il est filmé la plupart du temps caméra à l'épaule) sur le monde hospitalier roumain il réussit à nous toucher profondement. Tout d'abord par son aspect très réaliste, la manière de filmer en gros plan qui nous donne l'impression d'etre nous même dans le film, l'excellent jeu des acteurs qui nous absorbe totalement dans cette descente progressive aux enfers avec ces differents cercles explorant la personnalité humaine et symbolisés par les changements d'hopitaux (cela fait penser à La Divine Comédie de Dante d'où très certainement le nom du personnage principal). Le film réussit à transcender son sujet sur la Roumanie et atteint des thèmes universels dans lesquels nous nous retrouvons. Ainsi on y voit traité l'inhumanité, l'incommunicabilité, l'absence de compassion, l'indifférence et le mépris face à la douleur ou à la maladie. L'univers hospitalier montré ici a un aspect kafkaïen, il est oppressant, angoissant, complexe et l'on a l'impression que patients comme médecins y perdent leur humanité. Ce chef d'oeuvre est la seconde mort de Lazare (proche de Lazarescu), célèbre personnage ressuscité par Jésus, il montre sa fin dans la solitude et l'indifférence de notre monde moderne et tout cela en prenant soin d'éviter tout misérabilisme ou virulence. Un film à conseiller à tous: personnel hospitalier tout comme patients pour qu'ils reçoivent une leçon de vie.

Soyons tout à fait honnête : aller voir un film roumain de 2 heures et trente cinq minutes sur le milieu hospitalier relève du masochisme le plus pur. Pourtant, très rapidement, le cinéaste parvient à nous intéresser à son personnage principal et à son destin. Ballotté d'hôpitaux en ambulances, le pauvre entame un irrémédiable déclin auquel le spectateur assiste, impuissant. La force du film vient de cette absence totale de manichéisme dans la description des personnages. Le metteur en scène privilégie les longs plans séquences et réussit à créer un véritable suspense qui tient la route. On finit par stresser pour Dante Lazarescu qui connaît ici les tourments de l'enfer. Décidément, le concert de louanges autour de cette oeuvre était tout à fait mérité. Une curiosité qui est surtout une excellente surprise.

Si vous cherchez le divertissement au cinéma, fuyez, ce film n'est pas pour vous ! C'est une épopée en enfer. Un enfer pas misérabiliste, un enfer du quotidien, de la solitude, de l'incommunicabilité, de l'indifférence. La descente en enfer est longue (2 heures 30 !) certains peuvent décider de remonter à la surface avant la fin du film (quelques spectateurs ont quitté la salle), les autres sont attirés de façon magnétique par cet hallucinant objet filmique pas vraiment identifié : documentaire ? démonstration de la déchéance humaine ? étalage des aberrations d'un système hospitalier pourtant moderne ?
Le sujet est assez simple : un homme malade appelle une ambulance qui va le conduire à l'hôpital, on suit son parcours, entre voisins prévenants, infirmières et médecins plus ou moins motivés...
La caméra reste toujours à distance, descriptive, jamais démonstrative. Les scènes sont longues, ménageant très peu d’ellipses, on est sans cesse avec Dante Lazarescu, on souffre avec lui ou avec l'infirmière qui s'occupe de lui. Les acteurs sont incroyables de vérité, sans effets, sans pathos. Au bout du compte, au bout de l'épopée, on est comme assommé devant ce manque de compassion de la part de certains, cette inhumanité chez les humains. C'est un film choc, sans aucune concession, qui nous renvoie certainement à une part de nous-même, pas seulement chez le malade, mais aussi chez ceux qui sont censés le soigner.

Un film éprouvant, sec, fantastique, tragi-comique, absurde, mais un film indispensable, magnifique, bouleversant. Utile ? Non, indispensable.
Le réalisateur aime ses personnages, incarnés par des acteurs absolument formidables (avec les actrices de Vers le Sud, je n'ai pas encore vu mieux depuis septembre dernier). Un film qui vous prend au tripes, vous traîne d'hôpital en hôpital, et vous laisse pantelant au bord de votre siège, l'estomac noué, le cerveau ouvert.
On reprochera juste une première partie lente, mais après il y a un rythme fou. Les Cahiers ont raison de comparer ce film à The Descent, qui est pourtant un film d'horreur.

Le meilleur film roumain de l'année ? Oui, mais aussi le film le plus important du mois.

Lorsque j’ai voulu me souvenir du titre, tout naturellement est apparu un nom en trop : lente.
Le film ne l’est pas dans sa description d’un vieil homme de 62 ans qui, un samedi soir se plaint de maux de tête et d’estomac. Sûrement son ulcère, lui qui ne l’arrange pas avec son alcoolisme.

Le décor roumain nous sera seulement présenté par cet appartement, rempli de chats, abandonné au laisser aller d’un homme seul, veuf, dont la fille est au Canada et qui n’a de contacts qu’avec une sœur au téléphone. La Roumanie est le pays où se déroule l’action mais cela pourrait être n’importe où car dans la nuit, tous les accidents sont mortels. Et ce Dante Lazarescu va être transporté d’hôpitaux en hôpitaux pour un diagnostic qui va se préciser et une opération qui pourra l’empêcher de mourir.

C’est d'abord la série Urgences, version slave, version ralentie donc plus réaliste qui vient à l'esprit. Centré au départ sur le personnage de Dante, on va au fur et à mesure que la santé physique et mentale se dégrade, se focaliser vers l’infirmière et les relations tumultueuses qui se produiront avec les médecins, internes, surchargés suite à un accident de car mais aussi imbus de leur personne.
Des ombres ou plutôt des silhouettes à l’entrée de hôpitaux pour une histoire qui se rapproche des films de Jim Jarmush (Dead Man – le titre dans les deux cas nous annonce la fin et NIGHT ON EARTH pour l’action se déroulant entièrement la nuit) tout en abordant un côté social et familial qui fait écho à toute fin de vie solitaire.

Le film a un côté documentaire, scènes en direct, sentiment que la caméra accentue avec un cadrage à l’épaule pour le crépuscule d’une personne – pas si âgé que cela et avec encore le sens de l’humour – qui renvoie une image de la vieillesse peu réjouissante lorsque la solitude et l’alcoolisme sont présents.

L'exception de ce film c'est la réalité dans laquelle le spectateur est plongé. On ne dirait pas un film proprement dit mais un documentaire aux allures parfois drôles et parfois dramatiques. Pendant un peu plus de 2h30, y a pas beaucoup de mouvements, mais ça n'agace pas pour autant. Mais vers la fin, on a tellement supporté les couloirs d'hôpitaux, cette lumière au néon si désagréable, cet acteur si malade et ce milieu médical si hautain, qu'on se sent devenir chlostrophobe à tel point qu'on a envie de quitter la salle en courant. Mais une fois dehors, on reconnait les mérites de ce film!