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    La Honte
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    4,0
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    11 critiques spectateurs

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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    90 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 septembre 2018
    Pour Bergman lui-même, la première moitié du film est un échec. De moi qui ai pensé cela de la seconde moitié, doit-on dire que je n'ai pas compris La Honte ? Pourtant, tout paraissait clair : le couple formé par Ullman et von Sydow, situé à la ligne de crête entre l'ascension d'un jeune couple et la pente descendante des vieux époux, est stable. L'île de Fårö aussi joue bien son rôle dans cette dystopie guerroyante. Placés dans un nid d'insouciance monotone où le temps s'écoule au rythme d'une boîte à musique, les protagonistes sont surpris par une guerre contre laquelle ils semblent immunisés, non seulement par leur peur, mais surtout par leur incompréhension. Ils sont dans un doux état de choc qui se transmet très bien à nous.

    Peut-être est-ce à cet univers désagréable que je me suis habitué, me faisant percevoir l'entrée dans la partie préférée de Bergman comme une rupture mal gérée, partant de quoi je n'aurais su l'apprécier. Pourtant, je ne trouve rien qui puisse défendre la violence gratuite, déchaînée autour d'une empathie alliée réduite à peu de choses au sein de cette guerre imaginaire. L'effet de surprise est passé, même pour les personnages qui semblent s'habituer aux combats. Pourtant la souffrance qu'elle leur cause n'est pas claire : est-ce la disruption d'une existence ennuyeuse ? L'extinction de l'espoir ? La perte - si peu emphasée - de leur maison ? Les époux sont sans attache, tout comme nous le sommes envers eux.

    Quand l'adultère intervient sur cette île peuplée à hauteur d'un couple au kilomètre carré de pellicule, c'est incompréhensible. Et conséquemment, c'est une excuse trop faible pour que le personnage de von Sydow, d'un être émotif et réservé, devienne un meurtrier glacial et avide. Avide... de survie, oui. Mais pour une fois, il me semble que Bergman nous donne soif de justice pour ne pas l'étancher.

    septiemeartetdemi.com
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 avril 2017
    S'il n'est à mon sens pas l'un des tous meilleurs longs métrages d'Ingmar Bergman, «La Honte» compte cependant parmi ses grandes réussites. Il est l'un des seuls à avoir su évoquer la guerre différemment, à mille lieues de l'imagerie traditionnelle : son idée de génie réside dans l'abstraction du cadre de son histoire, d'un point de vue géographique, temporel ou même idéologique. On ne sait pas qui sont les bons ou les mauvais (idem pour les deux personnages principaux oscillant sans cesse entre le bien et le mal), on ne voit pas les combats des soldats, pas d'actes de bravoures, de discours didactiques, etc. C'est un film volontairement ambigu, qui illustre justement l'ambiguité morale commune à toute guerre : Bergman s'interroge sur l'« arrière », sur ces gens dépassés par les événements mais qui doivent faire hâtivement des choix lourds de conséquences, aux dépens d'une quelconque morale. Bien sûr «La Honte» ne s'arrête pas à une réflexion sur la guerre, comme toujours chez Bergman l'étude du couple et la remise en question de l'artiste sont une fois encore de mise. On est donc témoin de l'éclatement d'un couple déjà en fragile équilibre, qui confronté à des événements d'une ampleur traumatisante (la lutte pour leur survie) révélera la vraie nature de l'homme et de la femme, pour les transformer à jamais. Se pose aussi le problème de l'artiste et de son engagement dans le monde « réel » : peut-il faire la sourde oreille lorsque le monde est à feu et à sang? Quel est le rôle de l'art dans une telle situation? Sublimé par la magnifique photographie de Sven Nykvist, la perfection de la mise en scène ou des cadrages, ainsi que par l'interprétation comme d'habitude impeccable de Max vont Sydow, Liv Ullmann et Gunnar Björnstrand, «La Honte» peut aisément prétendre concurrencer les autres films de guerre par son approche originale et pertinente, tout comme il s'inscrit tant sur le fond que sur la forme au sein des films les plus marquants du cinéaste suédois. Brillant! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    94 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2011
    Magnifique représentation de la guerre par Bergman qui a analysé les conséquences sur un couple ordinaire apolitique où l'homme et la femme vont réagir différemment. La réalisation du bombardement et du passage des troupes armées est somptueuse, la prestation de Liv Hullmann exceptionnelle et je ne trouve plus de superlatif pour décrire la photographie de Sven Nykvist...
    ygor parizel
    ygor parizel

    200 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 août 2012
    Film sur la guerre et sur un couple. Comme d'habitude Ingmar Bergman grâce à sa mise en scène rend une histoire de base banale extrêmement intense. Des plans hypnotiques, des acteurs fabuleux (Liv Ullman une fois de plus est poignante). Un chef-d'oeuvre de plus pour le cinéaste.
    Plume231
    Plume231

    3 479 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2011
    D'après Liv Ullmann dans le très bon petit bonus qui est dans le DVD du film, c'est de l'imagerie terrifiante de la Guerre du Viêtnam qui passait alors en boucle à l'époque à la télévision qu'Ingmar Bergman s'est nourri pour réaliser cette oeuvre. Et cela se voit par l'intermédiaire d'images froides de violence, bien soulignées par le noir et blanc de Sven Nykvist, qui font directement penser aux images d'archives qu'on a pu voir autour de ce conflit. Mais "La Honte" est beaucoup plus un film de guerre psychologique que physique. D'abord par son côté kafkaïen car comme les deux personnages principaux on ignore totalement le pourquoi de cette guerre. Ensuite parce que c'est un de ces portraits de couple bien "optimistes" qui était un des grands thèmes récurrents de l'oeuvre bergmanienne. Et puis surtout le film permet de voir, le tout décrit avec une minutie quasi-chirurgicale, comment des êtres humains normaux peuvent être amenés à commettre des actes inimaginables quand ils sont poussés à bout. Flippant comme l'oeuvre de Bergman pouvait vraiment l'être.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 août 2010
    Dénonciation profonde de la guerre subie par la population civile, victimes innocentes et étrangères à la haine et à la destruction. Sobre mais efficace, du bon cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 28 mars 2010
    Toujours un plaisir de voir Liv Ulman dans un film de Bergman, cependant je suis un peu déçu car certaines transitions brutales cassent la dynamique du film.
    BlindTheseus
    BlindTheseus

    249 abonnés 2 566 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 7 septembre 2009
    un drame psychologique pas trop fouillé pour un Ingmar Bergman: après cris & chuchotements on peut appréhender des truismes moraux au casting reussi quoiqu'on dise et aux personnalités justes avec cet entourage bourgeois à l'egoisme fulgurant ces encore + riches davantage stupides et ce jeune chanteur touchant voulant reussir malgré tout en tout etat de cause un film à voir.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 janvier 2007
    max von sidow et liv ullman jouent un couple d'artiste en proie aux problèmes ordinaires de la vie conjuguale.
    puis la guerre, peu importe laquelle, ce qui est filmé ici par bergman, c'est la déliquescence de l'amour face à la haine.
    la lâcheté, l'égoïsme, l'animalité triomphent, et toutes les questions de couples soulevées au début n'ont plus aucun sens.
    le noir et blanc utilisé avec beaucoup de froideur par le photographe du film rajoute au pessimisme désespérant de cette oeuvre qui figure parmi les plus réussies de bergman, sans doute le réalisateur qui sait le mieux utiliser les gros plans.
    max6m
    max6m

    61 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 septembre 2007
    "La honte", réalisé par Bergman en 1967 dans une période où il enchaîne de manière impressionnante les chefs d'oeuvre ("Persona", "L'heure du loup", "Une passion"...), est une de mes oeuvres préférées du cinéaste et à mon goût, un de ses 5 plus grands films.
    Le film nous présente la réaction et l'évolution d'un couple d'artiste face à l'intrusion soudaine de la guerre dans leur vie. Débarassé de toute idéologie politique, s'ancrant dans un décors temporellement et géographiquement non identifié, le film est centré sur l'analyse relationnelle de ce couple, utilisant la guerre comme un prétexte, un terreau propice à l'observation. Au début, le couple apparaît alors comme relativement solide malgré une certaine immaturité sous-jacente, surtout chez l'homme, Jan, complètement materné par sa femme Eva (une certaine caricature de l'artiste rêveur). Puis progressivement, la relation va se lézarder, des signes de malaise vont se faire jour, signes que les deux se refusent à voir, préférant ignorer et regarder ailleurs que d'affronter une réalité qui leur fait peur. L'arrivée soudaine de la guerre va confronter brutalement le couple à cette réalité qui, trop habitué à se désengager, ne pourra rien faire d'autre que subir les évènements. Mais la peur qu'ils auront connue les transformera profondément, et tandis qu'Eva initialement ferme et résolue deviendra craintive, Jan se révèlera froidement résolu, n'hésitant plus à tuer pour obtenir un espoir de survie. C'est ainsi qu'ils pourront fuir sur une embarcation dans une traversée sans fin ni horizon vers la mort... Que dire, sinon que ce film est un pur chef d'oeuvre. Précision et justesse des cadrages, superbe photographie, perfection du jeu des acteurs, intelligence de l'analyse comportementale, grande qualité des dialogues, puissance émotionnelle et poétique. C'est maîtrisé de bout en bout. Du grand Bergman et donc, du grand art!
    VodkaMartini
    VodkaMartini

    40 abonnés 410 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un des Bergman les plus durs (ce qui ne vous mettra pas en confiance) et un des plus terriblement exigeant tant dans sa forme que dans ce qu'il dit. Quel artiste aurait osé faire un film si explicitement critique sur les artistes eux-mêmes? Bergman est arrivé ici au bout d'un chemin qu'il avait commencé à emprunter une dizaine d'années plus tôt. Suivra encore dans la même veine "Une Passion" avant le virage marqué par "Cris et Chuchotements". L'hypertrophie narrative ici présente n'est donc que le cheminement naturel pour un homme qui aura su toute sa vie, ou presque, evité la facilité et aura, une fois arrivé à la maîtrise d'un style, modifié son approche non seulement pour se renouveller mais pour dire avec une honnête conviction ce qu'il l'anime.
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