Difficile de donner un avis sur un film comme Avatar. On peut rester totalement ébloui par le côté visuel parfaitement réussi et pester contre le côté "alors d'un côté il y a les gentils, de l'autre, les méchants et à la fin ce sont les gentils qui gagnent."
Pour résumer, dans un futur pas si lointain, les hommes exploitent un minerai précieux sur une planète lointaine nommée Pandora. Le hic c'est que Pandora est habitée par des créatures intelligentes, bien que ne maitrisant pas l'usage des machines, qui se fondent parfaitement dans leur environnement et avec lequel ils entretiennent une relation à la fois passionnelle et sacrée. Comme un gisement du précieux minerai se trouve juste sous le village d'une tribu qui n'a pas l'intention de décamper devant les envahisseurs, les choses se corsent.
Par ailleurs une équipe de chercheurs dirigée par une scientifique au caractère bien trempé, campée par l'excellente Sigourney Weaver, étudie la flore et la faune extraordinaires de Pandora. Grâce à la biotechnologie ces chercheurs sont capables de créer des corps dénués d'esprit, hybrides d'humains et d'habitants de Pandora. Ces créatures, nommées avatars, sont la copie exacte des indigènes et peuvent être contrôlées par des humains qui y transfèrent momentanément leur esprit.
Les avatars sont rares et coûteux et ne peuvent être contrôlés que par l'être humain dont l'ADN a été utilisé pour son élaboration. L'un d'entre eux, qui fait partie d'un équipage qui doit partir prochainement pour aller grossir les rangs du personnel scientifique basé sur Pandora, se fait assassiner juste avant son départ. Par chance cet homme à un frère jumeau, génétiquement identique, capable de prendre le contrôle de l'avatar qui lui était destiné. Le frère en question est un ancien marines qui a perdu l'usage de ses jambes. Il finit par accepter et se retrouve malgré embarqué dans une aventure qu'il n'imaginait pas.
Après un long voyage il arrive enfin à destination, prend très le contrôle de son avatar ... et retrouve le plaisir d'avoir un corps neuf. Sa première sortie sur la planète hostile est une catastrophe, isolé de son groupe il doit faire face à une nature sans pitié dont il ignore tout. Par chance il rencontre une indigène, Neytiri qui lui sauve la vie, à contrecœur il est vrai. Présenté à la tribu, ses débuts sont difficiles, mais il parvient à établir un premier contact et à rétablir un lien entre les humains et les habitants de Pandora.
Fort de son succès il parvient à gagner la confiance de l'équipe scientifique qui l'avait accueilli assez froidement, tandis que du côté des militaires qui assurent la sécurité de la mission, un certain colonel Quaritch, un vrai méchant, lui demande de jouer les agents doubles et l'investit d'une mission destinée à garantir le départ du clan pour exploiter librement le gisement du précieux minerai. En cas d'échec le massacre de la tribu est clairement envisagé.
Le scénario peut paraitre simpliste et il l'est d'une certaine façon. On ne peut s'empêcher de penser à l'exploitation de la forêt amazonienne et à l'expulsion des tribus qui y vivent depuis la nuit des temps. Le message écologique crève l'écran, on ne peut que penser à ce lien rompu entre l'homme et son environnement, environnement qu'il détruit et dont pourtant la sauvegarde est essentielle à son existence. Le message philosophique est simple, trop simple, presque enfantin au point qu'il peut agacer et déranger notre bonne conscience, pourtant il est juste et fondé.
Par certains côtés Avatar louche du côté de Dune, on y retrouve un monde hostile dans lequel évolue une population qui s'est parfaitement adaptée. Des envahisseurs exploitent les ressources précieuses de ces mondes sans aucune vergogne, prêts à tout, guidés uniquement par l'appât du gain. Dans les deux cas c'est un échec terrible qui les attend.
Sur le plan technique Avatar est une réussite éblouissante, on s'en prend plein les yeux, c'est inventif, émouvant et très cohérent. Le seul regret est ce scénario un peu trop téléphoné avec les gentils, les méchants, l'idylle entre l'ancien soldat et la fille du chef, etc. Dommage car on était tout près du chef d’œuvre.
En tout cas, Avatar reste une œuvre magistrale à voir absolument, un film de science fiction aussi réussi techniquement, aussi inventif et aussi immersif ça se rencontre une fois par décennie ... et encore !
Une suite est annoncée, le pire est à craindre, mais on verra bien. Si le réalisateur arrive à allier les qualités du premier opus à un scénario en béton, alors je suis prêt pour le décollage !