Wayne's World : les secrets du tournage

Wayne’s World marque la première apparition au cinéma de Mike Myers, qui allait par la suite être consacré par la série des Austin Powers. Débutant lui aussi sur grand écran dans le film, via une brève apparition, l’acteur Chris Farley (Le Ninja de Beverly Hills), également membre de l’équipe du Saturday Night Live, est malheureusement décédé en 1997 à l’âge de 33 ans, après une carrière-éclair, qui lui aura tout de même laissé le temps de participer à Wayne's World 2.

Le film est adapté d’une série de sketches du Saturday Night Live, diffusés dans l’émission dès 1988. Les photos de Wayne et Garth qu’on peut apercevoir dans la chambre de ce dernier proviennent du coup de ces numéros. Mais avant d’apparaître au SNL, le personnage de Wayne était apparu pour la première fois dans l’émission It’s Only Rock’n’Roll, en 1987, sur la chaîne canadienne CBC Television, avant que Mike Myers n'intègre le célèbre show US.

Doté d’un budget de 20 millions de dollars, le film en a rapporté plus de 180 à travers le monde, et plus de 120 sur le seul sol nord-américain, chiffres qui lui permirent de figurer dans le top 10 monde et US de l’année 1992 (source : Box Office Mojo). Il s’agit du film tiré d’un sketch du Saturday Night Live le plus lucratif, loin devant les Blues Brothers. En France, Wayne's World a enregistré 761 960 entrées (source : CBO Box Office).

La version française des dialogues du film, truffée comme l’originale de répliques qui ont largement infusé le langage courant à l’époque (« Un jour elle sera mienne... Oh oui... Un jour elle sera mienne », « Chwiinnnggggg », « Mégateuf ! »,…) est l’œuvre des Nuls Dominique Farrugia et Alain Chabat, pour qui le Saturday Night Live fut une source d’inspiration explicite. Lesquels Nuls allaient sortir deux ans plus tard La Cité de la peur, tout aussi riche en répliques cultes.

Tia Carrere ne se contente pas d’incarner la délicieuse Cassandra, elle interprète également elle-même les chansons que chante son personnage, et ses reprises figurent sur la bande originale du film. Autre acteur à avoir réellement fait valoir ses talents musicaux dans le film, Dana Carvey n’a pas eu besoin d’être doublé pour jouer de la batterie dans la scène du magasin de musique. Parmi les guests du film, on retrouve par ailleurs Meat Loaf et Alice Cooper (ainsi que ses musiciens), ce dernier dans son propre rôle.

Dans la version de Wayne's World sortie en salles aux USA, lorsque Wayne essaye la Fender Stratocaster de ses rêves, il joue les toutes premières notes de Stairway to Heaven, avant que le vendeur ne l’arrête en lui montrant un panneau proscrivant cette chanson. Mais pour la sortie internationale et dans les versions VHS et DVD, c’est un autre riff de guitare, qui s'en rapproche très approximativement, qu'on peut entendre : le simple fait de jouer quelques notes de la chanson de Led Zeppelin nécessitait l’accord du groupe, que n’avait pas la production du film. "No Stairway to Heaven", c'est clair ?

Dana Carvey, qui n’avait pas appris les paroles de Bohemian Rhapsody pour la scène où cette chanson est reprise en chœur, aurait ensuite regretté de donner, du coup, l’impression de remuer les lèvres sans chanter. Sorti presque deux décennies plus tôt, le titre de Queen atteignit toutefois grâce à Wayne's World la deuxième position des charts aux USA (tandis que la bande originale du film se classait numéro un). Une sorte d'hommage au leader du groupe britannique, Freddie Mercury, disparu quelques mois auparavant.

Wayne's World joue à plusieurs reprises sur des références cinématographiques, notamment Terminator 2 : le Jugement Dernier, sorti l’année précédente. Robert Patrick, l’interprète du T-1000, reprend ainsi son rôle dans une courte scène parodique. En fond sonore, on peut alors entendre Time Machine, titre de Black Sabbath extrait de l’album Dehumanizer (sorti en 1992), sur la couverture duquel on peut notamment admirer... "l'endosquelette" métallique d’un terminator.

Le succès de Wayne’s World donna naissance, l’année suivante, à une suite, Wayne's World 2, qui ne connut pas le même sort. Tourné pour 40 millions de dollars (soit un budget doublé par rapport au premier volet) il rapporta tout juste 48 millions aux États-Unis, soit presque trois fois moins que son prédécesseur. Le casting comptait pourtant quelques célèbres invités : Christopher Walken, Drew Barrymore, Kim Basinger, Charlton Heston, le groupe Aerosmith, ou encore Heather Locklear.