Derniers Avis sur La Chasse aux papillons

Me fait penser à un Kusturicka mou!!
Le genre est le même. Assez bordélique mais au moins qui ne part pas dans tous les sens. Enfin presque pas.
C’est un précurseur de la mondialisation. Les japonais achètent le château des deux vieilles.
Et entre les deux, c’est copieusement ennuyeux et inintéressant.
Les personnages, les situations, la campagne profonde. Tout est lent et la décrépitude qui amène la dernière image est la seule chose un peu ironique de l’histoire.

En France profonde, une écluse, un pont et un château… dernier vestige d’une famille au passé glorieux difficilement entretenu par deux femmes âgées, attachées à leurs traditions. Le village attenant vit encore à l’ombre du château, convoité par la famille et par un mafieux japonais… Une ambiance étrange et nostalgique pèse en permanence sur ce film : activités à l’extérieur malgré le froid, rancunes et disputes familiales… mais je décris l’indescriptible : allez donc le voir et faites-vous votre propre opinion ! Pour moi c’est un film d’auteur au bon sens du terme.

Otar Iosseliani est un cinéaste géorgien né lorsque son pays faisait partie de l'union soviétique.

Il s'installa en France en 1982, en raison des problèmes qu'il rencontra avec la censure de son pays après la réalisation de son quatrième opus " pastorale ".

Ne pouvant plus travailler en Géorgie, il entama une carrière en France et obtint plusieurs prix dans les festivals les plus prestigieux ( 3 prix spéciaux du jury et un ours d'argent à Berlin).

" la chasse aux papillons " obtint le prix de la critique à Venise ou son film représentait la France.

Souvent comparé, selon moi un peu rapidement au Tati georgien ( aucun de ses films réalisés dans son pays, n'a, selon moi, de rapport avec celui de Tati).

Toutefois " la chasse aux papillons " trouve quelques éléments de correspondance avec l'univers de Tati, à ceci près que Osseliani n'adopte pas une position de visionnaire.

" la chasse aux papillons " est un titre symbolique ( aucune trace de papillons dans le film). Le papillon c'est une image du bonheur. La "chasse aux papillons " est sans doute une métaphore pour décrire de manière poétique un monde qui non seulement ne le cherche pas, mais s'évertue à le fuir.

Il suffit d'observer le comportement des personnages que nous montre Iosseliani. Vanité, irrespect, absence de morale, de recul par rapport aux petites choses essentielles au bonheur et notamment sur l'aveuglement à l'endroit de la mort qui peut de surcroît survenir à n'importe quel moment

Aucune culture n'est épargnée par Iosseliani : asiatique, russes, africaine, indienne et...européenne. Partout ce qui guide l'homme , c'est son intérêt matériel.

Les religions ( ici chrétienne et indienne ) ne sont pas non plus pratiquées selon les préceptes moraux et ne sont pas considérées par le réalisateur comme planche de salut.

Bref, mine de rien tout le monde en prend pour son grade.

Si l'on cherche des correspondances avec l'univers artistique de Iosseliani, une comparaison plus pertinente que celle de Tati, pourrait être celle de l'univers du cinéaste suédois Ray Anderson ( d'ailleurs lui aussi titré à Venise, ou il obtint même un lion d'or).

Destiné à l'amateur de cinéma d'auteur," la chasse aux papillons " se doit d'être visionné jusqu'à son terme afin de permettre à chaque spectateur d'interpréter ce qu'on lui montre.

Cineaste exigeant sous des abords faussement simplistes, Iosseliani est malheureusement un peu oublié aujourd'hui.

C'est franchement dommage en ce qu'il fait partie des cinéastes travaillant dans l'hexagone, parmi les plus intéressants depuis les années 80.

"La Chasse aux papillons", c'est l'élégance de l'absurde et du futile, un nihilisme tout en douceur, une chorégraphie aussi anarchique que structurée.

Apparenté à Tati, en plus foisonnant. Il est permis d'être d'emblée désarçonné d'entendre la langue de Molière et de la lire sur les bouches, car majoritairement acteurs français... Je m'attendais à une v.o. géorgienne sous-titrée... Il y aura ensuite un pan soviétique, non traduit mais très expressif, fort apparenté au cinéma muet de l'est. Donc, c'est agréable finalement, très animé, avec quelques bons mots, des étincelles culottées même, mixées à une forme d'anachronisme loufdingue. Une remarquable scène musicale, des choeurs au milieu des perruches et perroquets qui ajoutent leurs trilles... Chants, danses, messes, obsèques, banquets générant l'affluence. On souffle aussi dans des cuivres pour se défouler et on vend des reliques... Dommage que ce soit d'inégale qualité, car par moments l'attention a tendance à se relâcher... Sont pourtant à l'honneur, les vieilles guimbardes et le vélo, avec le culte de se maintenir tant que le sang circule dans les veines : slaves, franchouillards ou japonais défilent dans ce patchwork étonnant.

Le gèorgien Otar Iosseliani adresse une sorte d'adieu à une èpoque qui va disparaître à tout jamais, en dèpeignant avec amusement et nostalgie un petit village français peuplè de personnages poètiques! Entre contre-point à l'harmonie fragile règnant entre une vieille châtelaine russe entourèe de souvenirs et visitèe par les fantômes, sa dynamique cousine pêchant à l'arbalète, ou un curè en soutane amateur de vodka, le cinèaste èpingle les valeurs matèrialistes modernes! Des valeurs reprèsentèes par un groupe d'investisseurs japonais, un notaire soucieux de rentabilitè, et des hèritiers bradant un passè qu'ils ne peuvent comprendre! Un film simple comme la vie et une mise en scène de Iosseliani, naïve et discrète...

Toujours aussi généreux et iconoclaste le cinéma de ce cher Iosseliani. Ici encore il abolit les frontières de l’âge et des nationalités en convoquant des vieilles femmes toutes vertes et alertes, jouant au flipper ou picolant dans le jardin et des communautés d’Indiens ou de Japonais, tous bienvenus. Même si la deuxième partie du film nous laisse entendre un discours qui relate et déplore la fin d’une époque, le cinéaste multiplie les pirouettes montrant que le lieu est finalement le maître des habitudes – voire les Japonais revenant de la messe en vélo ou allant au marché. Proche du cinéma de Tati, celui d’Iosseliani a ce petit plus optimiste et poétique qui le rende fort attachant.

Le cinéaste géorgien, coqueluche d’une critique très intellectuelle, a sans doute beaucoup de talent, mais dans ce film, on ne l’a pas senti. Stoppé après 40 minutes d’ennui sévère. Chronique très « clichés » (baguette de pain !) d’une certaine France. On pourrait stigmatiser ainsi : du sous-Tati, sans humour ni poésie. Que reste-t-il?