Avis sur Le roman de Charlot et Lolotte

Une des toutes premières apparitions à l’écran de Charlot, personnage emblématique de Charles Chaplin.
Avec Le roman de Charlot et Lolotte (1914), on suit les péripéties d’un escroc vagabond, un certain Charlot. Tillie, une jeune paysanne naïve en tombe amoureuse, mais elle regrettera amèrement cette rencontre, car il va lui voler tout son argent.
Les premiers pas de Charles Chaplin sont toujours impressionnants à voir, ses débuts face caméra, avant qu’il ne devienne ce grand acteur que tout le monde connaît.
Un court métrage de 35 minutes qui amuse par tant d’inventivité et de burlesque.

Dernière fois où Charlie Chaplin accepte de se faire diriger par quelqu'un d'autre que lui-même, unique fois où il joue le rôle d'un personnage antipathique ou du moins qui aurait dû apparaître antipathique et premier long-métrage de Mack Sennett. Et on ne peut pas dire que ce soit une réussite totale. Le rythme est inégal, l'histoire est trop souvent moralisatrice à l'image de la séquence dans le cinéma, qui ne sert à rien en plus l'intrigue, et puis le personnage principal joué par Marie Dressler est à ce point tellement naïf et vulgaire qu'on ne s'y attache à aucun moment ce qui fait que la sympathie du spectateur va directement au couple d'escrocs joué par Charlie Chaplin et Mabel Normand. En fait c'est surtout le talent de ces deux derniers comédiens, en particulier le premier tout de même, qui arrive à donner un minimum d'intérêt à ce film qui n'est pas resté, à juste titre d'ailleurs, dans les annales du film burlesque.

Ce film a quelques attraits, des scènes humoristiques qui tiennent à l'histoire. Pour ma part la scène du cinéma est un des mieux du film indispensable. Sans ces quelques brins d'humour ce serait simplement mauvais car toute une partie est juste répétitive et d'une moralité douteuse par la bêtise affichée, la malhonnêteté, les multiples coups donnés à droite et gauche très dispensables et le manque d'orientation du film. Notamment pour la fin qui est en même temps violente et peu compréhensible sinon à célébrer les pantomimes qui ne sont trop souvent que des disputes et des bagarres de ces acteurs. Il y a un semblant de parallèle entre riche et pauvreté mais juste un semblant car ce qui est montré est davantage que le monde croule sous la convoitise et la bêtise des uns et des autres.