Il y a des films dont on n’attendait rien du tout, qu’on a accepté de voir pour faire plaisir à des amis et qui, au final, parviennent à nous laisser sur le cul : "Upside Down" en est le parfait exemple. Ayant été vendu comme une banale bluette située dans un monde fantaisiste, je ne m’y étais intéressé pas une seule seconde…alors jamais je ne remercierais assez la personne qui m’a poussé à aller le voir tant j’ai failli passer à côté d’un très bon film. Car "Upside Down" possède deux grand atouts : 01) son univers : ce système solaire où se situent deux planètes tellement proches l'une de l'autre, que les deux gravités coexistent. Une telle idée narrative était assez casse-gueule sur le papier, mais en la traitant sérieusement, en imaginant des règles simples mais cohérentes, le réalisateur et le scénariste parviennent à rendre leur univers fantastique aussi probable que possible (et je tiens à dire à tous ceux qui crient à l’aberration physique de ce monde que, si vous criez au génie et acceptez totalement l’univers créé par Lucas dans "Star Wars", alors foutez la paix et taisez-vous en ce qui concerne celui de "Upside Down" !!!). Par exemple, le fait que, si un objet appartenant à l’une des planètes reste trop longtemps sur l’autre planète, il commencera à se consumer, est un concept intelligent qui explique logiquement pourquoi les habitants de ces planètes, bien que très proches les uns des autres, ne peuvent cohabiter. Et puis, visuellement parlant, la représentation de cet univers est tout simplement splendide : réalisation extrêmement léchée, des plans magnifiques très métaphoriques dont chaque image sublime est la pièce d’un formidable tableau grandeur nature. Même l'idée de la double gravité trouve une représentation visuelle originale : en bas tout est gris, terne, avec parfois une image limite pixelisée ; alors qu’en haut, la saturation est à son maximum et l’image est incroyablement nette. Et au milieu, là où les deux ciels des deux planètes se confondent, tout est blanc, propre et sans personnalité : bref le paradis. Non il n’y a rien à redire sur le visuel de ce film : j’ai rarement vu un travail de photographie aussi impeccable : tout proprement hallucinant de beauté ! 02) son histoire : oui, "Upside Down" nous raconte une simple histoire d’amour…mais il n’y à rien de mal à raconter une histoire d’amour si elle est belle et bien faite ! Et comme cette histoire entre Adam et Eden semble si pure et sincère au milieu de cet incroyable univers, c’est comme si au final nous assistions à un croisement hybride entre « Roméo et Juliette » et un conte de fée. Et en toute sincérité, ce n’est ni plus cul-cul qu’un "Coup de Foudre à Nothing Hill", ni plus extravaguant et incohérent qu’un "Le Journal de Bridget Jones". Pour rendre cette romance entre plus belle, le responsable du casting a vraiment assuré pour les rôles principaux : Kirsten Dunst est toujours aussi juste dans son interprétation de cette jeune fille à la mémoire défaillante dont le passé va finir par resurgir et lui ouvrir les yeux. Belle, rayonnante et touchante, elle parvient à inonder l’écran d’un double sentiment de bien-être et de sécurité à chaque fois qu’elle nous adresse l’un de ses sourires ravageurs. Quand à Jim Sturgess, il est tout aussi touchant dans son rôle d’amoureux éperdu dont l’optimisme naïf n’en est pas moins communicatif et parvient à nous faire croire l’instant de quelques minutes que notre monde n’est pas si sombre qu’il en a l’air. Malgré tout, "Upside Down" possèdent néanmoins quelques bémols qui, à mes yeux, auraient pu être évité ici : les méchants trop clichés et si pathétiques, le sentiment que rien ne peut arriver à nos héros alors que le danger est censé être omniprésent, le passage où les personnages sautent sur des espèces de plates-formes entre les deux planètes qui donne l’impression d’être devant une démo d’un nouveau jeu vidéo pour la Playstation et le total mega happy end qui est un peu trop abusif. Sous ses faux airs de romance fleur bleue extrêmement clichée, "Upside Down" se révèle être une agréable et douce surprise : une belle histoire doublée d’un concept d’environnement totalement inédit et visuellement superbe. Voici tout a fait le genre de film qui a compris la première raison d’être du cinéma : nous évader de notre réalité et nous divertir jusqu’au mot « FIN ».