Avis sur Temps sans pitié

A la question : est-ce que un film peut entièrement tenir sur son personnage principal et sur l'acteur qui l'interprète ??? "Temps sans pitié" est une très bonne preuve que oui. Le scénario n'est pas d'une très grande originalité et il ne faut pas longtemps pour saisir tous ses tenants et aboutissants. Techniquement, c'est plat. Joseph Losey n'apparaissait pas dans ce domaine comme le meilleur choix (difficile de ne pas penser à ce qu'aurait pû faire par exemple un brillant technicien comme Carol Reed avec un tel sujet !!!), ni dans le domaine narratif d'ailleurs puisque le suspense potentiel de l'histoire est hélàs très loin d'être maîtrisé en rien arrangé par une BO trop omniprésente. Et Leo McKern en fait trop dans le registre "gros fumier violent". Donc en conclusion si ce film fragile tient malgré tout c'est grâce à sa petite originalité : la vie qui doit être absolument sauvée ne peut l'être que par un anti-héros total ne pouvant pratiquement que compter sur lui-même alors que c'est soit un alcoolique en manque, soit un alcoolique saoul, incarné brillamment par l'excellent Michael Redgrave.

Le film vaut principalement par la détermination du père très bien interprété par ailleurs de découvrir la vérité. Le personnage sortant de cure et toujours à la limite de la rechute enquête de façon acharnée car manquant de temps avant l'exécution de son fils (encore en vigueur dans le pays à cette époque) et surtout connaissant son enfant. Rien de transcendant pour l'histoire qui ne possède volontairement aucun suspens et une réalisation sans génie. Bien réalisé certes avec de bons personnages mais à la limite de l'ennui.

David Graham (Michael Redgrave), un romancier raté, à peine sorti de cure de désintoxication, revient en Angleterre pour y apprendre que son fils Alec a été condamné à mort pour un crime qu'il n'a pas commis. Il dispose de vingt-quatre heures seulement pour l'innocenter. David acquiert vite la conviction que l'auteur du crime est Robert Stanford (Leo McKern), un richissime constructeur automobile ; mais il ne dispose d'aucune preuve. Il conçoit alors un plan audacieux pour sauver son fils.

"Temps sans pitié", sorti en 1957, est un film charnière dans l'oeuvre de Joseph Losey. C'est le troisième film tourné en Angleterre par ce réalisateur américain chassé de son pays par le maccarthysme. Il le fait connaître en France. Il annonce ses films les plus marquants : "The Servant", "The Messager" (Palme d'or 1971) et "Monsieur Klein" (César du meilleur film et du meilleur réalisateur 1977) dont il partage le même pessimisme, la même fascination pour la déchéance, la même froideur.

Pour la première fois, Joseph Losey travaille aux décors avec Richard MacDonald qui divise le plan en différents niveaux et joue avec les miroirs. Le procédé sera abondamment utilisé ensuite, notamment dans "The Servant", soulignant lourdement sur la fausseté des apparences et la duplicité des personnages.

Joseph Losey et son scénariste Ben Barzman avaient décidé d'adapter une banale pièce de théâtre organisée autour de la résolution d'une intrigue policière. Mais ils en modifient profondément l'économie en filmant, dès le pré-générique, le crime et en en révélant par conséquent l'auteur. L'enjeu de l'histoire n'est donc plus d'en découvrir l'identité - on sait dores et déjà que le riche Robert Stanford est coupable - mais de savoir comment David Graham réussira à le démasquer et à innocenter son fils injustement accusé. La façon dont il y parviendra est particulièrement révélatrice du noir pessimisme qui habite toute l'oeuvre de Losey.

Dommage que le scénario ne soit pas très habile car l'image est bien travaillé et le duo Michael Redgrave Leo Mckern intéressant.

Avant d'aborder le cinèma, Joseph Losey avait fait des mises en scène de thèâtre; il avait même connu et frèquentè Bertolt Brecht! "Time Without Pity" est son premier film policier anglais qu'il signe en 1956! Un père alcoolique invètèrè, durant les vingt-quatre heures les plus intenses de sa vie d'ècrivain mèdiocre, va chercher le fait nouveau qui arrêtera le cours de la justice et sauvera son fils de la peine capitale, à laquelle il a ètè condamnè pour un crime dont il est innocent! Ce père, qui affronte le vrai coupable en allant jusqu'à l'ultime sacrifice, est incarnè par Michael Redgrave; mais le coupable lui-même (Leo McKern, vraiment excellent), par un dècentrement du rècit, est suivi par la camèra tout au long de la tragèdie! Un thriller solide et survoltè de Losey...

De bons acteurs mais un Michael Redgrave ne livrant pas non plus une prestation marquante en père voulant sauvé son fils de la peine capitale, un scénario pas mauvais mais sans réelles surprise (bien que je ne m'attendais pas du tout à ce dénouement) Temps sans pitié peine à nous emballer de plus Joseph Losey semble peu inspiré dans sa mise en scène presque fade.

"Temps sans pitié " réalisé en 1957 est le film qui permit à Losey de sortir de la période difficile qu'il vécu après ses ennuis avec le maccartisme. Film encensé en France, par une partie influente de la critique, il inspira Bertrand Tavernier lorsqu'il réalisa son premier long métrage " l'horloger de saint Paul". Si je reproche souvent le manque de rythme aux films actuels, je n'en dirai pas de même avec "temps sans pitié ". Conduit tambour battant en 72 minutes, le film est à l'os. Pas un seul temps mort ici. En résumé, un père alcoolique qui vient de sortir de cure, vient tenter de trouver le coupable d'un meurtre dont son fils, condamné à mort est accusé. Il a moins de 24heures pour trouver une preuve de l'innocence de son fils. Film sur la relation père/ fils et sur la peine de mort, "temps sans pitié " est une des œuvres majeures de la filmographie de Losey. La première partie est sans doute la plus réussie ainsi que la fin qui nous propose une issue inédite. Les amateurs de cinéma du patrimoine ne le manqueront pas. C'est un très grand film magnifiquement interprété par Michael Redgrave, un des plus importants acteurs du cinéma britannique de cette époque.

Un homme qui essaie de sauver de la potence son fils se heurte à l’indifférence et l’hypocrisie de tous les corps sociaux avant d’affronter un capitalisme qui se construit en broyant les faibles. Temps sans pitié est d’abord le plaidoyer politique virulent (et un peu démonstratif) d’un cinéaste qui a subi la même sorte d’oppression dans l’Amérique de Mc Carthy. Heureusement le film est bien plus que cela, tant Losey imprime son œuvre d’une tonalité tragique hantant ses personnages. Car oui, c’est bien l’intimité entre le père et le fils qui l’intéresse, ce dernier lien à reconstruire, à sauver et qui résiste au-delà de tous les doutes possibles. Losey dépeint alors une humanité faite de déchirures, de vices et d’imperfections, entre hauts et bas, boires et déboires. Et dans sa volonté de contrer un temps impitoyable, de confronter l’homme à sa propre impuissance, Temps sans pitié s’avère d’une tragique efficacité. On lui pardonne ses maladresse (sur-jeu théâtral des comédiens, tenue inégale de la mise en scène – foudroyante par moment, laborieuse dans d’autres), tant il parvient à extraire l’énergie de la défaite, du désespoir de ce père, qui trouve dans cette tension impossible une force, une foi – et le film toute sa dynamique. Losey inscrit ainsi son film dans une emphase tragique, débouchant sur un « réalisme survolté » qui peut déstabiliser par son artificialité mais qui permet au film d’atteindre une indéniable puissance d’évocation.

Le film n'est pas très original. L'histoire d'un père qui essaye de prouver que son fils n'est pas le coupable d'un meurtre. Mais c'est bien raconté. Comme a leur habitude, les acteurs sont dirigé par de main de maitre. Joseph losey nous concocte de joli cadre a comme a son habitude. Loin d'etre le meilleurs losey mais il se laisse voire...