Avis sur L'Horrible Docteur Orloff

Ce film repose sur le scénario qui a servi au classique de l'épouvante français: « Les yeux sans visage ». Une histoire particulièrement dérangeante qui nous faisait voir Pierre Brasseur sous un autre jour. « L'horrible docteur Orlof » est réalisé par Jess Franco, réalisateur de renom qui réalisera bon nombre de films d'horreur érotiques. Il réalisera également certaines adaptations du Marquis de Sade dont « Justine » qui est une grande réussite.
Même si la version de Jess Franco (Docteur Orlof) est moins poisseuse et moins poétique que la version de Franju, l'histoire est toujours aussi efficace et Monsieur Franco s'en sort assez bien. Il est encore au début de sa carrière et un tel scénario lui ouvre, en prémices, la voie de son futur style. Ici, la censure a peu opéré, ce qui sera de moins en moins le cas dans sa grande carrière.
On a droit à un beau noir et blanc et une photographie d'exception. Richard Valle dans le rôle de Morpho est très inquiétant, de même que Howard Vernon dans le rôle titre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Jess Franco reprend le même acteur un an plus tard pour un film dont il espérera le même succès. C'est un peu dommage pour le final qui est « précipité » et peu crédible, sinon dans l'ensemble, il est très correct et mérite mieux qu'une place dans le meilleur des B'movies.

C'est une série B, il faut donc faire avec quelques absurdités scénaristiques et quelques dialogues plutôt risibles, mais le film à d'autres qualités, d'abord une photographie de très grandes qualités, une ambiance d'angoisse parfaitement maîtrisée, des personnages féminins filmés avec passion (Diana Lorys y est splendide), un Howard Vernon plutôt convainquant. Bref, un très bon moment de cinéma bis qui n'a pas à rougir de la comparaison avec "Les yeux sans visage".

Un mixte de reproductions de cinéma expressionniste allemand et de cinéma de la Hammer, avec musique entre free-jazz et avant garde étrange, et un scénario calqué des « Yeux sans visage » de Franju, dans une production de série B franco-espagnole. C ‘est le premier film exporté du cinéaste prolifique Jess Franco et c’est une sorte d’exercice de style aussi improbable qu’étonnant. La mise en scène vaut vraiment le détour. Franco a tout fait entre le navet aberrant et le petit bijou improbable, mais il est capable de virtuosité dans la mise en scène, et c’est tout l’intérêt de « L’horrible docteur Orlof ».

Un très bon film, un de mes fils préférés de pense, il n'est ni trop long, ni trop court, on ne s’ennuie jamais et l'histoire est très intéressante, je le recommande vivement, un des meilleurs de Jess Franco!

Comme tous les films appartenant à ce qui est communément nommé « série B », L'Horrible Docteur Orlof se remarque tout d'abord par son titre : un adjectif péjoratif tirant vers l'horrifique, un métier sujet à charcutages et (pour couronner le tout) un nom à consonance russe... La jaquette nous prévient : « Mad Movies - Le meilleur des B'Movies » « Il a is son talent au service du mal... » « Réalisé par Jess Franco, l'un des maîtres du genre »...
Dès la première scène, on est fixé - et rassuré - : une actrice extrêmement mauvaise (elle n'arrive même pas à jouer un personnage bourré... ça devait être la copine du moment de Jess Franco...) déambule dans la rue tandis que défilent les noms des acteurs : Diana Lorys, Perla Crista etc. Puis elle se fait kidnapper, une fois chez elle par une sorte de clone de la bête de Frankenstein, et de Michael Jackson... Lisons le résumé au dos du DVD pour mieux comprendre :
« Dangereux maniaque de la chirugie, le Docteur Orlof enlève de jeunes et jolies femmes : il espère, en pratiquant des greffes de peau, rendre visage humain à son épouse défigurée. La police enquête, mais Orlof est un médecin réputé, qui semble inattaquable. Il jette son dévolu sur la fiancée de l'inspecteur chargé de l'enquête : la jeune femme, utilisée comme appât par les policiers, tombe entre les mains du tueur. »... Bref ce film est un joyau : les acteurs ne sont pas, hormis la starlette du début, terriblement mauvais, ce qui pourrait donner l'impression que c'est un film... normal. De plus il a été fait avec la meilleure intention du monde : Jess Franco, dans une interview située dans ce DVD avoue que ce film avait été réalisé dans l'optique de recevoir « le Grand Prix à Cannes » avant d'ajouter qu'à cette époque ils étaient « plein d'illusions »...
Ainsi donc tout est fait pour plaire, pour faire sérieux, même si il y a quelque traces résiduelles d'humour franco-français (L'inspecteur rentre au commissairiat et parle avec Maurice, son homme à tout faire,