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L’échec surprenant d’Un Secret provient de la mise en scène de Claude Miller, cinéaste pourtant défini par la subtilité avec laquelle il sondait l’intériorité tourmentée de ses personnages en multipliant les focalisations et en établissant par celles-ci une distance avec les passions représentées. Rien de tel ici : l’image dit tout, annonce tout, surligne tout, alourdie par une voix off inutile et artificiellement complexifié ...
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L’adaptation au cinéma du roman de Georges Simenon, différente sous plusieurs aspects importants, creuse davantage la marginalité de ses personnages inscrite dans un lieu donné, un village où coule un canal séparant la Champagne et la Bourgogne, et dans un espace délimité, la France, pays défini par sa xénophobie et son racisme patriotique. Nous retrouvons en Tati Couderc et en Jean Lavigne les figures d’un temps ancien qui se ...
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Aku wa sonzai shinai confond les genres et les focalisations suivant une logique soustractive, retranchant au polar son jeu de pistes et sa résolution, à la fable environnementale sa célébration naïve de la nature, au combat écologiste son manichéisme, et orchestrant la valse des convictions personnelles : les deux représentants de la firme soucieuse d’implanter le glamping, d’abord incarnation d’un marketing où l’être rime avec ...
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La très grande force de Dark Water réside dans son approche intimiste d’un fantastique teinté d’horreur qui échappe aussi bien à l’exhibition outrancière qu’à la suggestion pudique : la polyphonie du récit, composée de deux focalisations chacune reflet d’une génération, réactualise avec subtilité l’image topique du fantôme cher à la culture japonaise en l’inscrivant dans un contexte économique et social marqué par ...
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L’audace de C’è ancora domani est de sauter à pieds joints dans les clichés inhérents à la représentation des violences domestiques faites aux femmes pour mieux déconstruire la posture de victime fragile de celles-ci à la manière d’un pas-de-deux entre les sexes et entre les générations, s’amuser avec les codes du mélodrame que la réalisatrice Paola Cortellesi détourne astucieusement. En effet, la libération de Delia suit ...
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R.M.N. scanne différents organes perçus à différentes échelles, depuis ses personnages jusqu’aux pays dont ils sont originaires et qu’ils représentent parfois, en passant par la communauté villageoise et européenne, pour mieux révéler le cancer qui les gangrène progressivement. Le choix d’un village de Transylvanie où la population est pluriethnique et pourtant antieuropéenne constitue un choix pertinent puisqu’il se situe à ...
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En adaptant l’œuvre de Karen Blixen, autrice du succès Out of Africa, Gabriel Axel délaisse la critique du rigorisme protestant qui occupait une place importante dans la nouvelle originale pour représenter la douceur teintée de douleur des rencontres successives entre le petit village danois et l’extérieur : il confère au récit poésie et ampleur romanesque par la modestie de sa mise en scène et la clarté de ses transitions ...
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99 Moons tombe dans tous les clichés voyeuristes de sa romance transgressive où peur et contrôle font (bon) ménage, avec ses séquences sexuelles explicites durant lesquelles on se masque d’abord pour se lécher ensuite, on dévoile les parties intimes de façon érotique pour que la caméra s’en délecte, feignant la posture de témoin. Le pire est qu’on a déjà vu cela des dizaines de fois, pour ne pas dire davantage, et la ...
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Pas de vagues aurait dû recentrer son propos sur les notions d’interprétation et de contresens qui ouvrent et referment le récit : le poème de Ronsard constitue en effet une métaphore pertinente pour interroger différents sujets tabous, depuis l’étude de l’art de « dire l’amour » - inscrite dans les programmes officiels – transmise par un adulte à des enfants jusqu’à la subjectivité d’un point de vue qu’il faut ...
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Variation autour du Vertigo (1958) d’Alfred Hitchcock, Single White Female déplace l’intrigue de San Francisco à New York et renverse le point de vue adopté puisque la fétichisation n’est plus celle de la femme blonde par un homme soucieux de retrouver son amante mais celle d’une jumelle meurtrie voulant transformer sa colocataire en sœur de substitution. Dès lors, il ne s’agit plus de déguiser l’autre mais au contraire ...
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L’hommage rendu par Arrac Attack au cinéma bis des années 50 – on pense beaucoup à Them ! de Gordon Douglas, sorti en 1954, ou à Tarantula ! de Jack Arnold, sorti l’année suivante – va jusqu’à rejouer la bipolarité du scénario, d’abord figé dans ses interminables séquences d’exposition (première moitié) puis rythmé et généreux dans ses effets horrifico-parodiques (seconde moitié). La partition musicale que signe John ...
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Gothic se saisit de la genèse du Vampire et du Frankenstein de Shelley par le biais de l’imaginaire, délaissant justement l’impasse du biopic classique pour épouser les passions et le dérèglement inhérents à la création des artistes romantiques que sont Lord Byron, Percy Shelley, Mary Shelley, Claire Clairmont et Gaetano Polidori. La caméra mobile suit les corps dans leurs déplacements intempestifs et exagérés, comme engagés dans ...
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L’ambiguïté morale de Dites-lui que je l’aime brosse le portrait d’un personnage principal apparemment bien sous tous rapports, appliqué au travail et soucieux de la santé de ses parents, auxquels il rend visite les week-ends, pour mieux sonder la violence sourde qui s’extériorise progressivement sur son entourage. Le voilà tour à tour bourreau et victime, prédateur sexuel et amant tourmenté, révélé dans une complexité que ...
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Ce qui frappe le plus dans Ghostbusters : Frozen Empire, c’est l’impersonnalité de son imagerie et de son ton associée à une lenteur d’exécution peu commune dans le genre : soit un numérique lisse, exception faite de la créature initiale, qui rejoue la carte du fantastique à tendance horrifique sans que l’humour, sous perfusions Marvel, n’y trouve sa place. Viennent alors les interminables séquences d’exposition que doivent ...
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La mélancolie diffuse de Stand by Me refuse de tomber dans le mélodrame, soucieuse de rester sur une ligne instable qui trouve dans le récit sa traduction visuelle en cette voie ferrée que suivent les gamins une heure durant, à la fois métaphore d’un destin contre lequel il serait inutile de lutter et signe d’une liberté d’entreprendre. Stephen King, auteur ici adapté, affirme d’ailleurs que rien ne raconte mieux l’enfance que ...
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Ce qui fait le plus défaut à Imaginary n’est autre que…l’imagination. Exception faite de l’ouverture fantasmée et de la clausule, qui projette notre héroïne dans un espace cauchemardesque duquel il faut extraire l’enfant ravi par sa peluche – plagiat évident de la saga Insidious –, le long métrage reste constamment à la surface, n’aborde l’exploration intérieure que par le biais de dialogues pompeux et explicitent, ...
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Damsel surprend par son jeu de contrastes entre ses allures initiales de récit merveilleux, mobilisant un prince charmant, des cavalcades en amoureux et un royaume à l’architecture baroque, et sa cruauté intrinsèque : il s’agit alors de raccorder notre héroïne à sa condition sociale et à la violence originelle du pouvoir exercé par les êtres humains, de la jeter au fond de la caverne où elle rampe sous les manipulations politiques ...
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L’effronterie appuyée de Corsage demeure intentionnelle, lourdement construite par la réalisatrice à la façon des notes de bas de page qui explicitent au lecteur les références cachées du texte qu’il est en train de lire. Soucieuse de déboulonner la statue romantique érigée dans les années 50, Marie Kreutzer fait fumer, défaillir, jurer et toiser sa Sissi en cultivant l’anachronisme comme un caprice – ou une paresse – de ...
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Godzilla x Kong: The New Empire n’a même plus pour lui la beauté des images qui assurait à son prédécesseur un semblant d’intérêt. Tout est ici d’une infinie laideur, depuis les effets visuels jusqu’au découpage illisible des scènes. Adam Wingard prouve qu’il a, décidément, un talent tout relatif et une absence de vision des mythes qu’il convoque : l’histoire japonaise de Godzilla, celle, américaine, de King Kong se ...
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Pour représenter un vice, Molière l’incarnait en un caractère paranoïaque engagé dans une évolution intérieure depuis l’exercice d’un pouvoir vers le retour de bâton, synonyme de châtiment moraliste. Aussi témoignait-il d’une cruauté, certes, mais également d’une sincère compassion à l’égard d’un personnage de plus en plus isolé et dénigré, comme l’atteste le bannissement d’Arnolphe, exilé de la scène, ...
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Evolution s’empare d’un dispositif de mise en scène, en l’occurrence la contrainte du plan-séquence, pour mieux le réinventer par trois fois, si bien que les segments, qui marquent un changement de génération, dialoguent les uns avec les autres : au huis-clos central entre deux mères tournées respectivement vers le passé et l’avenir, signe de la périlleuse communication et les diverses expressions du traumatisme – garder les ...
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Nostalgia manque cruellement d’émotions, énumère d’abord les poses sur un personnage en train de regarder haut perché sa ville d’enfance, de fumer dans le noir ou de déambuler dans les rues sans que rien n’advienne à l’écran, avant d’orchestrer une reconquête du territoire intime auquel nous n’avons accès que par pièces décousues. La tension entre l’extraordinaire du souvenir de Felice et la banalité de celui ...
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Avec un savoir-faire technique français, un filmage dans des studios anglais et une imagerie américaine, The Fifth Element offre à la maison de production Gaumont l’une de ses œuvres les plus singulières, quoiqu’il faille relativiser son originalité tant les emprunts référentiels au blockbuster s’avèrent nombreux, de Blade Runner (Ridley Scott, 1982) à la saga Star Wars (George Lucas) en passant par le premier volet des aventures ...
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Relecture « feel good » et « be happy » de la vie tourmentée de Bob Marley, One Love oppose aux impulsions scéniques la gesticulation mollusque, à l’illégalité comme mode de vie et de résistance la fraternité bienveillante et souriante d’hommes et de femmes, si bien que la nécessité d’une réunification de la Jamaïque, à laquelle correspond la réunion de l’artiste avec les siens et avec lui-même, n’apparaît jamais ...
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Le jeune Laurent Chevalier semble être un avatar du cinéaste, qui s’empare de la suspension morale chez l’adolescent comme d’un garde-fou à partir duquel représenter le trouble sexuel d’un être entre deux âges, tiraillé entre l’innocence de l’enfant et la maturité de l’adulte, écart que reconnaissent volontiers divers personnages rencontrés, des femmes matures fréquentant la maison close au père Henri qui caresse la ...
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Dans la continuité du film d’Henri Colpi Une aussi longue absence (1961), Bouli Lanners s’empare de la thématique de la perte de mémoire comme élément central du mélodrame, ici singulièrement revisité dans la mesure où ce dernier s’excuse, s’estompe, apparaît en deçà des mots prononcés, dans les regards tenus de Millie, dans l’attente insoupçonnée de Phil. La pudeur du long métrage est accentuée par la rencontre de deux ...
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Les Intranquilles déserte le milieu médical, qu’il s’agisse des hôpitaux ou des cabinets spécialisés, pour traiter la bipolarité sous la forme d’une chronique familiale : le cadre estival de vacances passées à la mer offre un espace d’observation « au grand air », où les crises surgissent par signes avant-coureurs avant d’éclater véritablement. L’intelligence du film tient alors au choix d’un personnage peintre, pour ...
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En s’emparant de la corrida, pratique aujourd’hui polémique dans les divers pays qui la pratiquent encore, Ferdinand entend célébrer la réconciliation entre le taureau et le toréro, ode pacifiste à la résolution des conflits par le dialogue et par l’amour. Un tel propos, défendable compte tenu du public visé par ce long métrage d’animation, perd de vue néanmoins la question complexe des traditions, qu’il évacue au profit ...
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Avec Les Spécialistes, Patrice Leconte entend s’emparer des codes du film de casse, avec ses personnages bourrus et déterminés à réaliser l’impossible, ses rendez-vous dans des parkings souterrains, ses cavales improbables à flanc de montagne et ses infiltrations déguisées. Le résultat déçoit, la faute à un duo d’acteurs qui ne fonctionne pas – le buddy movie apparaît ici forcé, desservi par un Bernard Giraudeau peu ...
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Fist of the North Star rappelle à quel point l’entreprise d’adaptation en prise de vues réelles des sagas animées est périlleuse : le récent échec des Chevaliers du Zodiaque (Tomasz Baginski, 2023) actualise les nanars que sont Masters of the Universe (Gary Goddard, 1987) et Super Mario Bros. (Rocky Morton, 1993), soucieux d’offrir un produit dérivé à une licence alors en plein essor économique et médiatique. La confusion du ...
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Production The Asylum, Megaboa n’a même pas le second – ou troisième ou quatrième ou cinquième – degré de son postulat, expédie les enjeux horrifiques et comiques au profit d’une longue et périlleuse tentative d’ameublement verbal et visuel. Nous avons l’impression que tout ici improvise, des acteurs amateurs à la réalisation foutraque. Un pur produit commercial de la pire qualité qui soit.
Avec une facilité déconcertante, le remake de Road House enchaîne les prétendues démonstrations de force virile en surfant sur la vague des arts martiaux mixtes, qui rencontrent aujourd’hui un important succès populaire tant aux États-Unis qu’en Europe. James Dalton devient ainsi, sous les traits d’un Jake Gyllenhaal tout droit sorti de Southpaw (Antoine Fuqua, 2015), un vétéran de l’UFC invité à mobiliser ses talents en ...
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La poésie brocanteuse de La Cité des enfants perdus, qui cultive la bizarrerie d’un lieu, la déformation des angles, l’hétéroclite des objets, le décalage des costumes – en particulier le phénomène de foire habillé d’un pull en laine qui se défait tel le fil d’Ariane dans un labyrinthe industriel – ne laisse pas assez d’espace au spectateur pour y projeter sa propre sensibilité. Un effet de saturation esthétique croît ...
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Banggang entend représenter « une histoire d’amour moderne » et, pour cela, se vautre dans une débauche d’effets à la mode – plans-séquences en cascade, goût prononcé pour la mise à nu des comédiens, musique électronique atmosphérique – similaire à la débauche sexuelle de ses personnages, tout à la fois confortée et critiquée en clausule lors d’un retour de bâton sentencieux des plus déplaisants. Le regard de la ...
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Sur le pays des suites inutiles, Kung Fu Panda 4 règne en guerrier-dragon. La première chose qui frappe le spectateur assidu et fidèle est la laideur d’un ensemble ressemblant aux productions dérivées, écoulées jadis sur le marché du support physique, des grands studios : les fonds apparaissent moins travaillés que d’habitude, souvent floutés, et les plans larges manquent terriblement de détails, en témoignent la scène ...
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L’intérêt de Castle Freak réside dans l’ambiguïté de sa créature, sorte de Quasimodo tout à la fois victime d’un sort défavorable et d’une femme qui le tourmente, et bourreau d’une famille et de son entourage, quoique cette famille disposât déjà de ses propres démons. Le monstre devient ainsi l’allégorie de la culpabilité et de la résurgence d’un passé traumatique : l’accident de voiture, l’alcoolisme du père, ...
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