Cela s’appelle la grâce. Desplechin maîtrise son sujet de A jusqu’à Z. Les images sont sa langue naturelle. Il n’a pas peur des mots non plus. C’est un athlète complet du cinéma. On pensait qu’il était l’héritier de Truffaut. Il est en train de devenir notre Bergman.
Hazanavicius signe une Nuit américaine revue par Mel Brooks et George A. Romero. À côté, Tarantino ressemble presque à Rohmer. Jusqu’au bout, la surprise a été au rendez-vous.
Distingué à Sundance, ce premier film bolivien ne manque pas d'attrait, mais pèche par son côté carte postale. Les majestueux paysages, aussi beaux soient-ils, ne suffisent pas à rattraper une intrigue convenue.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il y a du Tintin chez Claude Lelouch. C'est ainsi en tout cas que le dépeint Philippe Azoulay dans Tourner pour vivre, savoureux et attachant documentaire où il suit comme son ombre le réalisateur d'Un homme et une femme pendant sept ans, durant le tournage de trois films.
Le réalisateur de Coup de foudre à Notting Hill, Roger Michell, réussit un film rythmé et drôle, entre le cinéma social de Ken Loach et la comédie anglaise des années 1960. Aussi élégant que féroce.
Mais, plus que pour la prise de conscience du personnage principal montrée à l’écran, pas forcément bouleversante, L’École du bout du monde vaut pour ce bout du monde qu’elle nous fait découvrir, sans afféterie : les bols de bois dans lesquels se font les repas, le vent glacial sur les plateaux, jusqu’aux bouses de yaks séchées qui permettent d’allumer des feux de cheminée.
Des visions ponctuent l’intrigue. Elles ne sont pas forcément nécessaires. Mais pourquoi tordre le nez devant cet ouragan de couleurs et de violence, cette odyssée en peaux de bête?
L’étonnant Caleb Landry Jones prête sa silhouette mollassonne à ce pauvre héros qui roule dans une Volvo jaune avec une planche de surf sur le toit (il ne s’en sert jamais, préfère rêver devant les vagues).
Le ton est vraiment trouvé dans la deuxième partie du film, celle où la petite troupe élit domicile dans une cabane de la forêt entourant le château. Délivrée de la contrainte historique, même si elle puise dans les souvenirs de sa propre grand-mère qui fut elle-même enfant cachée, Mona Achache parvient à donner de la grâce à son propos.
Comme dans Jeune femme, Laetitia Dosch joue une trentenaire parisienne paumée. Sauf qu'elle a ici pour partenaire Pierre Deladonchamps et que la comédie de Eve Deboise tombe à plat. À partir d'un quiproquo, une course folle sans rythme ni grande originalité.
L'actrice Romola Garai (l'Angel de François Ozon) ne démérite pas mais les costumes pèsent lourd. Nicchiarelli se contente de plaquer du rock sur ses images pour rendre tout ça moderne.
En donnant essentiellement la parole à des Afro-Américains, le réalisateur raconte le passage d'une ségrégation à une autre, de l'exploitation à la gentrification.
Le réalisateur Ben Sharrock capture avec une économie de moyens et une humanité frappantes le manque d'horizon, le déracinement, la dissolution d'une identité face à l'incertitude. Une vision de la crise migratoire sans pathos, peur ou sensationnalisme.
Raimi offre au public un grand 8 vertigineux et pop, bardé d’action et gorgé d’effets numériques visuellement incroyables. Lui seul sans doute était capable de marier la magie avec la science-fiction dans un divertissement, parfois incompréhensible, mais tellement jubilatoire!
Une grande douceur émane de cette chronique qu’on dirait chuchotée. Ce murmure cinématographique était déjà la marque d’Amanda, évoquant en sourdine les attentats du Bataclan.
L’atmosphère du film est pesante et la paranoïa, permanente, comme dans les thrillers américains du nouvel Hollywood, de Sidney Lumet à Alan J. Pakula et ses Hommes du président.
Il buco (...) retrace la première exploration en 1961 du gouffre du Bifurto en Calabre par un groupe de jeunes spéléologues, originaires du Piémont. La deuxième grotte la plus profonde du monde. Une découverte que Michelangelo Frammartino, cinéaste de la décroissance ou du moins de la sobriété, met en scène avec une austérité qui n’exclut pas la malice.
La Québécoise Monia Chokri, qui joue l'épouse en pleine dépression post-partum, tente une satire du politiquement correct post-Metoo. Louable mais pénible à endurer, tant les acteurs sont mauvais comme des cochons.