L'horizon d’une mise en tension permanente bute sur le manque d’originalité des visions déployées par le film, qui compilent les tropes d’un petit bréviaire horrifique.
Faisant preuve d’un excès de sérieux permanent (rythme languide, non-dits qui en disent long), le film finit par tirer de ses aspirations métaphysiques sur l’inévitable contamination du mal un exercice de style pompeux et assez vain.
L’intelligence du film tient à ne pas hiérarchiser ni opposer les deux pôles, nature/culture ou nature/ville, mais au contraire à les entrelacer sans cesse, dans un jeu de circulation organique.
Par son dispositif hybride et unique, The Human Surge 3 nous immerge dans les plis du monde pour mieux s'en détacher, en embrassant un horizon fantastique, voire psychédélique.
La dimension ludique des récits grinçants et loufoques de Lánthimos s’accompagne d’une incapacité à envisager le scénario autrement que comme un labyrinthe où déambulent des souris.
L’horizon de cette nouvelle adaptation se dessine platement ; il s’agit avant tout de lisser la figure d’Edmond Dantès, autrement plus tourmentée chez Dumas.
Le flou généralisé ne vise pas à retranscrire une sensation précise, mais figure davantage un certain être au monde – celui d’une distanciation esthétique qui vise à jouir des formes, des lumières et des couleurs.
Une succession de séquences étirées qui confondent comédie et hystérie, en mêlant regard ricanant sur la France périphérique, explosion gratuite de violence et sketches d’humoristes en vogue arbitrairement intégrés à l’ensemble.