Deadpool & Wolverine ne déroge pas à sa nature de film d'action. Il se teinte toutefois avec intelligence d'une réflexion sur un genre dont Marvel semble avouer avoir fait le tour.
Très réussi sur un plan formel, avec des effets de mise en scène originaux, mais jamais gratuits, ce premier long métrage singulier est porté par la jeune actrice Camilla Godø Krohn et sa présence magnétique.
Dans une mise en scène pleine d'idées et très maîtrisée, ce premier long-métrage d'un réalisateur prometteur est aussi servi par les deux comédiennes, Lola Dueñas et Ana Torrent, qui incarnent ces deux figures maternelles et redresseuses de torts avec une grande intensité.
Portrait grinçant de l'Amérique, chronique de la naissance d'une société de l'image, To The Moon est aussi une satire du cinéma américain comme vecteur de propagande officielle.
Intéressant sur le fond, le film se perd un peu dans une mise en scène sans relief, une caméra qui bouge tout le temps sans qu'on comprenne pourquoi, et des procédés de narration un peu désuets, comme la voix off, omniprésente.
Ce film très contemplatif ouvre une fenêtre sur les mondes invisibles, nous invitant à observer de plus près la beauté du monde, celle qui se trouve juste sous nos yeux, ou à nos pieds comme les mousses, et que l'on ne prend souvent pas la peine de regarder, et qui peuvent conduire sur des chemins nouveaux.
Stéréotypes du masculin et du féminin redessinés, Emmanuel Laskar déploie cette histoire dans une mise en scène sur le fil, prenant le risque de glisser parfois dans le grotesque. Mais il parvient à maintenir presque tout au long du film la corde à l'endroit juste, en jouant la parodie sans tomber dans la caricature d'un genre rarement exploré sous cet angle.
Et si le duo Zadi-Quenard, composé de deux des comédiens les plus aimés et demandés du moment, est évidemment le point fort du film, il serait plus juste de parler du trio formé avec Emmanuelle Devos, toujours impeccable et décidément à l'aise dans tous les styles.
Jean-Christophe Meurisse se régale de la fascination morbide pour le fait divers, de ce qu'on projette consciemment ou pas dans la fuite réussie de l'assassin et offre à ses interprètes un formidable terrain de jeu, à coups de duos très efficaces et d'improvisations maîtrisées.
Premier long-métrage de fiction de Jonathan Millet, Les Fantômes est une plongée dans le réel dans ce qu'il a de plus violent et brutal. Le réalisateur de 38 ans, venu du documentaire, a imaginé un thriller saisissant, une fiction donc, pour entrer de plein fouet dans l'histoire récente de la guerre en Syrie.
Le scénario peine à nous convaincre, outré jusqu'à l'invraisemblance. On s'attache néanmoins au personnage d'Elyas, grâce à la prestation de Roschdy Zem, qui tire malgré tout son épingle du jeu en incarnant avec sensibilité ce rôle de super-héros invincible, mais brisé.
L'on retrouve le style reconnaissable de Lanthimos qui aime s’attarder sur les détails gores et anatomiques des corps abîmés, disloqués, brisés, à l’image des vies déstructurées, en quête d’une harmonie distante, qui, une fois atteinte, s’avère ennuyeuse. Yorgos Lanthimos est donc fidèle à lui-même, la surprise opère toujours, même si l’on peut une fois de plus trouver le réalisateur très formel.
Malgré tous les ingrédients d'une belle tragédie (qui plus est dont l'action se déroule dans le berceau du genre), des décors naturels magnifiques et des acteurs engagés, le film peine néanmoins à nous emporter, alourdi par une mise en scène sans surprise, des dialogues un manquant de naturel, et une musique trop appuyée.
Déployé comme une fable moderne, ce film un brin trop long, et inutilement surchargé en musique, ouvre néanmoins une fenêtre sur une culture aux antipodes de la culture occidentale, et sur un pays qui adopte par nécessité des fonctionnements qui lui sont étrangers, sans révolte, mais en y intégrant ses propres codes, ses propres rituels, sa propre culture.
Moins touchant peut-être que le premier volet, ce film suscite d'autres émotions et travaille davantage l'humour. Neuf ans plus tard, l'univers de Vice-Versa est toujours aussi génial et surprenant.