SUNDOWN est d’une rarissime hauteur de vue. De ces films qui, attentifs aux bruissements du monde, encapsulent quelque chose de sa violente beauté. C’est tout le paradoxe d’Acapulco, paradis perdu dont Michel Franco chante ici le requiem.
La mise en scène, basée sur des séquences en temps réel et sur l’hypertrophie du détail vrai, reproduit par son montage la dynamique sans cesse brisée dans son élan des enquêteurs.
LA PETITE BANDE, mais un souffle épique et piquant doublé d’une mécanique burlesque tonitruante, le tout au service d’une histoire infiniment plus grave et subtile qu’il n’y paraît, dont les enjeux se dévoilent progressivement comme autant de poupées gigognes décapsulées.
L'image nous plonge au coeur de la tempête publique, la voix off nous glisse sous la peau de Laurie et ce contraste intéressant, balançant entre fleur bleue et tragique social avec des élans d'humour salvateur, fait de ce moment de l'histoire récente, dont les représentations saturaient les esprits avant la pandémie, un expérience neuve.
Panahi gradue subtilement ses effets grâce, entre autres, à un redoutable sens du timing de la séquence (souvent en plan fixe et unique) qui cristallise l’angoisse silencieuse (il ne faut rien dire devant le benjamin) de cette famille tout en l’accidentant de bouffées d’humour décalé et absurde.
Ce qui fait d’Alerte rouge un si joli film, c’est son énergie débordante associée à une forme de retenue. Sous ses tons pastel et ses graphismes tout en rondeurs (toujours aussi bluffants), voilà donc un beau film de monstre à taille humaine.
Ce premier film, à la fois naturaliste et surnaturel, doit beaucoup à l’extraordinaire charisme de son actrice, la danseuse Wendy Chinchilla Araya, et à la caméra haptique de sa réalisatrice.
Plus encore que dans Amanda, son précédent film hanté par le terrorisme, Hers entremêle ici l’intime et le collectif, insérant, de manière (souvent) heureuse, les images d’archives à celles grainées de la fiction, les références musicales et cinématographiques au monde qu’il crée.
Coupez ! rassemble le meilleur du cinéaste, son élégance, sa folie douce, son aisance à manier plusieurs niveaux de comédie, et enfin et surtout, une de ses plus belles qualités, et pas des moindres, sa discrétion.
Bouclant la boucle de ses obsessions, Cronenberg conjugue dans son film l’amusante bizarrerie des débuts à la radicalité de Crash, dont il pourrait être une version actualisée.
La belle idée de ce film « musical » est de transposer Don Juan et son amante éconduite dans une contemporaine inversion des rapports de force (elle l’a abandonné, il n’a jamais pu se résoudre à l’oublier). Et d’inventer une nouvelle figure du Commandeur vengeur, magnifiquement interprété par Alain Chamfort.
The Northman vaut comme un tout : non pas film sur les Vikings, mais plongée dans leur intériorité, qui implique un autre rapport au temps et aux choses.
Le documentaire est superbement alimenté par les bizarreries de ces gens qui ne se croisent que par la mise en scène, reliés entre eux comme des étoiles dans une même nuit.
Joli film d'apprentissage mélancolique, classique en apparence, mais qui sait se confronter au réel, au prix de la ville, de la création et de la liberté. (N°33, mars-avril 2021)
C’est avant tout un film d’enquête, un film « au travail », qui échappe si bien aux pièges d’un genre saturé qui a donc encore peut-être quelques beaux jours devant lui.
Si Scream ne peut pas être autre chose, il assume frontalement sa propre impasse – et avec elle celle de ce cinéma-là. C’est paradoxalement ce qu’il a de plus réjouissant.
À travers Haenel, se profilent également d’autres combats, d’autres libérations : le cinéaste peut ainsi retracer, de manière convaincante, la domination de la bourgeoisie à travers la lutte des ouvrières.