Quatrième round pour la série anthologique à succès de Ryan Murphy et Brad Falchuk, une quatrième saison qui nous plonge au cœur d’une microsociété monstrueuse, la foire aux monstres, en Floride dans les années 50. Sur le papier, cela promettait déjà de bien belles perspectives et, à ne pas s’y tromper, il s’agit sans doute de la saison, jusqu’alors, ayant nécessité le plus d’astuces et d’ingéniosité. Freak Show, donc, de son petit nom, si elle s’avère globalement moins rythmée que les trois saisons précédentes, indépendamment de toute considération qualitative, n’en reste pas moins le plus aboutie sur le plan technique. Déjà un bon point, alors que fuse encore les critiques négatives de la troisième saison.
Comme de coutume, nous retrouvons ici bien des visages connus, Jessica Lange, Kathy Bates, Evan Peters, Sarah Paulson et consorts, auxquels sont adjoints quelques nouvelles frimousses, Michael Chiklis, notamment, et toute une bande de monstres, façon de parler. L’immersion est d’emblée remarquable, deuxième bon point alors que nous sommes fasciné par l’univers d’exclusion sociale et de noyau familial déliquescent qui nous est proposé. Comme de coutume, toujours, on nous sert ici profusion d’intrigues, toutes plus ou moins mêlées entre elles, chacune allant dans le sens d’un joyeux jeu de massacre ou chacun est doté des plus cruelles intentions ou d’une naïveté enfantines. Se côtoient donc ici clowns défiguré sanguinaire, tueur aristocrate psychopathe, innocentes bêtes de foires, gros durs monnayable, profiteurs sadiques assoiffés par le profit et vielle matrone diabolique. Tout un monde.
Nous voici donc confrontés à nouveau à l’horreur, là aussi façon de parler, dans son état le plus diversifié et absurde qui soit. Sans doute plus sombre que les saisons passées, du moins deux d’entre elles, Freak Show se veut surtout comme étant la saison des difformités, de l’exclusion mais se caractérise aussi par de plus conventionnelles thématiques. Qu’importe les personnages, leurs états, American Horror Story reste parfaitement fidèle à elle-même, ne brouillant jamais les pistes même si parfois les scénaristes s’offrent des parenthèses, s’offrent le luxe de quelques décalages.
On retiendra donc de cette quatrième saison, le meilleure, à mon sens, n’en déplaise aux puristes de la première ou de la seconde, une formidable maîtrise technique, Sarah Paulson en sœur siamoise, notamment, quelques personnages attractifs, l’infâme Dandy ou le clown cinglé. Le tout reste donc fort divertissant, dans la lignée de ce qui fût fait les années précédentes mais avec son petit lot de nouveautés, l’originalité de son cadre. Appréciable même si, avouons-le, American Horror Story souffre tout de même d’une certaine naïveté dans le traitement de ses intrigues. 14/20