Alors, graphiquement plutôt beau à regarder, mais heureusement puisqu'on est en 2022. Quelques scènes de combat rares mais assez explosives.
Maintenant passons aux points négatifs et nombreuses incohérences (attention spoiler).
Dès le premier épisode, nous commençons avec des « résistants » vivant sur la colonie Madrigale et qui seraient en conflit avec les forces de l’UNSC, pensant que la guerre avec les Covenants n’est que propagande. Comment ont-ils pu en arriver là alors que c’est l’UNSC qui normalement participa à l’installation des colonies. Surtout que financièrement la colonie ressemble à un bidonville dans le désert où on exploite des gisements de carburant, et les habitants sont des asiatiques avec des coupes mulet au XXVIe siècle… (bonjour la crédibilité).
Seule survivante de cette colonie, une adolescente comme par hasard, qui rêve de paix et d’amour et qui imagine pouvoir rivaliser seule face à la menace qui se présente à elle (on souffle non seulement pour la crédibilité du scénario mais surtout pour le manque d’originalité dans la démarche, avec le soldat censé être sans émotion qui finalement se détourne de sa mission pour protéger un enfant [bonjour the mandalorian pour ne citer que lui])
Toujours 1er épisode, le combat opposant les Spartans (car oui ils sont plusieurs, l’histoire étant complètement différente des jeux) avec les covenants (seulement des élites) dans l’enceinte de notre petite colonie qui cette dernière n’a pas réussi avec fusils d’assaut et machine-gun à faire une seule égratignure aux covenants alors qu’un spartan lui peut les tuer de quelques balles de pistolet (peut-être ont-ils des balles en argent, ou alors ils peuvent hacker et désactiver les boucliers des élites ?), un peu plus de cohérence aurait été la bienvenue. Les scènes de combat centrées sur 117 nous aspergent de transitions entre des plans large et des plans à la première personne, le tout mélangeant images réelles et images de synthèse, cela laisse parfois place à des effets spéciaux qui montrent les limites de réalisation qu’ont les séries, mais surtout ces plans en 1ère personne qui sont incohérent avec l’apparition du réticule comme si on était dans le jeu vidéo. Seulement là pour faire des clins d’œil donc, puisque le côté immersion du jeu n’est pas réalisable dans la série, non seulement parce qu’on ne joue pas mais surtout parce qu’on voit le visage de John et ceci dès le 1er épisode. Et si vous pensez qu’ils ne pourront pas casser plus que ça le mythe du personnage, vous vous trompez : Ep 1 , le major sans casque ; Ep 2, le major sans armure (il passera plus de temps sans son armure dans la série qu’avec); Ep 3, le major est tout nu ! (ah ces séries toujours obligées de foutre des gens à poils pour exciter les adolescentes), pire encore le major éprouve des sentiments et va même embrasser une femme bizarre sans raison apparente alors qu’il l’aura a peine rencontré et qu’elle est plus que suspecte. Bref vraiment rien ne va, le Major 117 n’en a que le nom (et l’armure 1 épisode sur 3).
Avant de passer au reste des personnages et au scénario global, précisons également qu’on a droit à un épisode complet sans le Major excepté quelques secondes au travers d’une hallucination (si si, moi qui pensais que c’était le personnage principal), mais heureusement le livre de Boba Fett nous avait déjà présenté ce genre d’épisode.
Episode 1 toujours, nous avons le droit de découvrir le docteur Halsey, dont la tenue et le laboratoire ont une atmosphère totalement différente du reste de l’UNSC. On a le droit à une Halsey avec un sourire malicieux durant toute la série, et qui passe tout le 1er ep. avec les bras collés le long du corps (entre exagérer les gestes et ne pas en faire, il y a un juste milieu qui rend le jeu d’acteur plus naturel). On se rendra compte que son sourire vient du fait qu’elle est plutôt en conflit avec l’UNSC bien qu’elle ait mis au point le projet Spartan.
Spartans qui sont au nombre de « 5 » dans la série, les 4 de la silver-team dont le Major, les 3 autres manquant cruellement de charisme (surtout les 2 femmes dont les actrices ont été très mal choisies), et qui auront droit eux aussi à leur dose de ridicule, rien qu’avec une réplique de l’Ep. 1 lorsque Hasley (qui donne des ordres directs aux spartan) leur demande de protéger le major à tout prix en désaccord avec l’UNSC (qui au passage a l’idée d’éliminer leur meilleur élément…). Nous avons alors droit à une réponse des Spartans des plus gnangnan, l’une demandant s’ils doivent donc ouvrir le feu sur les leurs pour protéger le Major, le second répondant de lui-même un « s’ils s’en prennent au Major ils ne sont pas des notres, n’est-ce pas docteur Halsey ? ».
Le derniers spartan présent dans le film et le Spartan 066 appelé Soren, qui est un spartan dont nous apprenons qu’il a non seulement eu l’idée mais qu’il a aussi réussi à s’échapper du programme spartan (avec plus ou moins l’aide de 117), et que nous retrouvons plus tard dans l’ep. 2, bien moins en forme maintenant. Il est alors devenu un genre de « pirate de l’espace », faisant son petit bizness en bande sur un genre d’énorme astéroïde habité, avant d’être retrouvé par le Major qui va lui demander de protéger la survivante, avant que celle-ci ne finisse par l’emmener avec elle sur Madrigale pour empêcher un genre de mafieux digne d’un cartoon de prendre le contrôle de la planète.
Nous avons aussi droit à un Capitaine Keyes et une Miranda qui n’ont également rien à voir avec le jeu (je précise que la couleur de peau différente des jeux n’est pas un problème en soit).
Pour terminer, le scénario qui, bien qu’il pouvait différer du jeux-vidéo, est totalement en dehors de l’esprit des jeux. On découvre un Major qui n’est pas là pour exterminer une menace mais plutôt un sentimental qui cherche à savoir d’où il vient, ce qui est arrivé à sa famille, un major qui en veut à l’UNSC et au docteur Halsey d’en avoir fait une machine de guerre, qui voit Cortana n’être pas seulement une intelligence artificielle intégrable à son armure mais carrément un système neuronale issue d’un clone du docteur Halsey et intégré directement dans le cerveau du Major, ce dernier ne voulant pas voir ni entendre Cortana qui est donc mise vraiment en arrière-plan.
Bref, pour conclure, on a le droit à une série qui semble non seulement baclée mais dont on a l’impression que la réalisation n’a pas étudié correctement l’univers et s’est contenté de lire le dos des boites de jeu, cherchant juste à se faire de l’argent sur une franchise qui n’a pas encore été totalement exploitée. Un scénario et des aventures mêlées qui n’ont non seulement rien d’original sur le fond, mais qui en plus sont marqués d’un grand nombre d’incohérences. Et des personnages et un univers censés être familiers pour satisfaire les fans de la franchise, mais qui finalement sont totalement différents et bien en-dessous de ce à quoi les fans peuvent être habitués.