Trois épisodes, me direz-vous, n’est-ce pas un peu « court » pour estimer la qualité d’une nouvelle série. ? Que nenni ! À mes yeux, le principal est de voir ce qu’il se passe juste après le pilote (1er épisode) car le pilote c’est comme un homme politique au plus fort de sa compagne électorale. Plein de promesse, un gros budget, une énergie folle, un fantasme ambulant ! Au lendemain, c’est souvent la plus profonde déception… Donc deux épisodes de plus que le pilote, c’est amplement suffisant pour décider de suivre goulûment une série ou pas.
Dans le cas de Preacher, le pilote est en tête pour les présidentielle. Adaptée d’une bande dessinée « Adulte (avec un grand A)» à succès de Garth Ennis (scénario) et Steve Dillon (dessin), Preacher nous narre les affres de Jesse Custer, pasteur d’une petite ville perdu au fond du Texas, repenti d’un passé très tumultueux, avec une grosse crise de foi dirons-nous. Ses paroissiens ne valent pas mieux, la plupart sont soit en crises identitaires, soit enclin à certaines perversions de tout genre, l’enfer est tout proche. Je n’en dirais pas plus afin de ne pas gâcher le plaisir immense de découvrir ce premier épisode.
Ce que j’ai adoré dans Preacher, c’est de ne pas ressentir une impression de « déjà vu », même si personnellement j’y vois diverses influences comme celle de Tarantino pour cette violence débridée, David Lynch pour ce « bestiaire » de personnages plus fous les uns que les autres et même Sergio Léone pour son coté Western et plus précisément « le bon, la brute et le truand » ! Ce mélange des genres, ce creuset scénaristique audacieux, avait toute les chances de se vautrer et pourtant ça fonctionne, ça passionne, on en redemande. Les deux épisodes suivant ont un rythme un peu moins soutenu, les personnages se dévoilent avec parcimonie, mais l’attrait reste le même.
Malgré tout ce n’est jamais glauque, enfin pour le moment, aucune gêne, un excellent défouloir pour l’imaginaire ! Ah oui, j’allais oublier, pour la gente féminine, l’acteur principal Dominic Cooper est le digne successeur de Ralph de Bricassart, un pasteur diablement tentant !!!