L'univers des jeux de combat (pourtant fascinant) semble subir une malédiction s'exprimant à travers des adaptations cinématographiques lamentables, voire insultantes. Street Fighter avec JCVD et Kylie Minogue en 94, premièrement; les deux Mortal Kombat pendant la même décennie, ou encore, plus récemment, les exécrables Tekken et King Of Fighters. Avec une web serie remettant le couvert concernant Street Fighter, on était en droit de s'attendre au pire. À une adaptation fadasse faîte par des amateurs, ou à un énième film culte de nanardise. Dieu merci, Assassin's Fist semble montrer la voie qu'il paraît bon d'emprunter quand on ose se pencher sur ce genre d'exercice. Premier grand pas, les acteurs. Sans mériter un oscar, ils sont crédibles, attachants et fidèles à leurs modèles vidéoludiques. Mais surtout, et c'est là que l'idée de fidélité intervient, ils ont enfin la gueule (et le physique !) de l'emploi. Ils sont balèzes, badass, ils en jètent, et c'est comme ça qu'on les aime. Leurs personnalités, elles aussi, sont respectées. Bien que l'on pourra reprocher un Ken un peu trop sérieux et bon élève par rapport à ce à quoi les jeux nous ont habitué, la profondeur et la singularité de chacun des héros (et anti-héros) est établie et travaillée. On pourra juste regretter, quand on voit le traitement plus qu'honnête qui leur a été offert, de ne pas avoir vu plus de personnages. Dans une saison 2 peut-être. Ne boudons pas notre plaisir, car on tient là la première adaptation cinématographique digne de ce nom pour un jeu de combat, avec des acteurs finement choisis, des effets spéciaux réussis et des combats assez bien foutus. Le "film" offre une plongée de deux heures et demi dans la genèse du mythique duo Ryu/Ken, ainsi que de leur maître et du frère machiavélique de ce dernier. Des lenteurs assez marquées parfois, mais un ressenti final positif et encourageant. Un bel hommage pour les fans, bourré de clins d’œils, et une bonne manière pour les non-initiés de découvrir une partie de l'univers Street Fighter.