« Ozark », nous rappelle à plusieurs égards la série de Vince Gilligan « Breaking Bad ». Quelques petites différences cependant sont notables. Du point de vue de la forme, Ozark est un tantinet plus glauque, et si les répliques sont aussi bien ciselées, voire souvent encore plus spirituelles que dans « Breaking Bad », l’humour décalé est, par contre, moins souvent présent. Du point de vue du fond, du scénario à la base, les protagonistes démarrent de manière différente. S’il y a une vraie innocence, au départ, chez Walter White, il n’y en a pas vraiment chez Marty Byrde. D’autre part, il y a un côté loup solitaire chez Walter, qu’il n’y aura plus chez Marty. Car celui-ci se fera seconder au sein même de sa famille. Mais les différences s’arrêtent là, car chez les deux protagonistes, il y a la même générosité, le même humanisme paradoxal. Et leur destin de machiavel du crime semble, dans les deux cas, n’être que le résultat de l’engrenage infernal dans lequel les jettent des êtres sans foi ni loi de la pègre. Au vu de l’excellence des deux premières saisons, on avait l’espoir que Bill Dubuque saurait nous maintenir autant, et aussi longtemps, en haleine que son confrère Vince Gilligan. A en juger par la Saison 3, les moindres doutes se sont estompés. Le scénario est aussi palpitant. Cette nouvelle saison apporte un surcroît d’intérêt à ceux qui voulaient mieux s’informer sur les techniques de blanchiment, et d’évasion fiscale. Outre l’excellence des acteurs déjà présents, un nouveau venu éclate vraiment à l’écran : Tom Pelphrey. Malgré la brièveté de son passage dans "Banshee", et la concurrence en excellence de ses partenaires, il avait fortement impressionné. Plus récemment, grâce à l’excellence de sa prestation, il avait même aidé la série « Iron Fist » à survivre une saison, en dépit de son incroyable nullité. Parions que son éblouissante performance dans cette 3ème saison de Ozark, l’amènera à être bientôt retenu pour des films ou séries de grande renommée. Une dernière chose : le nombre peu important de critiques exprimées sur ce site à propos de cette série, qui pourtant est un authentique chef-d’œuvre. L'explication vient peut-être de l'absolue nécessité à regarder la série en VO. Seul moyen de pleinement comprendre la psychologie des personnages beaucoup axée sur leurs accents (du Missouri péquenaud, du Missouri instruit, au branchouille de Chicago, entre autres...)