Série magistrale « radioaddictive », menée comme un véritable thriller, très bien documentée et nous montrant outre le déroulé précis de cette catastrophe nucléaire, l’indigence d’un système en fin de vie avec des responsables politiques incompétents, et l’héroïsme des « petites gens » tentant coûte que coûte de circonscrire ce cataclysme qui aurait pu être bien plus important en rayant l’Europe de la carte. Une reconstitution sobre, saisissante, factuelle, ne versant pas dans le sentimentalisme, tout en demeurant à hauteur humaine pour être au plus proches des événements et de ceux qui combattu, quitte à y laisser leur vie, avec le peu de moyens à disposition, le cours de la tragédie avec des conséquences en ricochets que nous découvrons grâce à cette mini-série HBO (chaîne qui a élevé le genre au niveau d’art majeur).
Face à cette narration retranscrivant fidèlement l’atmosphère de l’époque, le spectateur ne peut être que pétrifié devant l’écran, enchaînant les 5 épisodes de 1h à 1h15, les deux premiers résumant deux jours de catastrophe. L’exercice, très ambitieux, est magnifiquement atteint.
Bien entendu, « Chernobyl », comme cela est fait mention dans les autres commentaires, fait écho à notre actualité sur la protection de l’environnement, sur Fukushima, voire même aux évènements de Rouen : notre société, notre système est-il en capacité de gérer de telles catastrophes ? Sans vouloir verser dans le complotisme, le pouvoir, quel qu’il soit, semble prompt à diffuser des informations édulcorées afin de ne pas créer de panique qui se surajouterait aux difficultés de ne pas avoir anticipé les répercussions d’une catastrophe.
« Chernobyl », du très haut niveau, et qui a le mérite d’une prise de conscience citoyenne. Le nucléaire, une énergie maîtrisée, jusqu’au jour où… nous nous rendons compte de notre impuissance collective.