Cette série live Star Wars a été crée dans le but d’être la vitrine de la nouvelle plateforme Disney+. Avec la sortie du jeu vidéo Star Wars Jedi : Fallen Order et la sortie prochaine de l’Ascension de Skywalker, on peut dire que cette fin d’année 2019 est plutôt riche pour le fans de la saga.
Mais à l’image de ce que les producteurs ont fait avec les séries animées et en images de synthèse, cette œuvre est un échec artistique total.
C’est probablement le pire pilote que j’ai jamais vu, si ce n’avait pas été le fils caché du film perdu sur le chasseur de primes Bobba Fett, la série n’aurait jamais été commandé en l’état.
On l’a compris dès la bande-annonce et les premières minutes, le créateur veut faire un western de l’espace.
Mais là où le vrai western nous narre la conquête de l’ouest, la menace des indiens et bandits, l’appât du gain, la misère sociale, l’entraide des pionniers, cette série ne montre rien.
C’est le paradoxe : le vide du scénario, de tout concept de mise en scène, l’absence de véritables dialogues, et l’absence de tout visage humain nous faisant ressentir les émotions des protagonistes.
Jamais le Mandalorian ne retire son casque, jamais il ne fait preuve d’émotions ou d’humanité, malgré les situations dans lesquelles il s’est fourré. Et cet échec est symbolique du ratage complet de cette œuvre.
Pour fonctionner, il aurait fallu installer une ambiance, une atmosphère âpre, lourde, où les scènes avares en dialogues feraient sens, où le visage du protagoniste nous raconterait ce qu’il a vécu, ses motivations, ce qu’il endure au quotidien à l’image du mythique Harmonica (Charles Bronson) d’Il était une fois dans l’Ouest (1969).
L’autre problème vient des séquences d’actions, c’est mou, il n’y a aucun véritable enjeu : on sait bien que le personnage principal survivra quoiqu’il arrive, on n’est pas dans Game of Thrones.
Même les rares piques d’humour ou les clins d’œil peu subtil aux trilogies manquent le coche, on sent que tout est forcé, qu’il n’y a jamais de spontanéité, que la série ne nous réserve jamais la moindre surprise. Et c’est peut-être ça le plus désolant.
Que dire également de la musique, jamais à la hauteur, sorte de bande-son bricolé sur un synthé de seconde main, où est passé l’orchestre symphonique de Londres?
Idem pour les rares incrustations des vaisseaux ou des personnages aux magnifiques panoramas, es-t’on revenu au début des années 2000?
C’est pas du Star Wars, mais bien du ABC Family, une œuvre pour vendre des figurines aux gosses, et s’insérer dans le plan marketing transmédia de la firme Disney.