J'en attendais beaucoup. Beaucoup trop... Mine de rien, « Un village français », c'est sans doute ma série française préférée, j'espérais donc bien la voir se terminer avec une conclusion digne de ce nom : nous en sommes très loin. Alors que j'imaginais que la fin de la guerre allait être l'occasion d'enjeux captivants et de situations nouvelles, voilà que cette septième saison se traîne en sous-intrigues souvent sans intérêt ou mal construites, prenant d'étonnantes libertés historiques uniquement pour dramatiser le scénario (sans grand succès, d'ailleurs), plusieurs effets de mise en scène n'ayant pas la réussite escomptée. Si les scènes de procès sont assez réussies, elles ne représentent qu'une petite minorité (et encore, concentrées sur la première moitié), la reconstitution, la qualité visuelle restant (encore heureux!) au rendez-vous. Pourtant, ce n'est pas faute de manquer de pistes intéressantes, mais très peu sont exploitées ou alors laissées en chemin de façon assez incompréhensible
(je pense notamment aux lettres anonymes écrites par Audrey Fleurot, pour ne citer qu'elles)
. Alors c'est vrai : il y a quelque chose d'intéressant dans l'idée que quoi qu'elles fassent, où qu'elles aillent, certaines personnes seront éternellement liées par un destin commun (notamment à travers l'utilisation de flashforwards), amenant quelques situations touchantes, notre attachement pour certains personnages étant réel. Mais ces derniers n'ont plus la même aura qu'auparavant, le départ de l'envahisseur semblant avoir affadi la plupart d'entre eux, aucun ne se dégageant vraiment, à l'exception peut-être de Raymond Schwartz, bien qu'ironiquement, c'est probablement à travers lui que les créateurs se moquent le plus de nous, ne se donnant même pas la peine de lui offrir une conclusion correcte (voire une conclusion tout court). Bref, sans être irregardable, « Un village français » rejoint indéniablement la famille des séries de grande qualité terminant la tête basse : dommageable, même s'il ne faut surtout pas oublier pour autant tous les beaux moments de télévision vécus durant six saisons et huit longues années, nous ayant fait vivre le quotidien sous l'Occupation probablement comme aucune autre ne l'avait fait auparavant. L'adieu reste amer.